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alfa1965
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Les Arditi, leMs troupes de choc italienne durant 1eGM

Lien permanentde alfa1965 le 30 Jan 2021, 21:12

"Les Arditi"

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Emblème des Arditi

Lorsque le 24 mai 1915, l'Italie, conformément aux accords du traité de Londres puis de Saint-Jean-de-Maurienne, déclare la guerre à l'Autriche-Hongrie et va mener du 23 juin 1915 au 6 juin 1917 les 10 batailles de l'Isonzo, fleuve à la frontière orientale.
Batailles frontales, voulues par le généralissime Cadorna, sanglantes avec des gains de terrain insignifiants par rapport aux pertes subies mais immobilisant des troupes de l'empire habsbourgeois utiles au front de l'Est.

Très tôt, le Commando Supremo s'intéresse à l'utilisation d'unités expérimentées, capables de préparer le terrain à l'infanterie par la destruction des barbelés, des points d'appui ennemis ou de mener des patrouilles afin de ramener des prisonniers. Ce sont les esploratori (éclaireurs), appelés aussi les compagnies de la mort en raison du nombre élevé de pertes, reconnus pour être audacieux ou arditi.

La création des Arditi :


L'expérience acquise par ces troupes mobiles intéresse le major Giuseppe Bassi et organise dans le camp de Mussig,le 5 juillet 1917 la première unité d'assaut italienne, à l'instar des Sturmtruppen : les Arditi. Initiative approuvée par le général Cadorna, le nouveau camp d'entrainement est ouvert à Sdricca di Manzano et dirigé par Bassi promu lieutenant-colonel.

La première unité créée appelée I° Reparto d'Assalto est rattaché à la 2ème Armée le 5 juillet, suivi du IV Reparto d'Assalto assigné à la 4ème Armée et la 2ème Armée constitue en août un II° Reparto d'Assalto.

Les Arditi bénéficiaient d'une meilleure nourriture, de permissions plus fréquentes (pour les survivants du moins), d'une solde plus élevée et n'étaient pas soumis aux contraintes du régime des tranchées, ni des tournées de garde et étaient cantonnés à l'arrière. La montée au front se faisait en camion. L'entrainement était quotidien.

L'afflux de volontaires rendit la sélection plus exigeante ce qui infirme la légende que les Arditi criminels de droit commun, il pouvait s'agir de soldats punis par des tribunaux militaires envoyés dans un but de réhabilitation, rappelons que les tribunaux militaires italiens furent parmi les plus implacables.

La tenue-les insignes-l'équipement :

Pour différencier ce corps d'élite et en raison de l'entrainement intensif mené à Sdricca di Manzano -utilisation du lance-flammes, maniement des grenades et de la dague de combat et connaissance de l'armement ennemi-, et entretenir un esprit de corps, une nouvelle tenue est adoptée.

La vareuse est celle des unités de bersaglieri cyclistes, avec col ouvert, 2 poches pectorales, un pull à col roulé porté par-dessous, remplacé l'été par une chemise gris-vert avec une cravate noire. Les pantalons provenaient du corps des Alpini parfois des Bersaglieri. Les chaussettes montantes remplacent les fastidieuses bandes molletières. Les hommes de troupe portent le fez noir à pompon, héritage des bersaglieri (leur fez est couleur cramoisi) qui l'adoptèrent durant la guerre de Crimée, cadeau des Zouaves français reconnaissant la valeur de ces troupes au combat.

L'insigne distinctif est cousu sur le bras gauche, représentant un glaive romain avec au bout du manche une tête d'aigle, et l'inscription FERT sur la garde. Il est entouré d'une branche de laurier (symbole de victoire) et une branche de chêne (symbole de force) lacés par le noeud des Savoia. Cet insigne sera repris plus tard par la RSI en 1943, sans le noeud et l'inscription FERT, effaçant le nom honnis de la famille royale.

La mostrina ou patte de collet, consubstantielle à l'armée italienne est une double flamme noire avec une étoile à 5 branches en argent.

Pour les Arditi provenant du corps des Alpini, ils conservent leurs mostrine verte identifiant ce corps ainsi que le couvre-chef montagnard porté avec une plume de corbeau pour les hommes de troupe.

En ce qui concerne les Bersaglieri, ils conservent également la double flamme cramoisie et parfois aussi le fez de la même couleur et au combat le célèbre casque orné de plumes de chapon.

La dague de combat est l'arme fétiche des Arditi, qui sont souvent représentés arborant ce poignard au poing ou entre les dents ! Les Autrichiens avaient fait courir le bruit que les Arditi étaient des Siciliens, réputés pour leur adresse au couteau et les duels "d'honneur". Cette arme blanche était fabriquée à partir d'une baïonette Vetterli-Vitali ou provenait d'une prise sur l'ennemi. Elle faisait parti intégrante de la tenue, portée près de la boucle de ceinturon. Parfois, des encoches étaient taillées pour indiquer un assaut ou un corps-à-corps.

Outre le poignard, l'armement individuel était constitué par le mousqueton mod.91 TS (pour Truppe Speciale), dérivé du Mannlicher-Carcano mod 1891. Le pistolet à 6 coups Bodeo m1889 était l'arme des officiers ainsi que le Glisenti 9mm mod.1910 ou le Beretta 9mm mod.1915.

L'utilisation intensive de la grenade à main différenciait essentiellement les Arditi aux autres fantassins.

