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Aldebert
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Etat des routes entre Khenchela – Bouhamama – Arris. Chapitre 5

Lien permanentde Aldebert le 13 Mar 2014, 22:15

Etat des routes entre Khenchela – Bouhamama – Arris.

En 1957 et 1958 la piste qui relie la sous préfecture de Khenchela à Bouhamama via Edgar Quinet est encore difficilement praticable. Passé Boulhermane, en direction du col de Fedj, les passages de gués sont nombreux, les chutes de pierres fréquentes, la route est sinueuse à l’excès, parfois escarpée. Toutes ces difficultés rendent l’allure du convoi militaire de ravitaillement de chaque quinzaine, très lente. Une demi-journée est presque nécessaire, surtout l’hiver, pour franchir 30 kilomètres. Il faut ajouter que des soldats sont en protection de convois sur les crêtes, de part et d’autre de la piste à des points jugés dangereux. L’aviation se signale aussi par quelques passages de T6. Ce qui précède est le souvenir de mon premier convoi du 5 décembre 1958 emprunté lors de mon arrivée à Bouhamama.
Pendant les années qui se succèdent, des travaux sont entrepris qui transforment, peu à peu cette piste en une route goudronnée dont l’usage, en 1960, est devenu beaucoup plus confortable et plus rapide. Les escortes et la protection des convois demeurent encore bien nécessaires.
Les ponts et chaussées ont ouvert à Bouhamama un bureau durant la période du chantier de la nouvelle route qui mène à Khenchela et pour celui du projet de la piste vers Médina - Arris. Les autochtones nomment ce service les « Pouchichi »
Pour leurs déplacements les responsables des P&C utilisent une Land-Rover d’un modèle tout à fait particulier. L’intérieur est blindé et le blindage forme comme une cloche qui ne se distingue pas de l’extérieur mais qui laisse la place, seulement pour le chauffeur et deux passagers. Ce jour là, ils se rendent à Khenchela, ils sont deux, ils acceptent de m’emmener à la ville, à la faveur d’un convoi de plusieurs véhicules escortés par des EBR du 1er REC. La route est joyeuse car il y a provision de Sidi Brahim dans le véhicule. En chemin il faut parfois être patient à cause des arrêts techniques d’EBR immobilisés par suite de pannes hydrauliques

DDE covoi de Bha vers Khenchela.jpg
DDE covoi de Bha vers Khenchela.jpg (36.92 Ko) Vu 552 fois


Sur une piste, vers Khenchela. A ma gauche les deux responsables de la DDE.

Avant d’entreprendre la construction de vraies routes, il faut tout d’abord s’attaquer aux pistes, qu’il s’agit de rendre pour l’instant praticables. Il est indispensable d'aller plus loin encore et continuer pour joindre Bouhamama à Médina puis Arris par le col de Tizougarine. Ce n’est pas une mince affaire et la cause de la difficulté ne réside pas essentiellement au relief accidenté et aux passages souvent très escarpés. La principale difficulté est celle de l’insécurité que fait régner une bande de rebelles, réfugiée dans la forêt des Benis Melloul, entravant par des coups de mains le bon déroulement de cette entreprise et obligeant ainsi l’autorité militaire à prendre des dispositions pour assurer la paix.
On peut citer la bande de Mellagou-Chélia, la bien nommée, ainsi l’appelle mon patron, le Lieutenant Pierre Gibier, chef de SAS. Tout comme celle de la Katiba Lekhout Lekhmissi, effectif 80 HLL, signalée le 20 janvier 1960 à 11 heures par des civils, dans l’oued Kebas région RX84D6 et D5. Des sentinelles surveilleraient depuis les crêtes. (Source renseignements SAS B.Hamama)

Les entraves au bon déroulement des travaux se concrétisent notamment, par la pose d’une mine posée sur la piste non loin de Bouhamama. Elle explosera lors du passage d’un half-track provoquant la mort d’un militaire du Génie. Puis par l’assassinat par égorgement, d’un responsable civil des ponts et chaussées avec son chien. Il était allé, sans escorte, en trop grande confiance, vérifier l’avancement des travaux. Mais aussi la mort du Caporal Guénot, affecté au poste Alouette qui est atteint par balle. La liste des militaires tués en ces lieux en opération est fort malheureusement beaucoup plus longue.

Une cache rebelle est découverte par la Harka et le commando de chasse V33 en RX72Gzéro. Elle contient 3 sacoches de documents - 5 chargeurs de PM mat49 - 2 chargeurs mas49 – des fusées – explosifs cheddite – cordon détonnant – 1 obus de mortier – cartouches de chasse – un appareil photo moderne endommagé.

Il est possible que la mine posée soit l’œuvre d’un artificier, de nationalité allemande passé chez les rebelles. D’après Kammel, mon contact actuel, d’Algérie, dont le père et grand père étaient tous deux des rebelles dans les Beni Melloul, il y aurait eu 3 déserteurs de la légion dans la zone 02. Un spécialiste en explosifs qui se fait appeler Ali. Il est resté deux mois dans les Benis Melloul puis il a été affecté à la zone 6 de la Willaya 1. Il serait mort dans un accrochage près de la frontière algéro-tunisienne. Klaus, un autre Allemand lui, est toujours demeuré dans les Benis Melloul jusqu’au 19 mars 1962, puis il a rejoint l’Allemagne (laquelle ? à l’époque il y en avait deux)
Un troisième non identifié est cité par le témoin.
Il est aussi possible qu’il s’agisse d’un autre déserteur de la Légion se faisant appelé «l ‘Espagnol » qui opère au sein d’une équipe de 12 hommes rebelles dont le chef serait Rhamtar Abdelazziz et les guides Azizi Tahar et Bouzzouna Yobous. Le groupe stationnerait dans un merkes de la Kamas du Chélia. (Source renseignements SAS)
Souvent des obus de 155 non explosés ou des bombes, servent de mines après être passés entre les mains de l’Espagnol, d’Ali, de Klaus ou d’autres experts de passage en explosifs. À la lecture de documents FLN saisis dans une cache en 1958, Il y en aurait, parait-il, beaucoup à récupérer dans les Nemencha. (Une partie de ces documents saisis chez les rebelles pourront être lus en fin de blog)


Klaus- beni Melloul.jpg
Klaus- beni Melloul.jpg (102.86 Ko) Vu 554 fois

Klaus avec un groupe de rebelles, derrière le poste de TSF ( qu'on appelait à cette époque un transistor) (Beni Melloul)

Albert René GILMET

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