La stratégie de Hitler sur ce point est représentative de l'ensemble de sa politique : il s'agit de diviser pour régner, et surtout de ne donner la prépondérance à personne. Rommel veut les réserves juste derrière la côte, les autres généraux les veulent en retrait. Résultat : un peu devant et le reste derrière pour donner raison à tout le monde sans pour autant donner d'ordre tranché.
Staline fait pareil de son côté, en mettant ses maréchaux en concurrence... C'est classique des dictateurs, qui ne veulent pas se retrouver face à des militaires aux dents trop longues capables de les renverser.
Pour l'aspect dissuasif, l'Atlantikwall joue parfaitement son rôle : comme le dit Jumbo, après Dieppe les Alliés abandonnent l'idée d'attaquer de front un port. D'où une opération beaucoup plus complexe du fait du ravitaillement à travers la Manche, sur des plages non prévues pour le recevoir, et ainsi un débarquement retardé de plusieurs mois.
D'ailleurs la Ligne Maginot et même le Westwall ont joué le même rôle : pourquoi les Allemands sont-ils en Belgique en 40 ? Et pourquoi les Français n'osent-ils pas attaquer plus loin que quelques kilomètres en 39 en Sarre ?
La fortif est dissuasive face à un ennemi qui manque de moyens ou qui n'ose pas pousser son avantage. Quand il y met les moyens, elle ne peut que le retarder. Aucun mur n'est infranchissable, il n'est qu'un élément d'un système de défense qui doit être plus vaste.
Bonne soirée,
Seb.