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Parce qu'il n'y a pas que le béton dans la vie...


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yauckt
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PFL4 - MeMo2

Lien permanentde yauckt le 24 Fév 2016, 15:28

MeMo2 - Pont Barrage de l'Ile Monsin à Jupille ( 50°39'08.6"N 5°37'52.0"E )

Etat : Excellent.
Accessibilité : Arriver près de l'abri est simple, y accèder l'est nettement moins.
Visitable : Non pour le commun des mortels, soumis à autorisation.

A nouveau je m'en voudrais de pas piller citer l'excellent récit de Mr Coenen sur l'Ile Monsin :
La réalisation d'un pont barrage sur la Meuse, à hauteur de Jupille, est adjugée en février 1928.

La Défense Nationale prévoit d'aménager deux abris pour Mi dans la culée de la rive gauche du fleuve.

La construction du pont commence en mai 1928 et la Société Cockerill entame la réalisation de toutes les parties métalliques.

Le 22 septembre de la même année, la Direction des Services Extérieurs des Bâtiments Militaires envoie une note au MDN dans laquelle on définit un peu plus le travail nécessaire pour la réalisation des deux abris prévus. Il est décidé d'aménager, dans la culée de la rive gauche, un abri à deux chambres de tir pour Mi du côté amont. Du côté aval, on envisage de créer une chambre de tir dans la culée et une seconde dans une cabine renfermant la machinerie pour le service des vannes. Ces deux chambres de tir sont réunies par un puits vertical doté d'une échelle et d'une trappe.

Les deux abris du pont seront reliés entre eux par une galerie de communication. Divers autres aménagements sont prévus, notamment la construction de galeries supplémentaires permettant d'accéder aux abris à partir de différents endroits.

Les abris seront protégés par du béton armé d'un mètre d'épaisseur en ce qui concerne le ciel et les parois et de 50 cm d'épaisseur pour le radier.

En tenant compte de ces critères, la 3e DGnF réalise le plan de l'abri MeMo 2 dans le pont barrage, mais celui de l'abri aval n'est qu'un avant-projet car le type de cabine pour le service des vannes n'est pas encore définitivement fixé par les Ponts et Chaussées.

Après de nombreuses recherches dans les archives militaires, j'ai enfin pu découvrir un plan de cet abri MeMo 2. Malheureusement ce plan est très complexe et n'est qu'une ébauche de ce qui devait être réalisé. En effet, après une visite extérieure des lieux, j'ai pu me rendre compte que le plan d'ensemble de l'ouvrage ne correspondait pas avec la réalité. Ceci pourrait provenir du fait que le barrage fut en partie détruit le 11 mai 1940 ou d'une transformation ultérieure de celui-ci.

Donc, pour me faire une idée exacte de ce qui avait été finalement réalisé, je devais impérativement visiter l'abri MeMo 2. Mais on n'entre pas dans le pont barrage comme dans un moulin. Après avoir adressé quantité de lettres aux services s'occupant du pont barrage, qui sont très nombreux, et après avoir fait appel au dévouement de bon nombre de personnes, j'ai enfin obtenu l'autorisation de me rendre sur place.

Ce n'est que ce 24 mars 1993, soit après quatre années d'attente, que j'ai pu visiter les abris, et jusqu'au dernier moment, j'ai craint de ne pas pouvoir vous soumettre le plan définitif de MeMo 2. Ce plan, que vous découvrirez ci-après, est très simplifié mais reflète la réalité.

L'abri MeMo 2 est constitué de deux abris à deux chambres de tir incorporés dans la structure du pont barrage.

Le premier abri, situé en amont du pont, est aménagé dans sa culée. L'entrée s'effectue par la galerie de service du barragiste, qui passe sous le pont routier et donne accès aux vannes et au rez-de-chaussée de la cabine de manoeuvre. Cette galerie se situe à 55 cm au-dessus du niveau de la berge; à l'origine, quatre marches rattrapaient cette différence; actuellement, il s'agit d'une rampe en béton.

