SMoutin a écrit:Contrairement à une légende tenace sur la Bataille de Normandie, trés peu de panzers furent détruit par l'aviation tactique alliée, en effet, moins de 2% des roquettes tirées par avion à cette époque touchaient leurs cibles. De plus, il n'est pas exact de dire que les divisions blindées US ne faisaient pas le poids, le sherman tient tête au panzer IV et est tout à fait capable de détruire un panther à courte distance, comme ce fut le cas dans le bocage. Il faut surtout ne pas sous-estimée le rôle des armes antichars, tel les canons AT et les Tank Destroyers, en effet, la doctrine américaine leur reserve la lutte contre les blindées ennemis, les chars devant assurer l'exploitation des perçées.
Pour compléter :
Analyse des causes de destruction (21st Army Grou ORS Report n°15)(vraisemblablement pour la période août 44)
Pour 10 000 véhicules et chars détruits par l'aviation tactique, 3 300 seulement sont dus aux armes des chasseurs bombardiers
La plus grande partie sont abandonnée, soit 4 200 , ce qui donne la proportion de 33 % directement détruits par air, 42 abandonnés de ce fait, 25 % sont détruits par les équipages, tombent en panne ou autres causes
Par conséquent, 75% des pertes matérielles sont effectivement à créditer aux attaques aériennes.
Efficacité des armements utilisés :
Sur 885 véhicules examinés dans la poche d'Argentan falaise, les causes sont diagnostiquées comme suit :
-Immobilisation par canons et mitrailleuses 33%
-Immobilisation par bombes 5.3%
-Immobilisation par roquettes 1.7%
-Immobilisation par abandon 60%
La majorité des véhicules n'étant pas blindés, les armes de bord des avions sont les plus efficaces . Les concentrations restant exceptionnelles, les bombes sont peu propices sauf comme ce fut le cas sur les rives de la Seine quand un rassemblement de 700 véhicules est reconnu et entièrement détruit par bombardement du 2e groupe. Quant aux roquettes, que ce soit contre les chars ou les autres véhicules, leur rendement est bien au-decà de ce qu'on était en droit d'en attendre. Ainsi, 300 véhicules blindés analysés, dix seulement ont été indiscutablement mis hors de combat par roquette. Ce qui sur 600 chars détruits permet une moyenne d’attrition de 20 panzers seulement sur l’ensemble de la bataille de la poche et la retraite vers la Seine.
Source :
39/45 MAG HS N°11 Normandie 1944, la 2nd Tactical Air Force