OTE-TOI DE MON SOLEIL...
Diogène, parcourant en plein jour les rues d'Athènes, en tenant une lanterne allumée, et claironnant " je cherche un homme ! ” ou cassant son unique écuelle, après avoir vu un enfant boire à la fontaine en faisant une coupe de ses mains, est le type même du “sage’~ selon mon cœur.
J’ai rencontré Diogène, un jour déjà lointain, au cours d’une randonnée dans l’Atlas marocain, du côté du Bou lblane. C’étaIt peu après la dernière guerre, j’étais encore un soldat victorieux, bien équipé, nanti de provisions, et sans doute bien imbu de mon rôle civilisateur ! ..
Lui marchait pieds nus, vêtu d’une djellaba en haillons. Son tonneau n’était qu’une minuscule toile tendue, et quelques fascines formaient les murs d’un abri précaire de quelques mètres carrés. Deux chèvres partageaient le logis.
Une bruine glaciale enveloppait la forêt, et son gourbi nous était apparu soudain, à la fin d’une ascension pénible.
Dédaignant sardines à l’huile (du Maroc), chocolat (ration U américaine), et autres douceurs occidentales que la commisération me poussait à lui offrir, ce fut lui qui m'obligea à entrer sous la tente, pour boire le “thé” très à la menthe, dans une unique coupe ébréchée, dans laquelle nous trempâmes alternativement nos lèvres.
Chacun s’exprimant dans une langue inconnue de l’autre, l’entretien qui s’ensuivit n’est pas rapportable, bien que nous finîmes par très bien nous comprendre, avant un “barak’Allah oufic ” qui nous éloigna à jamais, lui Diogène empli de sagesse, et moi Alexandre (le petit) qui croyait encore conquérir le monde...
Ayant rejoint mon univers de technique et de compétition, je n’ai jamais oublié mon Diogène berbère, dont la brève rencontre eut plus tard, tant d’influence sur ma propre façon de considérer "l'autre’, mon frère en humanité...
Et plus tard, l’anecdote antique de sa réponse à ALEXANDREe le Grand, transposée à notre époquee, devint allégorie..
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Peinture acrylique sur panneau bois 100xO,85- Donation 2009 à le Ville de TOURNUS-71700
Et puis, un jour récent, un film, tragique comme beaucoup de films qui se veulent comiques, me fit rencontrer à nouveau Diogène
sous les traits d’un adorable buschman, hélas entraîné dans le sillage d”’Alexandre de pacotille” au risque d’y perdre son âme...
[i]Le film se termine bien, me direz vous, et nous avons bien rit. Où est le tragique ?...:
Suite au succès international du film, le héros principal, authentique aborigène parmi les derniers représentants de son groupe ethnique,
fut envoyé en “tournée” aux États-Unis et au Japon...
Il y serait mort m’a-t-on dit, complètement fou ? ...