thucydide a écrit: le point de vue sur le Traité de Versailles est intéressant, car on lit souvent le contraire, il aurait permit, dit-on, à l'industrie et l'armée allemande de partir sur de nouvelles bases et d'innover . On fait peu état de ce démantèlement .
Mais d'un autre côté les états unis développent tout azimute une industrie militaire qui produisait peu de matériel militaire.
Seuls des bateaux et même des avions recevaient des commandes à hauteur d'une armée puissante.
A l'ouest s'était développé par la volonté de milieux industriels ou politiques républicains une industrie aéronautique totalement privée pour faire pièce à la politique de New deal de Roosvelt.
En ce qui concerne la Kriegsmarine le Traité de Versailles avait gelé l'évolution de la conception des navires, ce qui s'est vu dans le développement des U-boats.
Les "
Clauses Militaires, Navales & Aériennes" figurent dans la Partie V (page 84 à 104), du Traité de Versailles, remis le 7 mai 1919 aux plénipotentiaires allemands et applicables à dater du 31 mars 1920, au plus tard. Au fil des 20 pages, l'armée allemande terrestre ne devait plus aligner que 7 divisions d'infanterie (effectif maximal par division : 410 officiers, 10 830 hommes) et trois divisions de cavalerie ( 275 officiers, 5250 hommes), les dotations en armement avaient été, strictement, encadrées - exemples : 400 coups par fusil & carabine - nombre maximal autorisé : 84 000 fusils, 18 000 carabines -, l'artillerie réduite à 204 pièces de 77 mm (1000 coups par pièce), 84 de 105 mm (800 coups/pièce) - sur la base de 5 coups/min pour les 77 mm, la Reichswehr disposait, à la louche, d'un mois de stock... ce n'est pas avec ce genre de dotation qu'une armée réduite à 100 000 hommes risquait d'inquiéter ses voisins! -. L'Allemagne avait interdiction de posséder de l'artillerie lourde (calibre supérieur à 10,5 cm), des blindés, des avions militaires, des sous-marins - sa force navale se résumait à 6 vieux pré-Dreadnoughts, 6 croiseurs légers, 12 destroyers (sic), 12 torpilleurs -.
Si on se penche sur les conditions de recrutement du personnel d'active - la conscription, ou "service militaire universel", étant, évidemment, désormais, interdite - le troufion de base et le sous-off devaient signer pour 12 ans continus (!), les officiers "maintenus", servant, eux, jusqu'à 45 ans minimum et les nouveaux recrutés devant contracter un engagement de service d'au moins 25 ans. C'est là qu'on se marre - tout est relatif ! -, car si ces mesures étaient, à l'origine, conçues pour empêcher la Reichswehr de renouveler ses effectifs, elles lui avaient permis de se constituer un encadrement de premier brin, qui pèsera lourd en 39-40... et, même, après.
La production d'armement militaire était, aussi, sévèrement, contingentée. Selon l'article 168, à l'exception des rares usines "tolérées", destinées à couvrir les stricts besoins de l'armée de 100 000 hommes, toutes les autres étaient démantelées et leurs parcs de machines-outils, soit ferraillés, soit attribués aux "Vainqueurs", dans un délai de 3 mois à dater de la mise en vigueur du Traité.
Il existe un rapport américain, de 48 pages, établi fin 1944, intitulé "
German Evasions of the Military Provisions of the Treaty of Versailles", où il est reproché, notamment, un "manque de suivi" des commissions alliées de désarmement - au sein desquelles les américains, qui n'avaient pas ratifié le Traité de Versailles, étaient absents - et où l'analyse détaillée vire souvent à l
'enculage de mouches - Exemples : Dans ledit rapport, on reproche leur manque de vigilance à propos de la construction d'avions d'une puissance-moteur de 60 CV (!), sauf que l'aviation civile n'était pas prise en compte dans le Traité! Etc.
