Situation établie par l'OKH, au soir du 7 juin 1944 ....
Les forces allemandes, dans la pointe du Cotentin - au nord de Carentan - se résument à :
91. ID, en réalité,
91. (LL) ID , ce qui indique que l'unité, constituée début 1944, était majoritairement constituée de personnels de la Luftwaffe, fournis par la réserve des 1. & 2. Wellen de l'Ersatzheer, donc, du personnel "mobilisé" en septembre 1939, pour les besoins de la
Lutwaffe et "convertis", avec un succès des plus relatifs, en "fantassins". L'organisation et la dotation de son
Artillerie-Regiment étaient calquées sur celle d'un
Gebirgs-Artillerie-Regiment, ce qui sous-entend que les
Abtn. I &
II étaient armées de 7,5 cm (toutes provenances) au lieu d'obusiers légers de 10,5 cm. La division avait été renforcée par le
Fallschirmjäger-Regiment 6.
243. ID &
709 ID, toutes deux, classées "
Bodenständige" (statiques), la
709. ID ayant, de surcroit, ses régiments d'infanterie, répertoriés "
Festung" (infanterie de forteresse) et ses 4èmes bataillons d'infanterie constitués d'
Ostruppen.
Kampfgruppe 275 ID ... la division est incomplète (!) et a été, aussi, constituée de bric et de broc, début 1944, notamment, à partir des "débris" de la
223. ID, perdue devant Kharkov et Kiev -.
Dans tous les cas, au sein de ces formations, l'essentiel des moyens de transport se résumait aux bourrins et aux bicyclettes et, en aucun cas, comme leur désignation le confirme, les
ID (Bo) étaient conçues pour crapahuter en rase campagne.
Ultérieurement, la
77. ID, stationnée à Saint-Malo, les rejoindra, à marche forcée, pour se positionner devant Valogne, la
Lehr-StuG-Brigade, puis la
Panzer-Abteilung 206 , classée "
Bodenständig"( !!), ce qui est "fort de café" pour une unité blindée!
-.
Donc, hormis la
Lehr-StuG-Brigade, on se retrouve avec des unités de seconde zone, qui n'avaient rien de comparable avec les formations de "premier brin" qui, elles, seront, par exemple, engagées à l'aile droite du dispositif allemand. Cà ne remet pas en cause les qualités combatives dont elles s'efforceront de faire preuve, mais, indique juste, que, dès le départ, elles n'étaient pas conçues pour le rôle qu'il leur sera confié.
Quant au "
Festung Cherbourg", dont il est fait mention, pour la première fois, sur la carte du 21 juin 1944, on trouve sa constitution détaillée sur la carte ci-dessous... Dans les faits, il s'agissait des "débris" qui avaient survécu aux combats et bombardements, depuis le 7 juin précédent ! De mémoire, la
StuG-Brigade 902 - moins d'une quinzaine de canons d'assaut, à cette date - n'était rien d'autre que la "
Lehr-StuG-Brigade", évoquée plus haut!
... Cà ne faisait pas bézef pour tenir un secteur converti (pompeusement) en "forteresse".