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Aldebert
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Les opérations et ratissages dans les Aurès - Chapitre 6

Lien permanentde Aldebert le 14 Mar 2014, 12:18

1°- Ratissage au Djebel Tamza


1959 – Opération mixte 1er RA – Maghzen Djebel Tamza.
L’après midi, J moins 1: des T6 de la base aérienne de Khenchela ont repéré une bande de rebelles qui stationne au cœur du djebel Tamza. Les pilotes, prennent la bande en chasse, la mitraillent un long moment. Les avions reçoivent quelques projectiles sans dommages. Il sera maintenant nécessaire de se rendre sur place pour voir de quoi il retourne et relever les résultats.

Le lendemain jour J - Départ de BHamama à 03h30 du matin. Le commandant Toth distribue les dernières consignes aux responsables des sections qui ont rassemblé leurs hommes à l’extérieur du camp près de la porte nord. Le Lt Gibier est à ses cotés et moi aux siens. Il ne faut pas donner l’éveil, silence total radio, seul un léger souffle produit par le récepteur indique que le C10 est en position de veille, pas de lumière, pas de cigarette, pas de bruit de moteur de véhicule, nos rangers nous mènerons en silence. La route est longue à travers le djebel, le crapahut s’effectue sur les roches et sous les arbres. Un bouclage est mis en place dès 06h00. Le secteur mitraillé par l’aviation se reconnaît aux nombreuses tombes fraîchement et hâtivement recouvertes de pierres. L’aviation a effectué un excellent travail. Il faut exhumer en partie les corps pour identification des individus.
L’identité de quelques uns est reconnue par les Moghaznis. Une peau de vache encore saignante est retirée de dessous des feuillages, preuve indéniable d’un bivouac de longue durée. Rien d’autre, hormis les morts, n’a été abandonné sur place par les HLL. Le décrochage s’effectue à 11h30, après que le commando de chasse V33 se soit mis en place pour assurer la protection de la section de commandement. Retour à BHamama 17h30. Qu’il est bon, alors d’ôter ses rangers et se mettre les pieds à l’air.
Je ne possède pas de photo de ce jour là, je compense par une autre. D'un djebel à l'autre le paysage et les individus se ressemblent.
Ratissage Chélia 1959 - Lt Gibier - A Gilmet - Saouli Belk. - Hiraouï.jpg
Ratissage Chélia 1959 - Lt Gibier - A Gilmet - Saouli Belk. - Hiraouï.jpg (94.57 Ko) Vu 518 fois





- Opération du Khaled et Fourhal - Le 22 mai 1959.


Sans préavis pour le Maghzen, en cours de journée, tous embarquent avec la section de commandement du 1er RA et le commando de chasse dans les hélicos, des bananes Piasecki H-21-C. Elles sont au nombre de six, direction droit sur les cimes du Chélia, plusieurs rotations seront nécessaires. Par mesure de sécurité la DZ choisie sur le djebel Khaled est préalablement bien arrosée par des T6 ou des Corsairs, ainsi que par le siko de protection accompagnateur armé de mitrailleuses. Nous sautons après le commando de chasse. Un regroupement est nécessaire pour se préparer à effectuer un bouclage après ratissage. Le commando de chasse V33, ce jour là, est en protection sur les crêtes, m’a rappelé dernièrement Daniel Chaillou, un Mdl de la 1ère section. Il s’agit d’une grande opération de secteur qui occupe déjà sur le terrain des éléments du 94ème RI du 18ème RCC du 2ème REC. (tous ne sont pas nommés). Mais aussi peut être par des éléments du 17ème BCP stationnés à Arris.
Interviendront dans le courant de cette opération, les avions suivants : 2 Pipers pour l’observation et le relais de communication terre - air – 2 T6 Texan – 2 Corsairs Vought F4U de l’aéronaval – 4 Mistrals.
L’artillerie dont le positionnement n’est pas mentionné enverra en tir serré, 140 projectiles de 105. Quelques bidons spéciaux sont largués par l’aviation.
Les rebelles poussés par les éléments du 18ème RCC et du 94 ème RI, coincés par le REC en bouclage avec ses EBR se sont retranchés derrière une crête sur le djebel Khaled et ont attendu le passage de la section de commandement Cdt Toth et du maghzen Lt Gibier et S/Lt Glon-Villeneuve EOR, pour ouvrir un feu nourri d’armes légères. Devant moi un rocher me protège, j’entends comme une musique, au dessus de ma tête, le sifflement des balles qui passent en grand nombre. Je distingue parmi ces sifflements celui de la munition 6,5 carcano des fusils italiens Statti. Cette munition produit un bruit très caractéristique compte tenu de sa forme mince et allongée.
La surprise est totale. Quatre Moghaznis sont immédiatement atteints par des projectiles. Le plus avancé se plaque au sol, il reçoit une balle qui perfore un coté de son casque, suit son chemin, lui laboure superficiellement une partie de la surface du dos et éclate son bidon d’eau. Un autre est atteint au ventre, un autre à la cuisse et le quatrième a une blessure légère. Aucune des grenades lancées sur nous par les rebelles n’explosent, quelle chance. Le groupe est Immobilisé, plaqué au sol, le contact radio est établi avec le piper cub. Son temps de réponse semble très long, étant donné l’urgence du moment. Les appels Piper…piper… sont émis presque comme des incantations. Le message est enfin reçu. Il est retransmis à la chasse qui très rapidement se met en place pour dégager le terrain. Des Corsairs interviennent. En plusieurs passages ils mitraillent à profusion et envoient des roquettes qui explosent devant nous à très courte distance. Le bruit des explosions, si près de nos positions est très impressionnant et en même temps rassurant. Chapeau la chasse vous êtes des pros. D’autres explosions paraissant être produites par des grenades, que je situe légèrement à droite sur nos arrières me laissent à penser que des éléments du 18ème RCC, ou du 94ème RI sont en action, mais sur qui, ouvrent t'ils le feu?


