Post Numéro: 55 de jmh 09 Déc 2015, 13:05
Depuis toujours, la situation vécue est une situation de crise, et seul le temps qui passe permet de confirmer ou non cette notion de crise.
Avec 50 ans de recul, ce qui ne me donne aucune certitude, je ne me souviens pas d’une période qui n’a pas été affublée du mot crise. Crise économique, politique, sociale, mondiale, boursière, religieuse et j’en passe.
Cela s’explique par le sentiment que les gens qui vivent ces périodes, ont l’impression que leur situation actuelle est moins bonne que par le passé. Le fameux "c'était mieux avant..."
Par exemple, on admet aujourd’hui que les années 80 n’ont pas été si mauvaises en France, et pourtant je me souviens des contestations après les nationalisations sous l’ère Mitterand, les blocages de devises pour partir en vacances à l’étranger, l'école privée...
Les années 60 sont souvent présentées comme très bonnes économiquement, et pourtant elles déboucheront sur une crise sociale.
La France des années 40 connait le chômage, (1 million en octobre 1940, source Mediapart sans préciser de quelle France il s'agit) et on l’appelait déjà surement un chômage de masse, la France est divisée entre ceux qui sont occupés et les autres, la France est raciste et souvent antisémite (exposition le juif et la France, 1941, 200.000 visiteurs à Paris), des idées et des situations que l’on peut retrouver aujourd’hui et que finalement on a toujours plus ou moins connues. (SOS racisme est né en 1984)
On pourrait approfondir tout cela, on pourrait mettre en lumière les manipulations politiques et économiques, et y trouver à redire, sans aucun doute.
Mais ce qui ressort c’est que de tout temps, personne n’est satisfait de la période qu’il vit. On a beau augmenter l’éducation, la consommation, améliorer les conditions de vie, tout le monde trouvera toujours a redire.
Si vous mettez 10 personnes ensemble, vous dégagerez toujours un meneur, un opposant et huit indécis, qui fluctueront en fonction principalement de leurs intérêts et peut être de leurs convictions.
Parce que ce qui manque, et que rien ne pourra changer, c’est une égalité intellectuelle de tous. Vous ne pouvez pas empêcher les gens de toujours vouloir ce qu’ils n’ont pas, ni d’avoir encore plus que ce qu’ils ont, ni d’avoir du pouvoir, de l’argent, tous ce qui permettra de se distinguer de la masse et d’en obtenir une jouissance sous forme reconnaissance, d’envie ou de jalousie.
Vous n’arriverez jamais à faire admettre à quelqu’un qui a réussi par son travail de vivre comme quelqu’un qui a un petit boulot tranquille, ni à quelqu’un qui a un boulot, de vire comme celui qui n’en a pas…
Il y a toujours eu de la misère, de la détresse, et l’on peut mettre en place tous les systèmes pour lutter contre, toutes les lois, toutes les déclarations, il y aura toujours d’autres systèmes pour permettre a ceux qui ne sont pas concernés de se distinguer, et ainsi ne jamais tenir compte des leçons du passé.
C’est dans la nature humaine, le reste c’est de la littérature…