Post Numéro: 45 de norodom 29 Sep 2015, 21:11
Bonsoir,
Je reprends au début de ce fil ouvert par Pierre (Tri martolod) car en fait c'est le documentaire diffusé sur RMC, "Qui a coulé le Bismarck ?" qui en fait le principal objet.
Ce documentaire est très bien fait en touts points, qu'il s'agisse des récits de la traque du Bismarck et des combats qui ont fait suite à cette traque avec au bout du compte "La fin du Bismarck" qui fait le titre de ce fil.
Le point d'interrogation en fin de titre de ce documentaire prend toute sa raison d'être à l'écoute des cinq dernières minutes de sa projection...
<< Depuis, une question demeure :
Les Britanniques ont-ils achevé le Bismarck, ou bien les Allemands l'ont-ils sabordé ?
Saborder un bateau ne fait que précipiter son naufrage...
Lorsqu'il a coulé, ce n'était plus qu'une épave ! Peu importe qu'il ait été sabordé ou coulé par une torpille britannique. >>
Dans sa réponse d'hier à Dog Red, Pierre a justement exposé ce dernier point (précision = le lanceur des dernières torpilles est le "Dorsetshire").
A noter que lors de l'examen de l'épave, on a constaté que la coque était quasiment intacte, mais on a relevé les traces de l'explosion due au sabordage, indiquant que cette explosion a eu lieu sous la ligne de flottaison.
Ecoutons la suite (40ème minute) :
<< Evidemment les Britanniques n'aiment pas trop l'admettre parce qu'ils préfèrent avoir le sentiment d'avoir tout fait tous seuls, mais ça n'a pas été tout à fait le cas (*)....
...Sans l'ordre de saborder et d'abandonner le navire, beaucoup de marins qui se trouvaient à l'intérieur n'auraient jamais quitté leur poste. >>
(*) Pour déceler cela il suffit de consulter les récits qui prennent une forme différente selon qu'ils sont émis côté Anglais ou côté Allemand.
Pour exemple je cite les témoignages de deux Capitaines de Corvette, le Britannique Peter Kemp et l'Allemand Gerhard Junack.
Côté Kemp :
<< Le 27 mai 1941 à 10 H 15, le commandant en chef de l'escadre britannique suspendit l'attaque des cuirassés et leur ordonna de rompre le contact. Quelques minutes plus tard, il donna au "Dorsetshire", le signal de se rapprocher du Bismarck afin de le couler à la torpille. Le navire anglais en lâcha deux dans son travers tribord et une à bâbord. Ce fut le coup de grâce. Le Bismarck s'enfonça par l'arrière, prit de la gîte à bâbord, puis sa quille émergea des flots et il disparut. Il était 10 H 40.>>
Ma réflexion personnelle : En 25 minutes, atteindre le Bismarck à tribord et ensuite à bâbord, ou bien le "Dorsetshire" a contourné le Bismarck, ou bien c'est le Bismarck qui a fait un demi-tour sur place ?
Côté Junack :
<< Vers 10 H 15 environ, je reçus par téléphone un ordre du chef mécanicien : "Préparez-vous à saborder le navire" . Ce fut le dernier ordre qu'on me donna à bord du Bismarck [........] Je jetai un dernier coup d'oeil autour de moi, pour vérifier si toutes les portes étanches étaient déverrouillées, puis j'envoyai mes hommes sur le pont central après avoir ordonné à mon mécanicien principal de connecter les charges explosives. En fin de compte, selon les ordres du chef mécanicien, je laissai les turbines en marche lente..... >>
Il évoque un grand silence rompu par l'explosion des charges de destruction au dessous de lui...
<< Le bateau s'enfonçait de plus en plus et nous savions qu'il finirait par chavirer. Etant l'officier le plus gradé, j'ordonnai aux hommes d'effectuer leurs derniers préparatifs et leur précisai de se tenir groupés dans l'eau, de conserver leur calme, de ne pas perdre courage et se montrer prudents lors de l'interrogatoire de l'ennemi.
Après un triple "Sieg heil :" le navire fut abandonné.
A peine nous étions-nous éloignés du navire qu'il chavira sur bâbord, faisant plonger la lisse et émerger la quille de roulis. Puis le Bismarck se retourna entièrement quille en l'air et nous pûmes constater que les torpilles n'avaient pas endommagé sa coque. Puis lentement, la proue émergea et le Bismarck disparut dans les flots par l'arrière.>>
Junack évoque les torpilles mais ne cite le "Dorsetshire" que lorsqu'il intervient pour recueillir les naufragés.
Je conclus par une réflexion personnelle :
Je crois que la disparition du Bismarck dans les flots est due au sabordage et que les derniers tirs du "Dorsetshire" saluaient la victoire des navires britanniques, même si l'un des plus prestigieux d'entre-eux le "Hood" connut une fin tragique.
J'ai été long !... mais comment faire lorsqu'il y aurait tant de choses à écrire...
Cordialement,
Roger