Post Numéro: 6 de norodom 05 Avr 2016, 17:50
Bonsoir,
Je suis tenté de commencer par les mêmes mots que Bruno
Bruno Roy-Henry a écrit :
<< J'ai vu ce documentaire intéressant, mais exagéré à bien des égards.>>
Je mets cependant un bémol sur le mot « intéressant » tant je n’ai pas appris grand-chose.
Les images d’archives sont connues, pas toujours adaptées aux situations…
Et pire, bien des faits importants ont été omis…
Ce documentaire se présente à moi tel un roman né de l’imagination d’historiens qui ont établi des comparaisons à partir de situations qui n’étaient pas comparables.
Je ne vois pas en quoi il puisse s’agir d’un duel entre deux généraux confrontés à des situations souvent imprévisibles dans un contexte tout-à-fait différent.
Les choses sont présentées comme si les libérations de Paris, Strasbourg, Colmar, Marseille, Lyon, qui furent, certes des pages de gloire, étaient les conditions essentielles à la conclusion de la victoire contre l’Allemagne.
Deux épisodes majeurs mettent communément les deux hommes en lice sur deux pays différents :
La France, au cours de sa Libération en 1944…
L’Indochine au cours de la période 1945-1952
Après le débarquement de Normandie, Leclerc était sous la coupe des Américains, ce qui ne l’empêcha pas de tirer son épingle du jeu… De Lattre était Maître de ses propres actes…
Il n’est pas indiqué dans ce documentaire, le rôle capital que joua De Lattre, en recrutant au cours de son avance 40.000 FFI des régions Rhône-Alpes et du Sud-Ouest. Sans compter les 170.000 engagements en sus des 256.000 hommes avec lesquels il était arrivé.
(extrait du livre de François Delpla « Ils ont libéré la France »)
Silence sur l’événement majeur que fut la bataille d’Autun, plaque tournante sur le parcours des unités blindées allemandes (colonne Bauer) venant de l’Ouest.
Bataille menée par les FFI du Sud-Ouest avec le soutien décisif d’une unité du 2ème Dragons, au cours de laquelle Bernard De Lattre, 16 ans, fils du Général, fut grièvement blessé.
Sur l’Indochine, les situations qui se sont présentées à Leclerc en 1945 et à De Lattre lors de son arrivée à Saïgon le 17 décembre 1950, étaient totalement différentes si l’on s’en tient au conflit face aux forces du viêt-minh de Giap.
En octobre 1950, c’est un véritable désastre que connut le Corps expéditionnaire français.
Pendant un an, De Lattre s’est attaché à renverser le cours de la guerre, jusqu’au 8 janvier 1952 jour de la chute du gouvernement français. De Lattre avait déployé, en vain tous ses efforts pour le maintien des crédits indispensables à la poursuite de la lutte en Indochine.
Ce fut son dernier combat, suivi de sa mort quatre jours plus tard !
Il faut rappeler que son fils Bernard avait auparavant été tué le 30 mai 1951, au cours de la bataille de Ninh Bình.
Il n’y avait donc plus de Commandant en chef en Indochine !
La bataille de Dien-Bien-Phu, ce fut du 20 novembre 1953 au 7 mai 1954…
Je ne suis pas certain comme l’est Bruno, que Leclerc, si le Maître de sa destinée lui eut épargné sa fin tragique du 28 novembre 1947, eut pu retarder et au mieux stopper la montée en puissance des forces du viêt-minh.
Cordialement,
Roger