Le calme finit par s’établir, analyse de la situation, les hommes prennent une position de défense et de veille. Nous sommes immobilisés légèrement en contrebas d’un espace de rochers. La végétation ne permet pas de voir au-delà de quelques mètres. Les blessés plus atteints sont soignés par le toubib qui évalue la gravité des blessures. Je pose un pansement sur la cuisse d’un Moghazni, le projectile entré n’est pas ressorti. C’est un ancien fell rallié. Quand mon patron me demande de lui prendre son arme, un US17, il panique, geint et me supplie, se figurant que nous allions l’abandonner dans notre retraite. Je le rassure. Cette arme est lourde comme le fusil Garand, je préfère ma MAT49. Le Moghazni atteint au ventre doit être évacué avant la nuit. Le terrain est fort accidenté, en pente assez raide. Malgré l’absence de DZ possible, le pilote de l’Alouette prend d’énormes risques en faisant atterrir sa machine sur un emplacement rocheux exigu. Les trois autres blessés passeront la nuit avec nous sur le terrain. La nuit est longue et fraîche, éclairée par les lucioles que parachute un Nord Atlas qui tourne jusqu’à 3 heures du matin. Le lendemain au levé du jour une banane hélitreuille les trois autres blessés.
Maintenant il faut y aller pour la fouille et le ratissage du djebel khaled avec le commando de chasse V33. Nous dépassons la position occupée la veille par les HLL. Ils laissent derrière eux un mort qui présente une blessure très visible au ventre. Sa capote militaire est détruite sur lui sans l’enlever, il ne faut pas qu’elle puisse resservir. Il est abandonné tel sur place. La progression s’effectue ensuite vers le col, nous contournons des EBR de la légion, en bouclage. Les veinards, ceux des blindés ne crapahuteront pas. Nous redescendons doucement la pente du Chélia coté nord en direction de Yabous que nous rejoignons. Vers 17 heures des véhicules du GT nous prennent en charge et à 19h30 nous nous dirigeons sur la piste vers BHamama par le col du Tafrent. Pendant le trajet, les 75 des EBR ajustent des tirs en direction de grottes. Des fells en embuscade ont tué un des nôtres. La nuit tombe, de temps en temps il faut sauter des camions et aller se réfugier au fossé. Des tirs intermittents de mitrailleuses des EBR d’escorte, éclairent le terrain. Nous arrivons au camp à 22h30. Je suis favorisé, dans ma chambre, à la SAS, j’ai un bon lit avec un excellent matelas, et la possibilité de me doucher, quel veinard je suis. Le plus agréable par-dessus tout, est d’enlever mes rangers.
Les camarades du commando de chasse V33 de la « une » et de la « deux » logés dans de méchantes baraques tapissées intérieurement de cartons d’emballage pour renforcer l’isolation, ne bénéficieront pas du même confort.
Djebel Khaled hélico évac. moghaznisblessés.jpg
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Maghen  Opé Djebel khaled.jpg
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La baraque au pignon clair, au centre de la photo, c'est le mess sous/off, 1ère batterie. Les baraques qui lui sont perpendiculaires sont des logements. Ce mess sera ensuite déplacé en haut du camp, coté BCAS.
Bouhamama - Chélia.jpg
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Munition Statti 6,5mm[/b]
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munition  carcano 6,5mm.jpg
munition carcano 6,5mm.jpg (37.55 Ko) Vu 103 fois



Albert René GILMET

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