Post Numéro: 79 de Loïc Charpentier 07 Jan 2017, 16:40
De mémoire, il existe, à l'INA, des films des "Actualités", datant de la Libération, qui "immortalisent" ces scènes de tontes publiques. Quelque soit le degré de collaboration des "condamnées" et sans, pour autant, qu'ils n'aient, semble-t-il, dégénérés en voies de faits définitives (lynchages ou exécutions), ils laissent, néanmoins, une odeur nauséabonde sur le comportement hystérique des masses et la basse vilénie des actes revanchards.
"Tirer un coup" (ou plus) - désolé pour la trivialité -, avec un représentant de l'Occupant, n'impliquait pas , nécessairement, une volonté patente de collaborer, encore moins dans l'éventualité d'une véritable "histoire d'amour". Derrière tout çà, on retrouve les bas instincts de jalousie - toujours bien vivaces, de nos jours, dans la mentalité française -... si tu couches, tu profites, nécessairement, des "largesses" de l'Occupant - tickets de rationnement supplémentaires, avantages en nature, etc. - , ce qui pouvait, éventuellement, être envisageable, quand on "fricotait" avec un officier bien placé, mais, quasiment pas, sauf très gros coup de bol, avec un sous-officier ou un homme du rang.
Le ou la concierge dénonçant certains occupants de son immeuble, le paysan, son voisin, le patron d'entreprise, son concurrent, l'employé , son chef ou son patron, avaient été monnaie courante, à la Libération. Près de cinq ans de ressentiments et de souffrances (de toute forme) endurées, c'est long, dans une nation battue et taillée à merci par son vainqueur!
Cà en devient, tout à la fois, explicable et incompréhensible. La situation avait généré le besoin de victimes expiatoires - le transfert de responsabilité des psychanalystes-.
Dès que De Gaulle avait pu intervenir directement dans le processus, son intervention avait été essentielle - ce n'est pas le moindre de ses mérites - pour reconstituer "l'Unité Nationale". Son autorité avait été, particulièrement, réactive mais la vitesse de progression des Armées alliées et des "libérations", en France, en août et septembre 1944, avait, alors, été tellement rapide, qu'il s'agissait d'une course contre la montre, car les maquis "Francs-Tireurs & Partisans", d'obédience communiste, qui "surfaient", à plaisir (volontairement ou non), sur la vindict de la "populace" avaient, presque toujours, un coup d'avance sur la mise en place du pouvoir officiel.