Bonjour, Roger,
J'avais, justement, laissé de côté, pour la "bonne bouche", l'identification d'appartenance du
StuG , car je me doutais bien que tu interviendrais sur le sujet.
A partir du moment, où on indique que la
H.StuG-Brigade 394 avait été constituée à Tours - très probablement, le
Truppe-Übungs-Platz "Camp du Ruchard" -, en avril 1944, il y a problème, vu que, à cette date, l'unité, constituée, en mars 1944, à Eylau (
Wehrkreis XX), était intégrée sur le Front Est, à la
18. Artillerie-Division, où elle avait remplacée la
StuG-Batterie 741, ce que prouvent les rapports de mai 1944.
Selon le rapport établi, le 10 mai 1944, par le Major Bauer (
Artillerie), missionné pour effectuer une inspection approfondie de l'
Art.Div., entre le 22 avril et le 5 mai 1944, à propos du personnel et du matériel de la
394, du temps où l'unité était intégrée dans la
18.Art.Div..... Aucun des conducteurs de
Sturmgeschütze III (
StuG.Abt. 394), frais émoulus du centre d’instruction, n’avait parcouru plus de 100 km, sur route carrossable (!), avec son véhicule. De surcroit, les canons d’assaut - apparemment, un lot de véhicules cédé par une unité, lors du renouvellement de son parc -, s’avéraient être d'un modèle dépassé et souffrir de nombreux défauts (absence de graissage régulier, moteurs précocement usés, etc.).
Il est plus que probable que le personnel de la
StuG-Abteilung 394, renommée
Brigade, en juin, avait été acheminé sur "Tours", sans son matériel, où il avait réceptionné ses nouveaux canons d'assaut, dont
9 Sturmhaubitze, dont il n'avait, précédemment, aucun exemplaire. En fait - je me corrige -, l'unité avait du débarquer à Tours, début juillet, pour réceptionner son nouveau matériel, le décharger des trains, le prendre en main, intégrer les "nouveaux" (avec leurs matos) pour pouvoir se constituer en tant qu'une unité autonome de canons d'assaut - ce qu'elle n'était pas "réellement" en tant que composante divisionnaire -. On compte trois semaines, bon poids, on rajoute le nécessaire délai d'acheminement sur le front normand (de préférence de nuit, pour éviter, au maximum, les attaques aériennes alliées) et on retrouve l'unité, le 30 ou 31 juillet (au mieux), à proximité immédiate de son secteur de combat.
Jusque là, tous mes "commentaires" se réfèrent à la seule activité opérationnelle de la
StuG-Brigade 394, sauf que l'identification photographique des unités à partir de certains détails techniques ou de marquage n'est pas fiable, pour autant! Là, je suis, totalement, en phase avec l'intervention de Roger (Roco)
Ci-dessous, le cliché, inséré par les "pilleurs de veuves" (Archer & Auerbach) - ce n'est que mon opinion personnelle!
-, page 41, de leur premier volume "
Panzerwrecks", publié en 2004...
Vous noterez, dans la légende, l'absence totale de précisions sur l'unité d'appartenance, par contre, le secteur probable de son "abandon", lui, est précisé..."
Avranches" -il y a de fortes chances que le photographe américain voyageait avec la Jeep à l'arrière-plan. Au passage, j'émettrais quelques réserves à propos des "certitudes" affichées par les deux duettistes, sur l'identification de l'usine d'origine; perso, j'y verrais plus un modèle Alkett, qu'un MIAG - même, si, sur le cliché ( Flirck) proposé par notre intervenant, on constate la présence d'un "porte-bagages" sur la plage arrière, initiée par MIAG, en mai 1944 -, d'autant que la présence du bouclier de MG avait été été suspendue en avril précédent, avec la mise service (programmée) de la MG "
Rundumfeuer", dès le mois d'avril ; en plus, en rapport avec le bouclier, les deux éléments de la trappe du mitrailleur semblent s'ouvrir dans l'axe longitudinal (disposition changée, en usine (!), en avril 1944 ! Ce genre de détails indique qu'il s'agit, très probablement, d'un véhicule produit bien avant avril 1944, mais dont l'état de fraicheur "remarquable" des galets de retours "aciers" et du barbotin droit, indique une très récente "révision".
Apparemment, ce canon d'assaut n'avait pas été "abandonné" dans l'urgence, par son équipage - sur les deux côtés visibles, aucune trace d'impact - ; mais, par contre, çà sent, fortement, la casse "moteur" ou la bête panne sèche, le
StuG étant abandonné, faute de la disponibilité d'une équipe de dépannage et, très probablement, motivé par l'arrivée "trop proche" de l'ennemi , pour pouvoir le prendre en remorque, la perte d'un
StuG coûtant moins chère que celle de son équipage! Vu la "fraicheur" apparente de son train de roulement, j'aurais tendance à voir sa perte, durant, à la louche, la première quinzaine d'août, quand les unités allemandes, positionnées à "l'est" de Granville, avaient du "reculer", offrant , ainsi, un couloir de pénétration aux Alliés.... mais çà n'identifie pas, pour autant, la
StuG-Brigade 394, si l'identification se résume à la (seule) présence du capotage, disposée au-dessus du canon.