L'Amiral
Buchenwald
Buchenwald, le KZ du " bois des hêtres ",
est le camp de concentration nazi classique.
Le KZ de Buchenwald est entré en service à la fin de juillet 1937. Il est situé en Thuringe, au nord-ouest d' Erfurt et au nord-est d' Iéna, sur la Saale, et près de Weimar, cette ville allemande qui fut jadis un grand foyer intellectuel, notamment grâce à Goethe (qui y mourut en 1832). Il est installé dans la forêt de l' Ettersberg, au flanc d'une colline balayée par le vent.
Autour de la place d'appel, une soixantaine de Blocks. Tout autour, des barbelés électrifiés et des miradors. Dans la partie supérieure, de grandes bâtisses en bois ou en pierres, le four crématoire, les cuisines, certains ateliers, la salle de désinfection et les douches. Dans la partie inférieure, celle du petit camp, les Blocks sont en bois. On pénètre dans ce camp par une large porte de fer forgé surmontée de la devise: "Jedem das seine", qui signifie: "À chacun son dû". Exemple de la sinistre ironie SS.
Plan :
I) ZONE DES BARBELÉS.
1. Grande porte et tour.
2. Place d'appel.
3. Cantine des détenus.
4. Crématoire.
5. Cinéma.
6. Maison "spéciale".
7. Infirmerie des détenus.
8. Porcherie.
9. Station d'expériences Block 46.
10. Institut d'Hygiène Block 50.
11. Station d'extermination Block 61.
12. Tours de garde.
II) ZONE DE LA KOMMANDANTUR.
III) ZONE DES OFFICIERS SS ET DES TROUPES SS.
13. Cantine SS.
14. Casernes.
15. Baraquement d'internement "Fichtenhein".
16. Villas des officiers SS.
17. Garage pour la troupe.
18. Manège.
19. Dispositif d'exécution "Ecurie".
20. Infirmerie de la SS.
IV) "Deutsche Ausrüstungs-Werke (DAW).
V) Usines d'armement Gustlaff.
Sources :
http://perso.wanadoo.fr/moulinjc/Camps
http://home.nordnet.fr/~fghesquier
Les commandants :
Karl Koch (1937 - 1941)
et Hermann Pister (1942 - 1945).
Le premier commandant de Buchenwald fut l'officier SS Koch. Lui et sa femme, Ilse Koch, laissèrent derrière eux une terrible réputation d'assassins. Koch était voleur, buveur et joueur. En 1941, il fut transféré à Majdanek et remplacé par le colonel SS Pister. Plus tard, Koch fut accusé de fraude, arrêté par les SS et fusillé à Auschwitz.
Les débuts du camp:
Hitler ayant décidé de déclencher la guerre, un plan de quatre ans est lancé à l'automne 1936. Il prévoit notamment de créer un camp à Buchenwald qui devra abriter 3 000 détenus. Ils devront utiliser l'argile locale pour fabriquer des briques. Des prisonniers allemands sont donc amenés du camp de Lichtenburg (qui sera dissous en août 1937) pour défricher la forêt sur le site choisi, travail qui se prolongera sur plusieurs années. Une carrière proche fournit la pierre nécessaire. Le camp de Buchenwald va devenir une véritable ville avec ses rues, ses édifices en dur, ses usines. La construction de la voie ferrée et de la route (la " route du sang ") reliant le camp à Weimar coûtera la vie à 10 000 déportés. L'allée centrale sera appelée le Carachoweg avec l'arrivée des Russes, avec son aigle de pierre que les déportés seront contraints de saluer obligatoirement à chacun de leur passage. A son carrefour, un poteau de bois sculpté indique deux directions: Celle des casernes des SS — et celle du camp des détenus représentés par un trafiquant, un prêtre, un juif et un " terroriste ".
À l'intérieur du camp, près des cuisines, un arbre a été pieusement préservé: " le chêne de Goethe " sous lequel selon la légende le poète venait s'abriter pour penser et écrire.
À la fin de 1937, le camp compte 2 912 détenus: communistes, socialistes, Témoins de Jéhovah, droits communs et prisonniers pour lesquels les registres indiquent simplement Sicherheit (détention de sûreté). Pendant cette première année, le camp compte 48 décès — soi 1,65 % de son effectif.
" Art. 6. — Est condamné aux arrêts de rigueur de huit jours et à vingt-cinq coups au début et à la fin de l'arrêt, celui qui insulte un SS ou se moque de lui, celui qui refuse de saluer conformément au règlement ou qui montre par toute son attitude qu'il ne veut pas tenir compte du règlement.
" Art. 8. — Est condamné aux arrêts de rigueur de quatorze jours et à vingt-cinq coups,
" 1) — celui qui, sans autorisation, quitte une colonne de travail en marche;
" 2) — celui qui, dans des lettres ou par tout autre moyen, se laisse aller à des déclarations sur le Führer, l'Etat, le régime, les autorités et les règlements, celui qui honore les chefs marxistes ou libéraux..., celui qui raconte les événements de la vie du camp ou celui qui, dans ses lettres, fait un récit mensonger de ses malheurs et introduit ainsi le trouble dans la population.
" Art. 11. — Celui qui, par écrit ou oralement, charge d'un message une personne libérée du camp, celui qui écrit des lettres clandestines, celui qui, par une lumière ou d'autres signaux, communique avec le monde extérieur, celui qui cherche à entraîner les autres à l'évasion ou à une faute, celui qui agit ou favorise une telle entreprise, sera pendu comme un mutin.
" Art. 12. — Celui qui offense un homme de garde ou un SS, celui qui, dans un esprit de révolte, refuse d'obéir ou de travailler ou qui abandonne par révolte la colonne ou le lieu de travail, celui qui siffle pendant une marche ou pendant le travail, ricane ou parle, sera fusillé sur-le-champ comme émeutier, ou sera condamné à mort par étranglement. "
Extrait du règlement.
Déjà, la mort est largement dispensée. En outre, l'appréciation de la gravité de la faute est laissée aux seuls SS, qui disposent donc en fait de la vie de chaque détenu.
L’offensive à l’Est amène des prisonniers de guerre soviétiques : 7 à 9.000 d’entre eux y sont massacrés.
Le camp comprend notamment un camp spécial pour les Polonais. Des militaires Italiens y sont aussi internés à partir de septembre 1943. On compte encore de 1000 à 1400 Tziganes.
Le camp comprenait aussi les « Internierungsbaracken », une section accueillant une cinquantaine de personnalités dont Léon Blum.
Buchenwald comporte des effectifs féminins à partir de 1943.
Il recevra de plus en plus d’évacués d’autres camps à la fin de la guerre, ainsi est formé un « Kinderblock » comptant un millier d’enfants juifs venant d’Auschwitz.
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