Quelques lignes trouvées dans :
Yves-Marie hilaire - Note sur les mouvements de jeunesse catholiques dans la région du Nord pendant la Seconde Guerre Mondiale
In: Revue du Nord. Tome 60, N°238, Juillet-septembre 1978. pp. 647-652.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rnord_0035-2624_1978_num_60_238_3521""
Le 20 octobre 1940, Mgr. Chollet, soumettant au Maréchal Pétain quelques vues de l'épiscopat français réclame la liberté des mouvements de jeunesse dans le cadre de l'action catholique. La circulaire diocésaine numéro 4 de Cambrai, rédigée par Mgr. Guerry en 1942, s'oppose à la propagande en faveur de la jeunesse unique. Le coadjuteur de Cambrai rappelle
que les mouvements d'Action catholique se sont trouvé immédiatement prêts à assumer les responsabilités
qu'appelait l'organisation de la jeunesse : des chefs formés par ces mouvements et par le scoutisme ont concourra à la
création de nombreuses institutions de l'Etat nouveau, la J.O.C. a participé efficacement à la lutte contre le
chômage 8.
La meilleure manière d'éviter que l'Etat ne cherche à les supplanter consiste pour les mouvements
catholiques à pénétrer à l'intérieur des organismes d'Etat. C'est ce que nombre d'anciens font dès l'été 1940 au
moment où les nouvelles institutions se créent ou s'expérimentent, et où il apparaît indispensable d'occuper
utilement une masse de jeunes démobilisés et menacés de chômage. Parmi les centres de travail ouverts alors et financés
par l'Etat,
la J.O.C. crée "Moissons nouvelles", association pour l'enseignement professionnel des jeunes travailleurs.
Ces écoles constituent bientôt une branche nouvelle de l'enseignement libre : l'enseignement technique primaire.
S'opposant à la tendance à l'étatisation qui se manifeste bientôt, la J.O.C. obtient de garder la responsabilité de la
formation des moniteurs et de confier les centres à des associations familiales et professionnelles .
La participation à un certain nombre de services d'intérêt public, les exigences du ravitaillement des
sessions et des camps de jeunes obligent les mouvements à avoir des relations avec les services du secrétariat d'Etat
à la jeunesse. Ces rapports sont caractérisés par une certaine méfiance, car les dirigeants catholiques craignent d'être
manipulés par le pouvoir politique. Ceux de la zone réservée sont d'autant plus méfiants qu'ils sont loin d'adhérer
tous sans nuances au pétainisme, et que les liaisons avec le reste de la France fonctionnent difficilement. Au-delà
de l'éloge de la Révolution nationale effectué par la presse des mouvements - éloge sincère pour certains organes,
un peu forcé et habilement nuancé pour d'autres - les relations réelles restent souvent fort circonspectes car les
mouvements s'efforcent de refuser toutes les activités qui peuvent compromettre leur indépendance. ... ""