Post Numéro: 43 de juin1944 18 Avr 2010, 10:39
En réponse à Patton, sur le thème du fil. Les allemands avaient ils une chance de repousser le débarquement ?
Oui, mais si et seulement si le Panzergruppe West avait été mis à la disposition de Rommel et que ses unités se soient trouvées là le 6 juin 1944, au contact direct des unités d'assaut. Or, cela n'était pas le cas, il disposait de la seule 21. Pz Div. à proximité, la 2. Pz Div. se trouvait hors de portée des côtes, la 116. Pz Div. était en reformation et n'avait pas perçu ses chars lourds, un différent l'opposait à Rundstedt sur la doctrine d'emploi des blindés. Et encore aurait il fallu que la Luft puisse contrer efficacement l'aviation alliée. Un exemple : le bataillon de Panthers de la 12. SS Pz Div est arrivée avec 48 heures de retard après s'être trouvée au bord de la panne sèche en forêt de Grimbosq, suite au bombardement d'un convoi d'essence.
Oui, si Rommel avait obtenu le mouillage de 6.000 000 de mines en baie de Seine. Or, il n'en n'a obtenu que 600 000.
Oui, si les allemands possédaient le même taux de remplacement en matériel et en hommes que les alliés (1 pour 1 du coté allié et 1 pour 10 hommes coté allemand, et rien du tout coté matériel)
Oui, si les allemands avaient une chaine de commandement directe et cohérente.
Oui, si les divisions cotières avaient aussi possédé un potentiel mécanique satisfaisant. Hormis des bataillons antichars souvent puissants, tout le reste était à fort pourcentage hippomobile...
Oui, si sur le front de l'est la pression n'était pas telle.
En résumé, nous sommes totalement dans le what if, car nous savons que tout cela n'a jamais été réalisé par manque de moyens, de cohérence, en raison d'une chaine de commandement démentielle, de pression terrible du front de l'est, de la faiblesse de la Luftwaffe totalement exsangue, de la faiblesse de certaines zones du mur de l'Atlantique. Les allemands se sont trop appuyés sur le Raid de Dieppe, déduisant que toute nouvelle tentative se solderait par le même échec. Or, il est clair que les moyens employés à Dieppe et ceux engagés à Neptune ne sont en rien comparables. Le mur de l'Atlantique aurait resisté seulement dans le contexte de Dieppe.
Cf. Mémoires de l'Amiral Rugge, Inspecteur adjoint de Rommel pour le mur de l'Atlantique.
Le principale risque pour l'Angleterre et les Etats Unis n'est pas la défaite, qui en Normandie n'aurait pu arriver que par des erreurs stratégiques continuelles, ce qui ne fut pas le cas, mais bel et bien l'enlisement de la Bataille qui aurait entrainer les chutes conjuguées de Churchill et Roosevelt. N'oublions pas qu'en juin 1944, l'angleterre est à bout de souffle et au bord de l'épuisement.