Toutes les clauses étaient assujetties à la réintégration de l'Allemagne au sein de la Société des Nations, fixée "arbitrairement" à 10 ans, après l'application des termes du Traité. Dans les faits, à partir de 1929, au grand dam de la France et de l'Italie et grâce à "l'appui" des anglo-saxons (Ricains compris!), l'Allemagne avait été est autorisée à occuper un strapontin "silencieux" dans les différentes commissions internationales traitant de l'armement - notamment, celles s'intéressant au naval -.
La Reichswehr, jusqu'en 1933, s'était "strictement" conformée aux clauses du Traité de Versailles, comme le démontre le tableau ci-dessous
Le réarmement de l'armée de terre (
Reichswehr), qui était implicitement prévu, dans le Traité, après 10 ans de "punition", n'était passé en "mode accéléré", qu'après l'arrivée au pouvoir, fin 1933, des nationaux-socialistes, avec la nomination de AH en tant que
Reichskanzler, dont le campagne électorale affichait, clairement, la volonté de s'asseoir sur le Traité de Versailles, coupable d'avoir réduit l'Allemagne à celui "d'état-croupion", par la faute de dirigeants "mous du genou" qui s'étaient succédés, à la tête de l'état, depuis novembre 1918 - la "vieille ganache d'Hindenburg, pour raison "d'emblème militaire historique" étant épargné par les balles, à condition de laisser le siège vacant -. La crise monétaire allemande, qui avait débuté en 1929, générant, en 1933, 15 millions de chômeurs "complets" & "partiels", était dans la directe filiation de celle qui avait frappé les Etats-Unis, suite au retrait massif des investissements américains dans l'économie allemande, alors que ses conséquences, en France, avaient été, elles, sans aucune comparaison et beaucoup plus tardives (postérieures à 1931).
La production d'armement, en Allemagne, avait repris à partir de 1931, mais, à cette date, hormis les cris d'orfraies des tenants rigoureux du Traité de Versailles - devenu "obsolète" , après 10 ans ! -, des alarmistes et pacifistes de tous crins, elle était logique, rapportée aux besoins de reconstruction, les années suivantes, d'une armée nationale de temps de paix.
En ce qui concerne le matériel terrestre, il convient de ne pas se leurrer, le bête "fusil" Kar 98, version raccourcie (Karabine) du Modèle 1898, n'était entré en dotation qu'en 1935. Il est de même de la MG 34, dérivée, plus ou moins, de la MG 15, mise au point en 1930, etc. La mise en service des premières "trottinettes" blindées (Panzer I Ausf.A) date du mois d'août 1935. En dépit , au sein de l'artillerie, de la désignation "Modèle 18" - pour différencier les pièces conçues et produites, au-delà de novembre 1918 (date "psychologique), des productions 14-18 -, 90% du parc d'artillerie de septembre 1939 avaient été produits après 1933, etc.
Il y avait eu, certes, quelques matériels testés, avec la complicité des Soviétiques, notamment les protos du Sd.Kfz. 8 (12 tonnes) et le 3,7 cm TAK 27 - qui débouchera, ultérieurement, sur le 3,7 cm Pak 36/37 (et sa fabrication sous licence pour le compte de l'Armée Rouge) -, des études confiées à des "succursales" helvétiques, constituées à l'aide d'achats, durant la décennie 1920-1930, de majorité d'actions par des fonds "privés" allemands (Exemple : Solothurn AG, filiale "inavouée" de Rheinmetall-Borsig, ex-Ehrardt). Mais, un, quoique on en dise, ces "manipulations", hors Traité, jusqu'en 1933, étaient restées des épiphonèmes, deux, quand on soumet une nation entière à un tel régime, il ne faut pas trop s'étonner qu'elle avait cherché à le contourner. Il convient, juste, de rappeler que, jusqu'à la publication du Traité de Versailles, aucune nation "défaite" n'avait, historiquement, subi un tel traitement! Il suffit de se référer aux clauses du Traité de Francfort, signé en mai 1871, après l'arrêt des combats, fin janvier 1871, avec une armée française dans ses 36ème dessous, qui avait empilé revers sur revers, et une Allemagne qui occupait un bon gros tiers du territoire français! Je ne défends rien, je constate historiquement!