A environ 2,50 m de l'entrée de cette galerie, et dans sa paroi gauche, une porte en chêne obture l'accès de l'abri amont. Lors de la réalisation de ces abris, c'est-à-dire, en 1928, les portes grilles et à persiennes habituelles n'étaient qu'au stade de l'ébauche, aussi l'accès des abris à cette époque était-il barré par de lourdes portes en chêne. C'est encore le cas pour l'abri MeMo 2 ainsi que pour celui du pont Atlas V ou pont de Coronmeuse. Un peu en arrière de cette porte, un barrage de poutrelles renforce la fermeture du couloir d'accès, d'une longueur de 2,15 m, qui aboutit dans la première chambre de tir.

Cette chambre de tir, de 2 m x 2 m, est séparée de la seconde par un muret de 1,15 m x 0,90 m. L'équipement est ici tout à fait différent de celui que l'on rencontre habituellement dans les abris construits plus tardivement. L'abri ne comporte pas de crochets porte fusils, porte habits et porte lampes. Le plafond n'est pas pourvu de tôles ondulées galvanisées. La tablette chargeur, placée sur le muret, est de forme identique à celle que l'on connaît mais a des dimensions nettement supérieures (50 cm x 10 cm). Les étagères et leurs supports sont, par contre, déjà du modèle standard. Une étagère de ce type est placée sur la paroi arrière de chaque chambre de tir.

Ici, il n'y a pas non plus de support d'affût "Chardome", car celui-ci sera créé plus tardivement. Afin de permettre aux occupants de stabiliser les pieds des différents affûts de mitrailleuses, un évidement est réalisé sous l'embrasure et un autre à une certaine distance de celle-ci. Une semelle de chêne est placée dans l'évidement de l'embrasure tandis que le second est rempli d'argile. Ce support de Mi se rencontre dans les abris type I.R.

La seconde chambre de tir comporte également une issue de secours. Celle-ci étant obturée à 1 m de profondeur et n'étant pas reprise sur le plan original, je suis incapable de vous dire où elle débouche. On peut simplement supposer qu'elle fait probablement un angle droit afin de déboucher à l'extérieur, à proximité de l'embrasure du local n° 2 (voir plan d'ensemble ci avant).

L'embrasure du local n° 2 a son axe de tir fortement décalé par rapport à l'axe du local, ceci pour permettre un tir pratiquement parallèle au pont. A droite du débouché du couloir d'accès, une volée de 21 marches permet d'atteindre la galerie de communication des deux abris. Cette galerie, située à 3,75 m sous le niveau de la galerie du barragiste, a une longueur de 15 m et mène aux accès des locaux n° 3 et 4 constituant l'abri aval du pont barrage. Cette galerie, qui a une légère pente, devait être voûtée à l'origine et avoir une hauteur de 2,25 m à la clef de voûte. En visitant l'ensemble, j'ai pu constater qu'elle n'est pas voûtée mais elle garde malgré tout sa hauteur originale.

A l'extrémité de cette galerie, une série de 5 marches placées perpendiculairement à la galerie, descend dans la première chambre de l'abri aval (local 3).

Cette chambre, de 2 m x 2 m, est voûtée et son radier est à 1,20 m sous le niveau de la galerie. Elle possède le même type de support de Mi et a son axe de tir fortement décalé par rapport à l'axe du local, et ce pour la même raison signalée plus haut.

Une étagère de 1,90 m de long est fixée dans la paroi arrière et une gaine de ventilation est créée dans la paroi de droite. Malheureusement, je n'ai pu qu'entrevoir cette chambre car elle est inondée. Un puisard est prévu à proximité de l'embrasure et devait être équipé d'une pompe à main. Une rigole de récolte des eaux est réalisée tout le long de la galerie de communication, le long des marches et dans une partie de la chambre de tir pour aboutir à ce puisard. La personne qui m'a aimablement guidé lors de cette visite, et que je remercie encore une fois, m'a fait remarquer que cette embrasure se trouve, lors de crues importantes, sous le niveau de la Meuse (?)

Face aux escaliers d'accès à la chambre de tir, une étagère a été fixée dans la galerie.

Revenons maintenant au début de la galerie de communication. En parcourant une dizaine de mètres dans cette galerie, on trouve, dans la paroi de droite, un puits vertical de 1 m de côté. Ce puits muni d'échelons permet de monter dans la dernière chambre de tir de l'abri (local 4), qui est aménagée dans la cabine de manoeuvre des vannes. Le puits est fermé par une trappe métallique et aboutit à l'extrémité gauche d'un couloir d'accès.

