Algérie – Avril -Mai 1958
Avec quelques camarades, je suis envoyé en mission à Djidjelli. Nous sommes détachés au 4èmeRIMa au fort Duquesne depuis avril 1958. Sur place nous avons immédiatement démonté l’équipement radio,un SCR 193, de notre command-car, pour l’installer en station fixe au BCR du fort. Ce qui nous laisse la possibilité de l’emprunter parfois pour nous rendre à la plage.
Au moment du putsch des Généraux qui amena le Général De Gaulle à la tête du Pays, le personnel des transmissions, surtout les opérateurs radios sont particulièrement sollicités. Ils suivent le déroulement des événements diffusés sur les ondes, les notent et font connaitre immédiatement à l’autorité supérieure présente sur place, les unités militaires et les villes qui « tombent», c'est-à-dire celles qui se rallient au putsch.
S’agissant de faire revenir Le Général, il n’y eu pas ou peu de défections. J’avoue que le moment était particulièrement, passionnant voire exaltant. Il allait se passer quelque chose. Je suis presque fière de participer, même très modestement, à un moment important de notre histoire nationale.
En effet, sans le savoir, nous empruntons un virage décisif, la naissance d’une politique, alors connue seule du Général je suppose, et qui mènera à l’indépendance de l’Algérie. Les émetteurs des stations nationales d’Alger et de Constantine diffusent non stop de la musique patriotique et des marches militaires pour entretenir une ambiance de révolution. Des comités de salut public se créent dans les villes. Un référendum est en préparation.
Depuis avril de cette même année le 1er RA en provenance du Maroc s’installe à Batna, dans le secteur de Khenchela et notamment à Bouhamama. Il garnira les postes les plus isolés des Aurès avec le 18RCC - le 94RI- 17BCP- 13DBLE- 1REC- et bien d’autres. Je ne me doute pas à cet instant que je le rejoindrais cette même année, dans cette région d’Algérie qui a si mauvaise réputation, d’après les articles de la presse métropolitaine que j’ai pu lire auparavant.
Dans les jours qui suivent, peu après le putsch, j’ai la chance d'être présent à Constantine et d’être ainsi le spectateur des manifestations organisées en l’honneur de la venue de Jacques Soustelle, ministre de l’information. C’est un Ministre qui surprend d’ailleurs, lorsqu’on se penche sur le cheminement de son parcours politique. (https://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q= ... T0Dx_Hj3Kg Je peux alors, tout à loisir prendre des photos de l’accueil qui lui est réservé. Moment de liesse générale tant pour les FSE que les FSNA. Ce moment fait penser à la libération d’une grande ville en 1944. Tous les ingrédients sont présents. La foule, les acclamations de joie, des militaires avec leurs véhicules, les jeunes surtout les FSNA, prenant d’assaut les véhicules militaires avec des drapeaux tricolores et surtout cette grande espérance, qu’on devine sur le visage et dans le cœur de tous les pieds noirs.
Feu de paille.
Les photos qui suivent parlent d’elles mêmes.
A la droite de jacques Soustelle se tient le général Salan.