Post Numéro: 1 de L'Amiral 03 Oct 2005, 07:21
Source:
Image de guerre - Marshall Cavendish
La grande Histoire de la seconde guerre mondiale - P.Montagnon - France Loisirs
L'Encyclopédie de l'histoire - Larousse
L’Australie en guerre
Pour la majorité des Australiens, la guerre commença vraiment qu’à la fin 41, quand le pays tout entier prit soudainement conscience que l’ennemi se trouvait à ses portes.
Nombreux pourtant étaient les volontaires du Dominion qui avaient rejoint les forces expéditionnaires alliées dès septembre 1939. Pas moins de 200.000 volontaires rejoignirent les alliés dans les excellentes forces impériales Australiennes.
En 1941, de nombreuses familles déploraient la perte d’un père ou d’un fils, les soldats australiens s’étaient particulièrement illustrés pendant la campagne d’Afrique du Nord.
Quand la guerre débuta, l’Australie alors membre du Commonwealth appréciait à sa juste valeur son lien privilégié avec la Grande Bretagne. D’ailleurs de nombreux Australien pensait que si l’Angleterre sombrait, elle entraînerait avec elle tout le Commonwealth. L’invasion de la Pologne leva les derniers doutes. C’est alors pour débarrasser le monde du nazisme que de nombreux Australiens s’engagèrent.
Avant Pearl Harbor, seules les familles de volontaires subirent une dégradation de leur condition de vie par la perte d’un salaire qui n’était guère compensé par la maigre solde que touche un engagé.
Mais pour la majeure partie des Australiens, rien n’avait changé. Le gouvernement britannique avait bien tenté de rationner le carburant mais les associations d’automobilistes s’y étaient opposées.
Le 1er ministres Menzies parvint malgré tout à imposer un rationnement progressif.
Après Pearl Harbor, les automobilistes eurent droit à une quantité de carburant équivalent à 1300 km par ans.
Le gouvernement Australien incité également les Australiens à surveiller leur consommation alimentaire. Mais les mesures directives ne furent jamais très contraignantes.
La viande ne fut rationnée qu’en 44 et les quantités autorisées suffisaient largement à se nourrir.
Porter des vêtements usagés étaient un signe de patriotisme.
Le taux d’imposition sur les revenu augmenta de 50% environ ce qui étai quand même inférieur à celui des autres belligérants.
Mais c’est en janvier 42 que le gouvernement instaura une vraie économie de guerre.
C’est la perte de 2 bâtiments de ligne, le Prince of Wales et le Repulse de la Royal Navy en décembre 41 dans le Pacifique qui causa le premier choc de l’Australie.
Le 15 février 42, c’est la capitulation sans condition de Singapour que des troupes australiennes contribuaient à défendre, créa un sentiment d’urgence de la population. L’Australie entra de plein pied dans la guerre.
Sur les murs, des affiches patriotiques se multipliaient et on vit davantage de soldat dans les rues.
Les villes australiennes commencèrent à subir les premières attaques directes. Des sous-marins de poche japonais forcèrent l’entrée du port de Sydney. Quelque jour plus tard, un autre sous-marins bombarda Bondi causant plus d’émoi que de dégâts. Mais c’est l’attaque du port de Darwin dont le premier raid eu lieu le 19 février 42 qui provoqua des dégâts considérables. Affolés de nombreux habitants avaient fui. Des soldats et des pilotes avaient peu glorieusement déserté leurs postes aux premières bombes. Les familles évacuées de Darwin se dispersèrent dans tout le pays. Des files d’attentes se formaient devant les magasins. On installa des abris publics antiaériens, qui bien souvent étaient fermés le dimanche.
L’Australie s’était lancée dans la création d’usines d’armement. En janvier 42, la production industrielle mobilisait tous les civiles en âge de travailler. Le taux de chômage est passé de 12,6% en 39 à 1,6%. Avec le départ des hommes à la guerre, l’agriculture manquait de bras. Or les alliés comptaient sur l’Australie pour approvisionner non seulement l’Angleterre, mais aussi les forces américaines.
En 1942, la nécessité d’augmenter la production entraîna comme la Grande Bretagne, l’incorporation des femmes dans l’armée de terre. Certaines furent affectées aux travaux agricoles, d’autres à l’usine. Et malgré l’objection des syndicats et de divers groupes de pression, cette décision suscita l’enthousiasme des Australiennes.
Concernant la presse, elle fût soumise à la censure sévère exercée par un membre du gouvernement portant paradoxalement le titre de ministre de l’information.
Mais ce n’est pas le fait que les journaux soutiennent la cause japonaise ou qu’ils sapent la morale de la population qui faisaient peur, c’est la peur qu’ils offensent le grand allés américains. Or le cantonnement de troupe de GI, notamment dans le Queensland, provoqua dans tout le pays d’inévitables réactions d’hostilités.
En 1942, la presse se montrait élogieuse à l’égard des Etats Unis dont elle louait par exemple l’énergie et l’absence de préjugés de ses fonctionnaires.
Ils éprouvaient une certaine sympathie pour les soldats américains en permission le dimanche dans les villes qui n’offraient aucune distraction.
Mais les soldats désœuvrés se mêlaient à de fréquentes bagarres qui exaspéraient bientôt les Australiens. Ils reprochaient surtout leur comportement irrespectueux envers les femmes.
Dans ces conditions, les tensions entre la presse et le gouvernement étaient permanentes.
En 1944, le conflit éclata, le Morning Telegraph de Sydney avait composé un article critiquant la censure. Le ministre le fit immédiatement interdire. En réponse, le lendemain, le journal fit sa une sur plusieurs colonnes entièrement blanches. Et le surlendemain, elle publia sur sa première page une citation du président américain Thomas Jefferson « Tout est bien lorsque la presse est libre et que tout le monde est capable de la lire ».
Face à ce qu’il considère comme un affront, le ministre de l’Information ordonna la saisie de tous les exemplaires. Tous les autres journaux vinrent à la rescousse, ils furent tous saisi, parfois sous la menace de policiers en armes. La presse fit appel à la justice qui lui donna raison et mit ainsi fin aux atteintes à la liberté d’expression.
L’extrême sévérité de gouvernement face à la presse se révélait à contrario impuissant face aux radios de propagande japonaise émise depuis Singapour ou batavia.
Celle-ci ne manquait pas de pittoresque, les journalistes ne maîtrisant pas bien la langue produisait des effets cocasses : « les avions restants prirent leurs jambes à leur cou ».
Mais c’est surtout les informations sur les prisonniers de guerre distillée entre des messages de propagandes qui fit que les Australiens écoutèrent les émissions japonaises.
On ignore l’influence exacte que cette propagande exerça sur les civils. Sans doute fut-elle moins importante que le gouvernement d’alors ne le craignait.
L'Amiral