En effet, cette chambre de tir possède en fait deux accès : le premier, via la galerie de communication, le second, via la galerie du barragiste (ouverte sur l'extérieur) et le passage à hauteur des vannes qui nous mène au pied de la cabine où est aménagé le second accès obturé par une porte en chêne, (protégée par un barrage de poutrelles).

Derrière cette porte, un couloir, d'une longueur de 1,75 m, qui comporte donc l'extrémité du puits, conduit à la chambre de tir, située à 3,20 m au-dessus de la galerie de communication (voir le plan en coupe page suivante).

Cette chambre est relativement grande : 2,30 m x 2,85 m. Elle comprend deux étagères, un lance-grenades et une tablette porte chargeur.

Ici, le placement de l'affût pour Mi se fait sur un énorme bac en béton rempli d'argile. Ce type de support se rencontre dans les abris de PFL 2, mais celui-ci est nettement plus important. Le bac a une longueur de 1,50 m et une largeur de 0,92 m. Vu la hauteur de l'embrasure, le niveau supérieur du bac se situe à 50 cm du sol et une marche en béton a été coulée à l'arrière du bac.

Il est à noter qu'ici chaque embrasure possède encore son volet d'embrasure. A l'origine, la partie extérieure des embrasures était maçonnée et n'était ouverte qu'en cas d'hostilités. Ce n'est qu'en 1933, que certaines embrasures d'abris vont être équipées de volets de protection et notamment celles des abris qui sont inclus dans les lignes de défense.

Je vous signale également qu'à l'étage supérieur de la cabine de manoeuvre, au niveau de la porte d'accès vers l'extérieur, le guide m'a montré une goulotte lance-grenades protégeant l'extérieur de la cabine. C'est l'unique trace d'utilisation à des fins militaires de cet étage.

La mission de MeMo 2 est, en ce qui concerne l'abri amont, de croiser le feu de l'abri MeMo 1 bis et de défendre le fleuve en avant du pont et une partie de l'avenue Georges Truffaut. Quant à l'abri aval, il croise 1e feu de l'abri MeMo 3 et défend également une partie de l'avenue précitée et le débouché du tunnel ferroviaire (voir MeMo 3).

Le pont barrage est également repris dans le réseau de destruction, sous l'indicatif Mon/R 1. Sa destruction fut réalisée, le 11 mai 1940 à 11 h 30, par le 3e Bon Gn. Les charges étaient appliquées dans deux voûtes du pont ainsi que dans deux voûtes de la passerelle de service. La nuit du 10 au 11 mai, pour que le barrage ne soit pas détruit, on plaça une vanne de secours dans chacun des quatre pertuis non chargés et deux vannes de secours dans les pertuis chargés. La destruction du pont routier est "réussie" et le barrage continue à remplir son office.

Le pont barrage était également protégé contre l'irruption soudaine d'engins motorisés. Cette protection était réalisée par une obstruction au moyen de barrières "Cointet". Ces barrières étaient maintenues par un câble fixé à deux bornes C. Ces deux bornes devant se situer de part et d'autre du pont routier et sur le trottoir, elles auraient entravé la circulation et été soumises aux feux directs de l'ennemi.

La solution adoptée fut très simple, elles furent tout simplement enterrées dans chaque trottoir. Pour ce faire, on a pratiqué une fouille de 1,10 m de profondeur, maçonné un tube en acier d'un diamètre de 16 cm et d'une hauteur de 85 cm. Ensuite, ce tube reçut un corselet en béton armé ayant, à son sommet, la forme d'un seau renversé, forme traditionnelle des bornes C.

L'accès à cette borne, situé sous le niveau du sol, était obturé par un châssis hermétique "Elkington" du type 1711 C, mais dont la partie supérieure était remplie de béton. Aujourd'hui, ces deux bornes existent peut-être encore, mais les trottoirs du pont routier ont reçu une couche importante de tarmac recouvrant vraisemblablement les deux châssis.

De nos jours, l'abri est toujours bel et bien là, accessible uniquement sur autorisation. Ma visite a été interrompue par de fortes pluies m'ayant empêché d'aller voir les chambres de tirs de l'autre côté du pont. Une future visite corrigera ceci.
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Dernière édition par yauckt le 25 Fév 2016, 01:59, édité 1 fois.





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