Vezin le Coquet qui aurait pu devenir le centre du monde si Salvador Dali, qui aimait tant le chocolat Lanvin, ne l’avait déjà localisé à la gare de Perpignan
Les deux patchs suivants sont un cadeau de Madeleine. Madeleine 89 ans qui conserve une excellente mémoire et qui en sait long sur beaucoup d’événements survenus à Vezin le Coquet sous l’occupation et à la Libération. Elle n’est pas avare de mots et de documents et les partage volontiers, devoir de mémoire oblige.
Forces Headquarters and Staff - Ground Force 1941
Ces deux insignes lui ont été donnés par l’un ou l’autre des soldats que j’aurais pu croiser à l’époque et qui posent sur les deux photos suivantes.
Pour la première, la scène se déroule à la Glestière, à Vezin le Coquet, ancienne route de Pacé, août 1944.Trois GIs sont identifiés pour l’instant. De droite à gauche James, Eddy (Edouard) et Jack de la Chemical Company. James arbore sur l’épaule gauche le patch AGF 1922.
Derrière les quatre compères à droite, l’enfant à la casquette, c’est Bernard Anger qui est un peu plus âgé que moi. A gauche on aperçoit, assez loin, les silhouettes de deux GIs dansant. On distingue une personne de la gent féminine (robe à pois). Il s’agit en effet d’un bal improvisé. Danser sur l’herbe n’était pas commode mais à la guerre comme à la guerre, le temps était enfin revenu pour les adultes, de s’amuser sans crainte. Les américains ouvraient assez largement l’entrée de leurs cantonnements qui s’étendaient sur tout le sud de Rennes, aux civils français et surtout aux enfants. Ils apportaient la modernité dans une France figée et muselée durant plus de quatre années sous la botte nazie. C’était formidable!
Le château aujourd'hui
D’autres de la 60th/64th Chemical Company lors de leur passage à Marseille se rafraichissent. En Août 1944, Ils seront cantonnés au château de la Freslonnière, presque à vue du café Saulnié Pécoil.
Une photo de Madeleine, très Pretty girl, prise en 1946 devant le café de la Mère Bouget. Cette photo est intéressante parce qu’elle montre, au fond à droite, l’extrémité de la maison en partie démolie. En effet durant la présence des Américains un soldat s’est endormi au volant de son GMC qui, en quittant la route, est venu percuter le coin du bâtiment. Gros émoi.http://www.wiki-rennes.fr/Chronique_vez ... _n%C2%B017
Sur la photo on croit reconnaitre une Renault Celta quatre sur laquelle est accoudée Madeleine.
Le café Lion d’Or, disparu aujourd’hui, était jadis un relais de poste. Ce bâtiment au 32 rue de Montfort existait depuis Mai 1599. On y déjeunait encore en 1986, quand notamment certains d’entre nous avaient assisté aux retrouvailles des anciens élèves de Monsieur et Madame Guérin.
Le nom de monsieur Fourché a souvent été évoqué dans mes souvenirs d’enfance. Nous avons vu sa grange mais jamais son propriétaire. Eh bien aujourd’hui c’est chose faite, nous possédons maintenant de lui une agréable photographie réalisée après guerre. Lui aussi est Handsome Man. Quant à l’épousée very very pretty. La tête qui se montre entre les deux époux c’est Pierrot Letort, mon Pierrot de la Guerre celui qui m’appelait le p’tit Russe à cause de mes cheveux très blonds.
Après démolition de la grange à Fourché qui était, rappelons le, faite de taules et comme pour lui rendre hommage, le nouveau bâtiment construit au même endroit a été recouvert sur ses façades, de plaques métalliques qui demeurent apparentes. Ce clin d’œil vaut d’être signalé.
http://www.wiki-rennes.fr/Chronique_vez ... _n%C2%B011
D’autres souvenirs sur Vezin le Coquet resurgiront bientôt encore. En effet des groupes de recherches sont formés parmi les anciens, ils entreront en activité à la rentrée. Chacun pourra alors apporter son concours afin que la mémoire soit inscrite sur le marbre des disques durs et pourquoi pas des livres.
Albert René Gilmet 13 Juillet 2017