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Pigoreau
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L'été chaud... par Rémy Porte

Lien permanentde Pigoreau le 08 Sep 2014, 21:19

14 juillet 2014
La fin

1944

L'été chaud des collabos

Olivier Pigoreau

Le dernier bal des perdants. Les dernières réactions des vaincus. Les ultimes soubresauts de ceux qui choisirent le mauvais camp.

Dans ce livre original, Olivier Pigoreau s'intéresse à ces Français qui combattirent en Normandie et jusqu'à Paris aux côtés des Allemands contre leurs compatriotes et les Alliés : "les collabos vont mener leur ultime combat sur le sol français". Ou plus précisément qui voulurent poursuivre jusqu'au bout la collaboration, car en réalité bien peu nombreux sont ceux qui se battent effectivement. Le livre commence par une série de coups de projecteur sur les différents protagonistes de l'histoire et leurs réactions les 5 et 6 juin, y compris autour de Laval et à Vichy ; puis cède la place à quelques portraits de collaborateurs très engagés, politiques et journalistes. Il s'attarde ensuite sur une réunion tenue à Paris le 13 juin, au cours de laquelle responsables allemands de second ordre et chefs collaborationnistes envisagent d'engager des unités françaises contre les Alliés, y compris la LVF et les formations employées sur le front de l'Est. C'est ensuite le cas des agents laissés derrière eux par les Allemands en retraite, dans l'ouest mais aussi dans le sud chargés de communiquer les renseignements sur les Alliés par radio, une poignée d'agents, entre 10 et 20, dont "une bonne partie d'entre eux a été recrutée dans les rangs du PPF de Doriot". Le chapitre 5 s'intéresse à la situation dans la capitale, en particulier depuis l'assassinat de Philippe Henriot, sujet déjà abordé dans d'autres ouvrages. Le sixième nous entraine derrière Doriot dans son périple, immortalisé par les photographes allemands, en Normandie et dans les cités victimes des bombardements alliés, avant que "le grand Jacques" ne fonde un éphémère Commissariat général pour la Normandie : "les efforts du PPF vont toutefois rester modestes en raison d'un manque de moyens tant matériels qu'humains". Ils ne seront finalement qu'une quarantaine a oeuvrer sur les arrières de l'armée allemande. Le livre se poursuit ainsi, par chapitres successifs dont les thèmes sont bien différents : les quelques individus laissés par le SD allemand derrière les lignes alliées (sans grand résultat, il faut le dire), la révolte de la prison de la Santé à Paries et ses conséquences. On relève également le chapitre 9, dans lequel Olivier Pigoreau revient en détail sur l'étonnant projet (non abouti), entre mai et juillet 1944, de recruter quatre généraux français prisonniers depuis 1940 pour assurer la propagande en faveur de l'engagement dans la SS, motif pour lequel ils seront jugés après la guerre. Un peu plus loin, au détour d'une phrase, l'auteur évoque à propos de Darnand et pour tenter d'expliquer en partie son extrémisme collaborationniste "ses offres de service répétées en direction de Londres" qui auraient été toutes repoussées : quelques précisions auraient été appréciées ? Les dernières pages décrivent la retraite vers l'est, la Lorraine et le Rhin, mais évoquent aussi la fusillade de Notre-Dame à Parisle 26 août, dont il n'est pas certain que des "miliciens fanatiques" soient dans tous les cas les auteurs.

En résumé, un livre intéressant, à bien des égards original et qui fouille dans le détail nombre de (petites) affaires oubliées de cet été 1944, mais qui hélas, à notre sens, manque d'un fil directeur clair. Une juxtaposition de chapitres successifs qui transportent le lecteur ici, là, ailleurs, sans que la cohérence d'ensemble (si elle existe ?) n'apparaissent clairement. Finalement, y a-t-il eu, ou non, une politique volontariste en ce sens ? On en doute sérieusement et les initiatives prises (ou au moins annoncées) ne semblent pas correspondre à une volonté au plus haut niveau chez l'occupant. Au bilan d'ailleurs, ces tentatives se soldent toutes, très vite, par des échecs et ne concernent concrètement que quelques poignées d'hommes. On pourrait presque parler des parcours individuels des jusqu'auboutistes.

http://guerres-et-conflits.over-blog.co ... a-fin.html





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