Post Numéro: 6 de juin1944 02 Fév 2004, 21:48
Extrait d'un article de Daren Beazley
Le Somua S-35, en mai 1940, était tout simplement considéré comme le meilleur char du monde. Le véhicule a été conçu et fabriqué par la Société d’Outillage Mécanique et d’Usinage d’Artillerie (SOMUA) en réponse à une commande du commandement français de 1931, programme ratifié le 26 juin 1934. La commande spécifiait un véhicule de 13 tonnes avec 40mm de blindage, un canon de 47mm et une mitrailleuse. Il devait disposer d’une autonomie de 200 km et une vitesse au moins égale à 30 km/h.
Un prototype de 17 tonnes et quelques, donc plus lourd que ce qui était prévu, a été envisagé puis produit à l’automne 1934. Les essais ont démarré à l’été 1935 et une première commande de 50 blindés a été plaçée en mars 1936. Le Somua S-35 a été le premier tank à être construit selon un processus à base de moulage et, entre autres, il fut le premier à disposer d’un blindage arrondi. Le char avait donc un excellent blindage pour l’époque, un ratio poids/puissance excellent et une vitesse de 40 km/h. En plus, la tourelle (elle aussi moulée) APX4 était du même modèle que celle du B1bis, dotée du canon à haute-vélocité SA-35 L/34 de 47mm. Cette arme le rendait capable de détruire n’importe quel blindé ennemi de son temps, avec facilité, jusqu’à une portée utile de 800 mètres.
En mai 1940, l’armée française disposait de plus de 400 Somua S-35 en service qui équippaient les Régiments de Cuirassiers des toutes nouvelles Divisions Légères Mécaniques (DLM). Chaque DLM avait deux régiments avec chacun 44 chars. Les DLMs avaient aussi deux autres régiments de chars mais équippés de chars légers Hotchkiss H35 ou H39. Ils ont tous pris part aux premiers combats en Belgique où ils s’acquittèrent honorablement de leur tâche.
L’épaisseur et les arrondis du blindage du S-35 le rendait très difficile à détruire. Les obus de 37mm qui équipaient les Panzer III et Panzer 38t allemands, ainsi que les canons anti-tanks, étaient simplement incapables de pénétrer le blindage. Les Somua S-35 ont été perdus au combat contre les canons anti-aériens de 88mm (Flak36), reconvertis à la hâte par les Allemands en canons anti-tanks. Les pertes ont aussi été dûes aux Stukas. Le reste a été détruit par le manque de ravitaillement ou de pièces de rechange. Des éléments de la 3e DLM ont pris part aux combats autour d’Arras lors de la contre-offensive décidée par le BEF le 21 mai 1940 et s’en acquittèrent très bien. Le canon de 47mm s’est révélé être une arme très dangereuse à toutes les portées.
Les failles du Somua S-35 étaient cependant nombreuses et en premier lieu l’absence d’une radio fonctionnelle et une tourelle prévue pour un seul homme. Le chef de char était aussi cannonier. Ceci a eu pour résultat une faible cadence de tir. La doctrine de l’armée française à l’époque stipulait que les blindés devaient accompagner l’infanterie. Ils étaient lancés dans la bataille en ordre dispersé. Ainsi, l’attaquant allemand avait constamment la supériorité numérique là où il attaquait, ce qui leur a permis de gagner les batailles grâce à de meilleures manoeuvres de contournement.
Sources :
http://3dlm.net/article.php3?id_article=179