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Quand Cellefrouin (Charente) était coupé en deux.

Lien permanentde Anonymous le 20 Mai 2013, 14:58

De 1940 à 1942, la commune de Cellefrouin a été divisée en deux par la ligne de démarcation Ce samedi, une plaque commémorative va être posée dans le village de "Chavagnac". "


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Jean Damerose (à droite) et Michel Courtois indiquent les points de passage de la ligne de démarcation.. PHOTO/Photo CL


Elle est encore dans les esprits et la mémoire des anciens de la commune: durant deux longues années, la commune de Cellefrouin a été coupée en deux par la ligne de démarcation imposée par les occupants nazis.

Fixée par les textes de l'armistice du 22 juin 1940, elle est restée en vigueur jusqu'au 11 novembre 1942, les Allemands la franchissant après le débarquement allié en Afrique du Nord. Ladite ligne fut officiellement supprimée le 1er mars 1943. À Cellefrouin, comme dans les 19 autres communes charentaises coupées par cette frontière longue de 85 kilomètres (1), les anciens se souviennent parfaitement des lieux où elle passait. Et des postes de garde tenus par les troupes d'occupation.

À l'époque, il existait au total dans le département 35 postes de contrôle côté allemand et 38 côté français, dont un à Cellefrouin. "Chez nous, décrit Jean Damerose, le maire de Cellefrouin, on avait trois postes de garde: un à "Chavagnac", un au village de "Lascoux", tout près de Saint-Claud, et le troisième aux "Cinq-Routes", dans la forêt de Bel-Air. La ligne traversait Cellefrouin sur plus de trois kilomètres, car la commune est très grande - elle fait 4.000 hectares - et donc d'un côté, on avait la zone occupée et de l'autre, la zone libre".

Au coeur de ce dispositif qui a bouleversé la vie quotidienne des Charentais en général et des habitants de la commune en particulier, le bourg de Cellefrouin était en zone occupée, alors que le gros village de "Chavagnac", en direction de Chasseneuil - là où ce samedi 25 mai l'Office national des anciens combattants (Onac) va apposer une plaque commémorative - était lui en zone libre. "À Chavagnac, décrivent Jean Damerose et son premier adjoint Michel Courtois, le poste de garde français était situé juste à la sortie du village, alors que le poste allemand était quelques centaines de mètres plus loin, au carrefour d'une petite route qui mène à une ferme". Durant deux ans et demi, la ligne de démarcation a bousculé les habitudes. Et la vie tout court. "Pour leurs démarches administratives, les gens de "Chavagnac" allaient sur Chasseneuil, ceux de "Lascoux" allaient sur Saint-Claud", décrit Jean Damerose, qui ajoute que sa mère n'a pas pu se marier à Cellefrouin, où elle habitait, mais qu'elle a dû se rendre au Grand-Madieu.



"Des passeurs qui aidaient les gens à franchir la ligne"

"On était tout petits à l'époque, glissent Jean Damerose - né en 1942 - et Michel Courtois - né en 1940 - mais on sait qu'ici, il y avait des passeurs, qui aidaient les gens à franchir la ligne. Surtout dans les zones boisées (2). Ils passaient aussi des messages pour la Résistance".

Autant de faits qui risquent fort de remonter à la surface ce samedi 25 mai, quand les anciens se regrouperont autour de la plaque commémorative.

(1) Pleuville, Benest, Saint Coutant, Vieux-Cérier, Le Grand-Madieu, Parzac, Saint-Claud, Cellefrouin, Saint-Mary, Les Pins, Rivières, La Rochefoucauld, Rancogne, Vilhonneur, Chazelles, Bouëx, Sers, Vouzan, Rougnac, Combiers.

(2) Jacques Farisy cite dans son ouvrage "La ligne de démarcation en Charente" plusieurs points de passage: "Fond-de-Peinaudes", "Les Frainets", "Les Lardières", "Les Parts", "La Trenche", "La Fosse-de-la-Terrière", "La Fosse-Longue", "La Fosse-de-Gâte-Bourse".


SOURCE : Charente libre du 20 MAI 2013





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