Les conjurés sabotent l'effort de guerre allemand
Posté: 21 Jan 2005, 21:56
Sur ce sujet assez méconnu, je vous propose un extrait du dernier ouvrage de Philippe Masson:
« Nul doute que la conjuration n’ait eu des répercussions sur la conduite des opérations à l’Ouest. Au moment du déclenchement de la contre-offensive de Mortain, le chef de la 116e Panzer sabote ouvertement l’opération et doit être relevé de son commandement. Certains responsables auraient même envisagé "d’ouvrir" le front occidental aux armées alliées, de manière à les acheminer rapidement sur les frontières du Reich, facilitant ainsi la réalisation d’un coup d’Etat et la conclusion d’un règlement à l’Ouest. Sur toute cette affaire, l’ouvrage de Speidel, Invasion 1944, recèle d’intéressantes perspectives. De même, la "disparition" de von Kluge le 15 août, son incapacité à communiquer avec Berchtesgaden n’a jamais été totalement éclaircie. Tient-elle à une attaque aérienne ou à une tentative avortée de conclure avec le commandement américain une suspension d’armes en Normandie ?
Troublant également est le rôle de l’armée de l’intérieur de Fromm. Au début de l’été 44, son rendement dans la formation de nouvelles unités ou dans la remise sur pied de divisions éprouvées apparaît singulièrement médiocre : 60 000 hommes par mois, alors qu’il en atteindra 250 000 à l’automne, après la reprise en main par Himmler. De même, l’action aérienne alliée ne peut expliquer à elle seule que Rommel n’ait reçu au cours des six premières semaines de la bataille de Normandie que 16 blindés de remplacement. Comment expliquer encore que les troupes du front Ouest aient été curieusement défavorisées dans les attributions de Panzerfaust dont l’efficacité était pourtant toute indiquée dans le bocage ? »
source: MASSON Philippe, La Seconde guerre mondiale. Stratégies, moyens, controverses, Tallandier, 2003
« Nul doute que la conjuration n’ait eu des répercussions sur la conduite des opérations à l’Ouest. Au moment du déclenchement de la contre-offensive de Mortain, le chef de la 116e Panzer sabote ouvertement l’opération et doit être relevé de son commandement. Certains responsables auraient même envisagé "d’ouvrir" le front occidental aux armées alliées, de manière à les acheminer rapidement sur les frontières du Reich, facilitant ainsi la réalisation d’un coup d’Etat et la conclusion d’un règlement à l’Ouest. Sur toute cette affaire, l’ouvrage de Speidel, Invasion 1944, recèle d’intéressantes perspectives. De même, la "disparition" de von Kluge le 15 août, son incapacité à communiquer avec Berchtesgaden n’a jamais été totalement éclaircie. Tient-elle à une attaque aérienne ou à une tentative avortée de conclure avec le commandement américain une suspension d’armes en Normandie ?
Troublant également est le rôle de l’armée de l’intérieur de Fromm. Au début de l’été 44, son rendement dans la formation de nouvelles unités ou dans la remise sur pied de divisions éprouvées apparaît singulièrement médiocre : 60 000 hommes par mois, alors qu’il en atteindra 250 000 à l’automne, après la reprise en main par Himmler. De même, l’action aérienne alliée ne peut expliquer à elle seule que Rommel n’ait reçu au cours des six premières semaines de la bataille de Normandie que 16 blindés de remplacement. Comment expliquer encore que les troupes du front Ouest aient été curieusement défavorisées dans les attributions de Panzerfaust dont l’efficacité était pourtant toute indiquée dans le bocage ? »
source: MASSON Philippe, La Seconde guerre mondiale. Stratégies, moyens, controverses, Tallandier, 2003