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Pigoreau
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Maquis blancs (journal Présent du 1er avril 2022)

Lien permanentde Pigoreau le 04 Juil 2022, 11:46

C’est une histoire assez extraordinaire que nous raconte Olivier Pigoreau dans son livre sur la « résistance » des Français, en France, dans les mois qui ont suivi le départ des « boches ». Pendant près d’un an, de la fin de l’été 1944 jusqu’aux semaines précédant le 8 mai 1945, des Français ont mené – ou plutôt tenté de mener – des combats de résistance, sur le sol français, mais de résistance pro-allemande.
Ces hommes venaient d’Allemagne. Ils appartenaient essentiellement au PPF et aux Francistes, il y avait aussi des miliciens. Ils estimaient que la France était tombée aux mains des rouges (ce qui n’était pas entièrement faux, du moins pour certaines régions). Ils pensaient que la victoire de l’Axe était inéluctable, malgré les défaites du moment. En gros, comme les gaullistes durant l’occupation allemande, ils considéraient que la France de la collaboration avait perdu une bataille, mais pas la guerre. Imitant parfaitement leurs prédécesseurs FFI, ils embarquaient dans des avions depuis des aéroports allemands et, équipés d’armes, de faux papiers, de matériels de communication, ils se faisaient parachuter sur ces terres désormais occupées… par les Américains.
On imagine le geste désespéré et quelque peu dérisoire d’une poignée d’inconscients. Mais en fait il s’agissait de véritables opérations de commando, et elles ont concerné plusieurs centaines de jeunes volontaires. Pour un bilan plus que dérisoire. Quelques parachutés ont disparu dans la nature, ou ont trouvé la mort, les appareils dans lesquels ils voyageaient s’étant écrasés. Les autres ont été capturés, parfois dès leur arrivée sur le sol français, sur dénonciation. Beaucoup d’entre eux ont été fusillés.
L’étude sur ces embryons de maquis pro-allemands est novatrice, même s’ils n’ont joué aucun rôle, en fait, dans le cours de la guerre. L’ouvrage de Pigoreau est illustré de nombreuses photos et de documents.
Restent une critique et une question. La critique concerne le titre même du livre. Maquis blancs. On pense à des maquis royalistes, comme le maquis Cadoudal qui agissait en Bretagne, ou les réseaux de d’Estienne d’Orves, Guillain de Bénouville, Loustaunau-Lacau, Groussard, etc., mais qui agissaient contre les nazis. Il y eut certes des miliciens, dont une partie venait de l’Action française, mais c’est le PPF qui a fourni l’essentiel des volontaires, et ils ne se revendiquaient aucunement de la monarchie. Pour ces commandos « pro-boches », il aurait sans doute été plus judicieux de parler de « maquis noirs ».
Intégration aux réseaux d’espionnage boches
La question est la suivante : autant on peut comprendre ceux qui partirent se battre sur le front de l’Est. Ils affrontaient le communisme, une idéologie plus mortifère encore que le nazisme. Mais se faire parachuter en France, c’était mener des actions terroristes contre d’autres Français, par des méthodes qui nécessitaient de fait une totale intégration aux réseaux d’espionnage allemands. Difficile à comprendre, alors que la guerre était sur le point de prendre fin. Difficile à justifier pour des hommes qui se voulaient avant tout des patriotes. Quelle était leur motivation ? Pigoreau, qui a rencontré les derniers acteurs de ces affaires, les définit comme gonflés ou inconscients. Ou un peu fous. Ou complètement fanatiques. Triste conclusion, en tout état de cause, à des aventures politiques qui avaient eu leur part de grandeur.
Francis Bergeron





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Commentaires

Re: Maquis blancs (journal Présent du 1er avril 2022)

Lien permanentde Anonymous le 27 Aoû 2022, 13:46

Bonjour M Pigoreau, je cherche à vous joindre car je travaille actuellement sur une bio-bibliographie de Marc Augier. J'imagine que vous avez croisé ce personnage quand vous avez travaillé sur Balestre. Est il possible d'en discuter?
Bien cordialement
N D
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