Benoît Rondeau a écrit:Difficile d'être absolument affirmatif, il faut l'avouer...
Il faut cependant considérer le contexte: Cherbourg vient de tomber (prévu, mais un peu précocement pour une Festung), et Hitler, furieux, exige une enquête.
Bonjour,
"Précocement", selon des critères purement théoriques, car ledit "
Festung Cherbourg" s'était retrouvé isolé dès le 20 juin, sa "garnison" étant constituée, essentiellement, de "pieds plats" - divisions statiques (Bodenstandig) - son artillerie de place, conçue pour tirer vers la mer, et son commandement, très officiellement, confié, en tant que
Gruppe General von Schlieben, au
General der Infanterie, du même nom, Karl-Wilhelm von Schlieben, qui, lui, mourra de sa "belle mort" en 1964, à l'âge de 70 ans.
Dollmann, lui, assumait le commandement de la
7. Armee, depuis sa
Kommandantur du Mans - ce qui n'était pas vraiment la porte à côté, après l'isolement de l'extrémité de la presqu'ile normande par les Alliés -.
Que Dodolf ait été furax, après la chute de Cherbourg et la reddition de von Schlieben, le 26 juin, était une chose, mais Dollman, dès le 20 juin et la situation réelle existante, à part se prendre une grosse soufflante hiérarchique et se retrouver "promu" sur le Front Est ou devoir faire valoir ses droits à la "réserve", ni pouvait mais ! Au passage, la
7. Armee tiendra, en Normandie, jusqu'à la mi-août.
On a tendance à se faire plaisir, de nos jours, avec la théorie du complot - en l'occurrence, celui de l'attentat du 20 juillet 1944 - en y voyant, par avance, de "sombres calculs" et en suspectant, partout, des exécutions expéditives de basses besognes de la Gestapo, en réalité , très loin d'être aussi fréquentes, dans l'univers des officiers-généraux de la Heer, que certains ne le prétendent, de nos jours. Dans tous les cas, on ne dézinguait pas un General Oberst, le plus haut grade de l'armée allemande, comme le faisait, parfoius, la Feldgendarmerie, avec un "malchanceux" pioupiou, qui prétendait, en certaines circonstances très particulières et tendues, avoir "perdu" ses papiers, alors qu'il "errait" à 150 bornes à l'arrière de son unité! La prévôté de l'armée française, dans ce domaine, n'avait pas plus d'égards!
Fin juin 1944, Dollmann avait 62 ans, largement, révolus! Du coup, l'accident vasculaire cérébral ou la crise cardiaque prend tout son sens chez quelqu'un qui était au charbon, depuis 1939, aux plus hautes responsabilités militaires, pas particulièrement "reposantes". A cette époque, la durée de vie du "mâle", qui enfilait ses pantoufles, chaque jour, à 19H00, au plus tard, au domicile familiale, était inférieure à 70 balais, alors, à 62 ans, la mort naturel d'un officier-général, stressé de longue date, suite à un "bête" accident cardiaque, n'a rien d'exceptionnel!