Jumbo a écrit:D'accord avec toi. Mais quid de l'argumentaire de Monty??
Bonjour Jean.
Quelques considérations préliminaires.
Dès le 6 juin, lorsqu'il apparaît clairement à l'
OB West que le débarquement en Normandie est une opération d'envergure, les
Panzer-Divisionen sont progressivement engagée en Normandie.
La
21.Pz part au plus pressé devant Caen avec succès, la
Pz.Lher et la
12.SS-Pz. la rejoignent dès les premiers jours. La
Panzergruppe West entre alors en scène avec pour mission de monter une contre-attaque blindée de grand style pour rejeter les Alliés à la mer.
Dans ces conditions, la réaction allemande se concentre autour de Caen. Comme Monty, les Allemands voient dans la plaine de Caen la principale menace d'une percée blindée avec pour objectifs Paris et la Seine. C'est donc là qu'ils concentrent immédiatement les renforts disponibles, pour parer au plus pressé.
Or, les seules réserves mobiles pouvant être engagées à court terme dans le Calvados sont les divisions blindées : les 3 précitées et celles que l'on va progressivement déplacer vers la Normandie : 1.SS, 9.SS et 10.SS plus ou moins à effectifs complets.
Le problème des Allemands au début de la bataille c'est qu'ils ne disposent pas de réserves d'infanterie mobilisables rapidement sur le nouveau front. Dès lors, les divisions blindées sensées "rejeter les Alliés à la mer" se voient progressivement, au fur et à mesure de leur engagement, et nécessairement cantonnées à des opérations défensives incompatibles avec leur mission première.
Je n'ai plus les détails en tête mais, dans les grandes lignes, lorsque le front commence à se stabiliser et que les Allemands s'apprêtent à regrouper leurs forces blindées (déjà écornée par 2 semaines de combats) pour lancer la contre-attaque... ...c'est Monty qui frappe le 25 juin (opération
Epsom).
A partir de là, l'enchaînement des événements se poursuit imperturbablement : les Allemands renforcent leur front petit à petit (en équilibrant plus ou moins front britannique à l'est et américain à l'ouest) pour contenir la tête de pont et empêcher la percée.
Mais, dès lors, pourquoi les Américains ne percent-ils pas de leur côté durant les 3 première semaines de la bataille ?
Car leur stratégie (chapeautée par MONTGOMMERY,
commandant en chef de toutes les opérations terrestres jusqu'au 31 août) est toute autre. Les Américains conditionnent toute percée à la prise du port de Cherbourg et, par conséquent, au nettoyage de la péninsule du Cotentin ; pas une mince affaire à travers le bocage.
Cherbourg tombe le 26 juin ; alors qu'
Epsom bat son plein à l'autre extrémité du front. Concordance de timing intentionnelle ?
St-Lô tombe le 19 juillet (après 2 semaines de combats ; St-Lô est un peu aux Américains ce que Caen est aux Britanniques) ;
Le 25 juillet c'est
Cobra et on connait la suite...
A partir de la prise de Cherbourg, il faut un mois aux Américains pour percer ; il en faudra trois à Monty... de quoi lui faire avaler son béret