Savinien a écrit:Pourquoi veux tu as tout pris faire de tout miliciens exclusivement d'horrible monstres ?
Des monstres sûrement pas, mais reconnais que leurs actes ne plaident pas en leur faveur.
Voici ce qu'écrit Henri Michel au sujet de la Milice:
« La Milice (...) a pour tâche principale de donner la chasse aux maquisards, en coopération étroite avec les diverses polices allemandes ou des détachements de la Wehrmacht. Son action est simplifiée par la création de cours martiales, dont la justice est expéditive: les inculpés traduits devant elles ne bénéficient d'aucune des garanties du code d’instruction criminelle ; ils n’ont pas d’avocat et les moindres présomptions, utilisées comme preuves, suffisent pour une mise en accusation. Aussi, rares sont ceux qui sont déférés au parquet. Tout justiciable de la cour martiale est fusillé après un semblant de jugement, le plus souvent d’une balle dans le dos, ce qui permet de l’accuser de lâcheté.
Le plus souvent, la Milice fraie la voie à la répression allemande. Elle dénonce les sympathisants de la Résistance, fait la chasse aux réfractaires au STO, repère les maquis. Mais il lui arrive de plus en plus fréquemment de participer à l’action. (…) Elle participera à la répression des soulèvements de Tulle et de Guéret. Sa principale action sera la collaboration de 700 à 800 francs-gardes à l’anéantissement du maquis des Glières, en mars 1944. Après quoi, Philippe Henriot s’emploiera à calomnier les maquisards, en les traitant de criminels à la solde de l’étranger.
La Milice ouvre des camps et des prisons où elle interne les suspects. Elle s’introduit dans les prisons où des troubles ont été signalés et y installe des cours martiales, dont les noms des "juges" sont gardés secrets : c’est le cas à Eysses, où 12 détenus sont fusillés alors que les mutins se sont rendus et que le directeur de la prison a promis qu’il n’y aurait pas de représailles. C’est le cas à la prison de la Santé, où 28 détenus sont fusillés par groupe de 7, chaque groupe assistant à l’exécution des précédents.
Mais la Milice, de sa propre initiative, assassine aussi des groupes de résistants à Annecy et à Grenoble. Le gouvernement cite à l’ordre de la nation les miliciens qui ont commis ces "exploits". (…) Des miliciens torturent, pillent, violent, extorquent des fonds.
Après le débarquement de Normandie, Darnand "mobilise" sa milice, 10 000 hommes en tout. Mais rares sont ceux qui combattent les Américains. Quelques milliers retraitent avec les Allemands, assassinent des détenus dans les prisons, pillent et spolient, s’emparent de 300 millions de francs à la succursale de la Banque de France à Belfort. »