Le pettardo Thevenot avait la préférence, fabriqué en France, d'un poids de 400 grammes, portant sur un rayon de 5 à 10 m. Outre l'armement individuel, les unités d'Arditi possédaient un nombre de mitrailleuses plus important, 8 par unité. Le fameux pistolet-mitrailleur FIAT mod.1915, plus connu sous le nom de Villar-Perosa avait été modifié par le lieutenant-colonel Bassi en l'allégeant avec la pose d'un bi-pied. Les lance-flammes était au départ d'origine française, remplacé par un modèle italien plus léger. Enfin, chaque reparto avait une section de 4 mortiers de 65mm.
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Ardito Bersagliere avec son casque à plumet de chapon


Répartition des Reparti d'Assalto (Unités d'assaut) :


Les 5000 Arditi formés étaient jusqu'au début 1918 repartis de la manière suivante :

1ère Armée : I, II, III, IV, IX, XVI, XXIII, et XXIV Reparti d'Assalto
2ème Armée : X et XVIII Reparti d'Assalto
3ème Armée : XIX, XX, XXI et XXII Reparti d'Assalto
4ème Armée : V, VI , VII et VIII Reparti d'Assalto
5ème Armée : XI, XII et XIII Reparti d'Assalto
3ème Corps d'armée : XVII Repato d'Assalto.

Baptême du feu des Arditi :

C'est lors de la 11ème bataille de l'Isonzo, sur la plaine de Bainsizza que furent utilisés pour la première fois les Arditi. Les 1ère et 2ème compagnies du I° Reparto d'Assalto sous les ordres du lieutenant-colonel Bassi franchissent l'Isonzo durant la nuit du 18 au 19 août 1917, prennent position sur le monte Fratta en attendant l'arrivée de l'infanterie le 20. 500 Austro-hongrois sont capturés avec 8 mitrailleuses et 4 mortiers pour un nombre infime de pertes dans les rangs des Arditi.

Une autre action d'éclat est la prise du Monte San Gabriele le 4 septembre suivant par 3 compagnies d'Arditi. Après une minutieuse préparation d'artillerie, les Arditi s'élancent, nettoient les tranchées à la grenade, s'emparent des fortifications ennemies et occupent le sommet. La moisson est abondante : plus de 3000 prisonniers dont un général, 55 mitrailleuses et 26 canons de tranchées pour 61 tués et environ 200 blessés sur 500 Arditi engagés. Cette action était accomplie sous l'oeil du roi et d'observateurs étrangers.


Groupe d'Arditi Bersagliere
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Caporetto et la controverse :

Lors de l'offensive austro-allemande de Caporetto, le 24 octobre 1917, les Arditi sont utilisés comme fantassins classiques en raison de la débandade générale, seuls à pouvoir retarder l'inexorable avance jusqu'au Tagliamento puis jusqu'au Piave. Ils se livrent à des pillages, les troupes étant livrées à elles-mêmes, sans ravitaillement.

La réorganisation :

Décembre 1917, les survivants des Reparti d'Assalto sont retirés du front et réorganisés. Le nombre de Reparti atteint 21. Ils ne sont utilisés que pour des actions offensives ponctuelles.

En juin 1918, les Arditi sont à nouveau réorganisés. 9 Reparti di Marcia (unités d'assaut de marche) sont créés et assignés à une armée. 2 divisions d'assaut sont mises sur pied sous les ordres du général Grazioli regroupant 12 Reparti, 14 Reparti étant attribués aux armées dont 2 iront combattre en France au sein du II Corpo d'Armata du général Albricci en France (le II° et le XXXII°). Le colonel Bassi, opposé à ces mesures, est muté dans un régiment classique.

Les derniers combats :

Lors de la dernière offensive autrichienne en juin 1918, le IX° Reparto du commandant Giovani Messe, positionné dans le secteur du Monte Grappa, va en 3 jours reprendre les cols Fagheron, Ferilon et le col Moschin, reconquis en seulement 10 minutes, le 16 juin 1918.

Au col Beretta, ce IX° Reparto se fit décimer, perdant 400 Arditi sur 500 et 28 officiers sur 30.

Le 24 octobre 1918, l'offensive finale italienne débutait. Les 2 divisions d'assaut le Piave en crue au nord et au sud de Montello. La 1ère division d'assaut ne réussit pas à franchir le fleuve en raison de la forte opposition, la 2ème division put remplir sa mission et permettre l'offensive sur Vittorio Veneto. Le 4 novembre, l'Autriche capitulait, mais l'Italie sortait de la guerre exsangue, 574 000 morts et un pays au bord du gouffre et une situation sociale explosive.

Avec d'Annunzio à Fiume :

La fin de la guerre sonna le glas pour le corps des Arditi, l'état-major décida de les dissoudre craignant une politisation de cette "nouvelle aristocratie des tranchées".

La propagande contribua fortement à leur prestige, la fin des hostilités fut pour beaucoup une forte désillusion.

Les Futuristes magnifièrent l'esprit de corps, désignant les Arditi comme l'avant-garde de la nation.

L'un d'entre eux, Mario Carli fonda l'association des Arditi. Mussolini, en jouant habilement sur les sentiments nationalistes va récupérer nombre d'entre eux, qui seront présents lors de la création des fasci de combattimento, place San Sepolcro à Milan le 23 mars 1919.

Le poète-condottiere Gabriele d'Annunzio, partant de Ronchi avec une poignée de "légionnaires" pour occuper Fiume au mépris de l'interdiction du gouvernement italien, avait intégré dans ses rangs les Arditi venus lui barrer la route.

Cette mutinerie annonce leur dissolution en 1920.

TIRE DU SITE FEU HISTOQUIZ


Siamo 30 d'una sorte, 31 con la morte. Tutti tornano o nessuno. Gabriele d'Annunzio, Canzone del Quarnaro.




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