| SAS de BouHamama - 1er RA Chapitre 3Chef de SAS officier de justice et collecteur d’informations. Pour chaque douar une date est fixée pour l’arbitrage des chicayas. Le bureau du chef de SAS fait office de salle d’audience. Le garde champêtre en même temps traducteur, accompagne les plaignants. Les motifs de querelles sont nombreux et très variés, pas toujours clairs, souvent même très obscurs. Ils portent surtout sur des vols d’animaux, des remboursements d’une dette non honorée et des histoires de famille. Les faits à traiter ne relèvent que du tribunal de simple police. S’il s’agit de crime de sang, la gendarmerie de khenchela interviendra pour mener son enquête sur place comme ce fut d’ailleurs le cas à Bouhamama. Ce petit tribunal est le bien venu, car il offre l’occasion à ceux qui le désirent de venir apporter, sans crainte d’être soupçonné de délation, des renseignements moyennant rétribution. La SAS dispose en effet de fonds dit de souveraineté qui permettent de rémunérer des informateurs locaux. Les informations recueillies, celles qui paraissent fiables sont communiquées simultanément à l’autorité militaire locale qui fait suivre et au service de sécurité des SAS, le CLIO, Echelon de Liaison à la S/P de Khenchela. Elles permettent parfois de mener des actions mixtes, 1er RA / Maghzen. Elles ont chacune une notation de classe alpha numérique en fonction de leur fiabilité. Il est arrivé d’en communiquer par radio à l’échelon de liaison qui portent la mention « A ». La majorité tient surtout de la classe « C », il faut être prudent. Des instructeurs pour l’école de Bouhamama Leur venue est annoncée, il faudra les prendre en charge à Khenchela et les accompagner jusqu’à leur demeure. Le lieutenant Gibier m’invite à m’occuper de cette affaire. J’emprunte le service d’un hélico qui se trouvait être opportunément là pour le voyage aller, le retour se fera par convoi de quinzaine. Il ne saura tarder. A la sous préfecture de Khenchela je rencontre des connaissances qui m’invitent à les accompagner pour régler à Constantine une affaire aller retour dans la journée. Ce sont deux officiers des AA avec mon camarade Jean Louis Banquet. Il faut pour cela, tous être vêtus en civil, il s’agit d’une affaire qui concerne l'administration. Je n’avais pas prévu cette éventualité, je ne possède pas de change vestimentaire. Je troque provisoirement mes effets militaires avec ceux civils d’un des jeunes instructeurs Gérard Palau avec qui j'ai préalablement, pris contact et fait connaissance par la même occasion. Tout nouveau en Algérie, 18 ans, arrivant de France, il est ravi de se montrer au mess central des s/off, habillé comme tout le monde, enfin presque tout le monde. Mes vêtements le moulent sévèrement, il est plus grand que moi, tant pis. Pour ma part, je nage littéralement dans les siens, m’obligeant à me montrer sans excès, en dehors du véhicule. Que n’accepterions nous pas pour effectuer une promenade, dans une 403 de la sous préfecture et ainsi profiter, même brièvement, de l’animation d’une belle métropole comme Constantine. Cela me changera du bled. Je connais assez bien cette ville pour avoir fréquenté le camp Fray, quand je portais légalement l'uniforme, incontournable endroit pour militaires en transit. Le camp Fray regroupe une quantité de commandements d’unités de la 14ème DI. Je participe à cette escapade serein puisque le convoi de retour sur Bouhamama n’est annoncé que dans quelques jours. Nous sommes arrivés à Constantine. Le conducteur gare son véhicule, je pense me souvenir, place de la brèche. Ce stationnement semble déplaire à un agent de police qui de loin gesticule à notre adresse nous ordonnant de circuler. Il s’approche la mine sévère, se penche à hauteur du conducteur, il s’apprête probablement à le réprimander quand soudain ne disant mot, il se relève et s’en retourne. Il vient d’apercevoir, entreposées sur la plage arrière de notre voiture, nos armes, PM et Pistolets que nous ne pouvions visiblement pas tenir sur nous, une fois dehors. Avant de s’en aller, on devine sur son visage un petit air entendu. Il nous aura pris pour des collègues. Photo Google Earth 2007 Photo Google Earth 2007 Ci-dessus - Le LT Gibier mon patron, est en pull-over son épouse est présente aussi à droite debout Ci-dessous. Sous préfectcure de Khenchela - je rencontre par hasard au mess s/off de Khenchela un camarade de même promotion de l'école des transmissions. Lui, a poursuivi la carrière militaire, il est affecté au réglage des radars montés sur canons antiaériens installés sur la ligne Morice. Je l'inviterai à Bouhamama pour quelques jours. Je suis habillé ce jour là, pour la ville en civil. Nous sommes en compagnie, à ma droite d'un secrétaire de la S/P, derrière en chemise blanche un opérateur du STI. J'ai d'ailleurs retrouvé un autre sous off des trans un ESOA d'Agen. L'Algérie, à cette époque était un grand carrefour de rencontres. Quand je portais l'uniforme pour de vrai en 1957, à El Milia, j'ai été très surpris de tomber nez à nez, dans une zone opérationnelle, avec un camarade d'école que je n'avais pas revu depuis 1949. Il étais chasseur parachutiste. Cette affectation collait très bien avec son tempérament que je connaissais déjà de lui tout enfant. Un vrai Breton,Brestois d'origine: Nédelec Cour intérieure S/préfecture Khenchela Piscine construite par la SAS, devant l'école. L'eau qui l'alimente en permanence provient de la fonte des neiges du Chélia. Même en plein été, l'eau reste, pour le moins, très fraîche. En arrière plan le Bordj et à l'horizon le djebel Tamza Je cherche désespéramment à cacher de ma main gauche la chaussette que je n'ai pas eu le temps d'enfiler à mon pied droit, avant la prise de la photo. Quelques mots sur Jean de Chappotin à droite sur la photo, qui est aujourd'hui disparu. Il s’est engagé à 18 ans dans l’armée de Lattre, il a participé à l’opération Dragoon en août 1944. (Débarquement de Provence) Il était dans un char Destroyer. Il a effectué toute la campagne de France et d’Allemagne. Parmi les anecdotes qu’il me contait, celles qu’il affectionnait le plus n’étaient pas surtout des récits de combat mais au contraire des moments de bonheur lorsque les villes et villages de France étaient libérés. Il était transporté par l’accueil des Français enfin libres, les cris de joie, les applaudissements, les fleurs. C’est lors de la libération de Gérardmer qu’il a ressenti le plus intensément, ce sentiment de bonheur. Albert René Gilmet
Dernière édition par Aldebert le 11 Juil 2021, 17:01, édité 20 fois.
blog.php?u=5328&b=565 http://wiki-rennes.fr/index.php/Cat%C3% ... -le-Coquet J'aurai mon paradis dans les cœurs qui se souviendront - Maurice Genevoix 0 commentairesVu 24856 fois |