Ralliements et reniements à Bouhamama
Jacques Guérin - 1ère Batterie - 2ème section confirme un ralliement en hiver 1958. Ce qui confirme celui noté par JC BOUIN dans son livre.
La 2ème section du commando de chasse est en exercices de tirs au Tarzout. Tous ou presque peuvent apercevoir en fin de journée, au loin, un homme vêtu d’un treillis militaire se dirigeant en direction de la porte sud. Chacun pense qu’il s’agit d’un Moghazni et ne lui prête que peu d’attention. Yvon Demigné présent sur l’espace de tir en témoigne.
En fait de Moghazni, c’est un fell qui vient se rallier. Il s’adresse à la sentinelle, Jean Marie Allain qui lui confisque son fusil mais omet de lui enlever son harnachement qui supporte munitions et grenades.
Le mess sous-officiers de la B1 se trouve être le premier baraquement situé à l’entrée sud dont la porte n’est jamais totalement fermée, enfin presque jamais. C’est sans doute là que Jean Marie Allain à envoyé le rallié sachant qu’il trouvera quelqu’un pour le prendre en charge, lui ne devant pas quitter son poste.
En effet, deux sous officiers dont Daniel Chaillou et peut être Cattelin ou Pongibaud, qui ne consomment à ce moment là, ni thé ni eau minérale, sont accoudés au bar. Le barman Patrick, notre sympathique Patou est aussi présent. Ils voient alors entrer, je cite Daniel « un gaillard de 2 mètres que je pense être un Moghazni. Je lui demande ce qu’il veut. Il me répond : Je viens me rallier ». La stupeur est d’autant plus grande puisque les consommateurs du moment constatent que le rallié est équipé de son harnachement avec deux grenades. L’homme en est alors aussitôt démuni et dirigé vers le poste de commandement puis présenté à l’autorité. Daniel ajoute qu’à cette heure de la journée, il n’y avait pas encore de sentinelle volante présente et que le Chef Fertig n’avait pas encore effectué de contrôle.
Pour la petite histoire il a aussi appris que le fell était un intellectuel, il fallait le préciser.
Il y eut aussi d’autres événements que j’avais notés sur un cahier qui me fut volé en 1963, alors rangé dans la boite à gants de ma NSU Prinz4, place Voltaire à Paris. Par chance j’ai pu retrouver quelques pages d’un autre carnet qui me permettent aujourd’hui de produire les courts témoignages suivants.
« Un harki, de la Harka n°13 de Bouhamama, celle du chef Fertig, déserte et emporte avec lui 3 fusils MAS 56 avec lunette. »
« Un fell se rallie, équipé d’un FM US B.A.R. endommagé. Il déserte quelque temps plus tard avec un FM 24-29 en excellent état. »
« Un fell se rallie à la SAS de Bouhamama avec un fusil modèle 303 Anglais – 240 cartouches – 2 grenades. »
« Le 17 avril 1959 un fell se rallie porte Nord. Il vient de la Naya du Chélia (PC). Employé à construction casemates à 15 kms sud de Bouhamama dans les Beni Melloul. Il pourrait se trouver à cet endroit un important matériel ainsi que des archives. »
A noter qu’une importante opération a été montée par la suite. Les renseignements fournis étaient fiables. Les résultats ont été très positifs.
Albert Gilmet
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