Voici quelques photos d'une cérémonie qui s'est déroulée en novembre 2005.
La petite ville d'Uerberstrasse a voulu rendre hommage au premier mort français tombé en Alsace le 19 novembre 1944. Uerberstrasse a donné le nom de mon oncle Maurice à une petite place.
Circonstances de la mort de mon Oncle Maurice Chaput
Dimanche 19 novembre 1944
Je m'endors jusqu'à cinq heures du matin. Oh ! que d'un oeil car on ne sait jamais. A cinq heures, départ ! Il fait noir et pas de lumière bien entendu. Je frôle les murs et les talus plus d'une fois. Nous allons jusqu'à DELLE qui a été pris la veille. Nous y arrivons au petit jour, refaisons les pleins d'essence et d'huile et buvons du café.
Nous partons en direction de l'ALSACE, passons à COURTELEVENT, le prochain pays sera en ALSACE. Nous avons pour mission de reconnaître jusqu'à SEPPOIS mais il y a une résistance. Alors, le troisième peloton, le mien doit prendre ce pays de flanc. En reconnaissant un autre village, nous passons la frontière, prenons une petite route et tombons sur un fort barrage anti-char. Après une reconnaissance par une patrouille dont je suis, le barrage n'est pas défendu mais il empêche le passage. Toujours à pied avec la patrouille, nous essayons de trouver un autre chemin. Pour cela, nous suivons derrière un char car nous sommes en plein bois. Le chemin reconnu, les jeeps passent mais les Scouts s'y enlisent. Il faut le char de CAROL pour les sortir. Toujours avec le char, nous démolissons le barrage avec précaution car il pourrait être miné. La route libre, nous passons et arrivons en vue de UEBERSTRASSE, le village que nous devons reconnaître. En approchant, un camarade se fait tuer net par une rafale de treize balles (1) de mitraillleuses mais un autre copain le venge en abattant à la mitraillette cinq boches qui servaient ce nid de mitrailleuse. Comme nous ne pouvons pas passer, nous repartons pour SEPPOIS par un chemin de traverse. En cours de route, une mitrailleuse allemande est détruite par un coup de canon .
SEPPOIS venait d'être pris quand nous y sommes arrivés, malgré qu'un 88 ait démoli un char de chez nous et tué deux hommes de l'équipage. Nous avons ordre de pousser jusquà LARGITZEN, un village deux kilomètres plus haut que SEPPOIS. En traversant SEPPOIS, nous voyons le 88 que les boches ont abandonné , puis des maisons qui brûlent, des cadavres allemands, des voitures qui brûlent aussi.
Ici, toutes les inscriptions sont en allemand, nous passons par-dessus un immense fossé antichar fait par TODT. Nous arrivons à LARGITZEN un village où il y a encore du boche, dans la nuit tombante, nous les voyons qui se sauvent à demi-courbés vers les bois. mon mitrailleur les arrose ce qui les fait disparaître, dans le village. Des camarades ont fait une vingtaine de prisonniers, nous ne dormirons pas cette nuit encore ! Il faut surveiller.
1) Maurice CHAPUT (son frère jumeau, Roger, était au PAC du 4ème escadron du lieutenant Hilliquin).
L'histoire complète est ici : http://www.histoquiz-contemporain.com/H ... siers2.htm