Post Numéro: 3 de juin1944 11 Avr 2003, 18:02
bonsoir, je ne pense pas que cela aurait fondamentalement changé quelque chose. En effet, le problème principal résidait dans la dilution excessive du commandement Allemand. Voir cette page traitant de ce point
http://perso.wanadoo.fr/stephane.delogu/orga.html
Rommel et Von Rundstedt s'affrontaient sur leurs points de vue tactique. Rommel était partisan d'un affrontement immédiat au plus près du débarquement, tandis que le second était persuadé qu'il fallait laisser les alliés s'avancer de quelques kilomètres dans les terres et les repousser par une violente contre attaque blindée. rommel était conscient que les défenses Allemandes étaient insuffisamment garnies en divisions blindées.
C'est ainsi qu'il demande en mai 1944 l'envoi d'un corps d'artillerie antiaérienne entre l'Orne et la Vire, d'une brigade de lance fusées au sud de Carentan, de la 12e SS panzer Hitlerjugend dans le cotentin et de la Panzer Lerh vers Avranches et le minage de la baie de Seine.
Mais on n'accèdera jamais à la requête de Rommel et les unités demandées resteront sous l'autorité du gen. feldmarschal Keitel à l'OKW auquel se rattache aussi le 1er Panzer Korps SS de Von Schweppenburg (ayant refusé de se mettre à disposition de Rommel) et les 17eme SS Pz "Goetz Von Berlinchingen" et 1ere SS Pz "Leibstandarte Adolf Hitler". Les seules unités en reserve du Groupe d'Armée B (commandé par Rommel) sont la 21 Pz (engagée au Sud de Caen le 6 juin au soir), les 2eme et 116 Panzer Division (qui ne pourront se porter vers le front).
En fait, tout le problème est que Rommel n'avait pas les unités dont il avait demandé le rattachement. Qu'il ait été là ou pas n'aurait pas changé fondamentalement le débarquement allié. Si au contraire, les divisions SS Pz demandées avaient été présentes, la tâche aurait été beaucoup plus délicate pour les alliés, qui gardaient toutefois la suprématie aérienne absolue. En clair, les unités engagées ne seraient jamais arrivées au front sans lourdes pertes, car la manoeuvre necessitait des mouvements sur route importants. Du reste, on l'a vu en juillet 44, l'arme qui couta le plus de pertes en blindés aux alliés fut le panzerfaust (arme antichar).
Pour Rommel, l'issue du second front ouest était déterminant pour l'issue de la guerre. En conclusion, je ne pense pas que Rommel aurait repoussé le débarquement, car si sa vision des choses était la plus juste de tout le haut commandement Allemand, il ne disposait pas des moyens necessaires pour rejeter les alliés à la mer. Il fut d'ailleurs confronté au problème en Afrique du Nord en 1943. Rommel était l'officier du IIIème Reich le plus respecté dans le camp allié, Montgomery avait même un portrait de lui dans son bureau
Voilà, j'espère avoir répondu à votre question
bien cordialement