Murdock a écrit:C'est ce qu'il avait entrepris et sur une plus longue distance (de Bayonne aux côtes norvégiennes). A mon avis, l'intérêt du Mur de l'Atlantique n'est pas dans sa capacité défensive mais plutôt dans sa capacité à amener l'ennemi à attaquer dans un secteur que l'on peut déterminer.
Exact, et ce en immobilisant le minimum de troupes. Le ratio attaquant défenseur face à une fortification est à peu près de 4 pour 1, voir 5 pour 1 selon l'importance de la fortif considérée. Donc on économise trois à quatre hommes qui peuvent combattre ailleurs en construisant des fortifications.
Cela étant, le bon stratège sait que l'ennemi va attaquer au point le plus faible du dispositif. A lui de prévoir ses plans de bataille en conséquence.
C'est par exemple le cas pour le plan allié en mai 40 : le plan Dyle prend acte du fait que la Ligne Maginot bloque toute offensive sérieuse dans le nord-est, dont l'ennemi est attendu en Belgique. Les Allemands emportent finalement la décision en ajoutant une troisième donnée à l'équation, le très difficile passage à travers les chemins des Ardennes...
Pour les Allemands en 44, le problème est le même : on sait qu'il va y avoir débarquement, mais où ? Le Pas-de-Calais est très fortifié, mais proche de l'Allemagne, tandis que la Normandie est lointaine mais peu fortifiée. Le plan allié donne raison à la théorie : le débarquement a lieu dans le ventre mou du dispositif. Leur troisième donnée est l'opération Fortitude, qui gêne les décisions stratégiques ennemies. Sans ça Hitler aurait envoyé tout ce qu'il avait en Normandie dès le début de la bataille.
Bonne soirée,
Seb.