pili a écrit:Je ne suis pas aussi spécialiste de 1939-1945 que la plupart d'entre vous ici; mais ne fallait-il pas être bien con pour croire encore en une victoire, même sans débarquement ? Il y avait recul à l'Est et au Sud ! Le fameux Sud que le quidam de base n'a même pas connaissance. Sans oublier l'horrible Bombe ! Les allemands devaient bien savoir qu'elle allait naitre !
Bonjour Pili,
Votre réflexion souffre je pense d'être portée à posteriori, en connaissant la fin donc, en sans tenir compte d'un contexte de "Guerre totale" de surcroit.
La "guerre totale", HITLER va la porter au paroxisme jusqu'à son suicide le 30/4/1945. Jusque là, pas d'autre possibilité que de poursuivre la guerre.
Le 20 juillet, certains généraux tenteront de débrancher la prise mais c'est plus d'un mois après l'invasion et avec le naïf espoir d'encore obtenir une paix négociée.
"
Le fameux Sud" si vous entendez par là l'Italie me semble l'un des théâtres les moins difficiles à défendre pour des raisons géographiques. Le 5 juin 1944, les Américains ne sont encore qu'à Rome et KESSELRING sera parmi les derniers à se rendre en mai 1945.
La bombe atomique... il en faudra 2 pour pousser les Japonais à capituler 14 mois plus tard. En juin 1944, les villes allemandes sont incinérées toutes les nuits, ce qui gonfle paradoxalement la motivation de résistance allemande. Avant de penser à la bombe (qu'en connait le bon peuple allemand au demeurant?), n'y a-t-il pas ces armes secrètes qui doivent "renverser" la situation ?
J'ajouterais le "
Plan Morgenthau" du nom du Secrétaire au Trésor américain qui prévoyait la transformation de l'Allemagne en je cite: "...
nation agricole et pastorale..." et que les Américains avaient eu, la bêtise je pense, de publier les principes. De quoi donner au
Landser un regain de combativité. Il y a d'ailleurs cette blague qui circulait dans les rangs de la
Wehrmacht : "-
Et que feras-tu toi, après la guerre ? - Oh, je me vois bien faire le tour de l'Allemagne à vélo ! - Ah? Bien! Et l'après-midi, que feras-tu ?".
A l'été 1944, un "grande combativité allemande" reste à l'ordre du jour. A l'Ouest, elle le sera encore en décembre lors de l'offensive dans les Ardennes et ne commencera à réellement faiblir qu'au printemps 1945.
Et comme l'a par ailleurs précisé Jumbo, en Normandie, les Allemands n'ont encore qu'une piètre opinion des Américains et n'imaginent pas toute la puissance qui s'amasse inéluctablement dans la tête de pont. D'où l'importance, par ailleurs, d'enserrer cette tête de pont et d'épuiser l'ennemi par une dure guerre d'attrition.