Chers Amis,
C'est avec un peu d'appréhension que je lis vos échanges sur le forum. Je suis l'auteur de ce livre et je découvre bien des attentes auxquelles j'espère que mon livre répondra.
Pour dévoiler un peu sur le contenu du livre. J'ai eu la chance d'avoir accès à une source d'information de première main resté classée jusqu'à présent: le rapport de la commission des forts. Bien entendu dans ce rapport Eben-Emael (EE) prend une place importante (pas moins de 2000 pages).
Ce que je peux vous dire:
-Les parachutistes allemands ont donné des rapports clairs, circonstanciés et reflétant vraiment ce qu'il s'est passé sur le glacis. Cette source d'informations fiables a été exploitée jusqu'à présent par les historiens sérieux,; Je ne me suis pas privé de l'utiliser également. Aussi, pour la face allemande de l'opération ceux qui connaissent le sujet n'apprendront pas grand chose de neuf. Les autres auront accès aux sources primaires..
-J'ai vu une question: les Allemands ont-ils pénétré dans le fort: NON. Seul l'un deux est descendu de quelques marches et a jeté des explosif dans une chambre d'escalier. Les Belges étaient par contre certains du contraire.
-Après guerre, on a beaucoup parlé d'un éventuel espion. C'est faux, les Allemands ne savaient rien de l'intérieur du fort et ne connaissaient que ce qu'ils avaient pu photographier de l'extérieur. Je me base pour le démonter sur le Denkschrift Lüttish (le mémoire de Liège) daté de janvier 1940.Il rassemble les informations dont ils disposaient sur EE. J'ai eu la surprise de découvrir qu'il contenait des photos (celles parues dans le soir illustré du même mois). Le commandement belge avait habilement utilisé le quotidien pour intoxiquer l'ennemi.
-La menace aéroportée; elle est connue de la défense nationale depuis 1936. D'entrée de jeu, j'explique dans l'ouvrage le cheminement des informations dans le commandement de l'armée. Il est indéniable que la menace était connue, le problème est qu'elle n'a guère été prise au sérieux sur le terrain. Seul Van Overstraeten semblait vraiment s'émouvoir de la menace (enfin, c'est ce qu'il démontre dans ses mémoires). Néanmoins, les traces écrites subsistantes, laissent entendre qu'effectivement il avait bel et bien attiré l'attention à ce niveau. Vous verrez, les documents le démontrant sont reproduits dans le livre. Je vous en place un en pièce jointe:
files3945c/11348_1940-05-01 - Terrains susceptibles d'atterrissage.pdf
-Ce qui est resté dans l'ombre c'est le comportement de la garnison et celui des troupes autour du fort.Je suis quelqu'un de calme, cependant je me suis énervé en lisant certains rapports tant la bêtise, l'irresponsabilité et la couardise sont présentes à tous les niveaux.J'ai été écœuré et j'ai compris immédiatement pourquoi le côté belge avait été maintenu aussi longtemps sous une chape de plomb. Si la garnison est bel et bien à blâmer, les troupes autours du fort sont loin d'avoir été commandées efficacement. A la lecture des 2000 pages du rapport et de ses annexes, j'affirme que si les procédures avait été respectées, la mission Granit aurait été un échec cuisant! Witzig et ses hommes ont certes très bien réalisé leur mission, ils ont résisté habilement sur le fort après avoir détruit les ouvrages, mais si les procédures avaient été respectées leur taux de perte aurait été très élevé et peu sont ceux qui auraient pu remplir leur mission. C'est évident à la lecture des rapports.Les fait confirme cette thèse: la seule coupole intacte à la fin de la bataille (coupole SUD) est celle qui étaient occupée et en état de tirer à l'arrivée des paras. Vous découvrirez le reste à la lecture de l'ouvrage.
Si cela intéresse certains, j'organise pour des amis une visite de la superstructure du fort (normalement le 10 mai rdv au fort à 9h00). Si nous sommes assez nombreux, nous aurons l'occasion de réserver une visite de l'intérieur (c'est payant). Je guiderai sur la superstructure.
Les personnes intéressées peuvent me contacter via le Forum.