Post Numéro: 6 de Dog Red 06 Mai 2014, 22:14
Débat très ouvert que celui-ci Ulysse.
De l'usage stratégique d'armements non conventionnels
Je partirai de l'exemle anglais pour apporter un première argument. Alors que la bataille d'Angleterre tourne à l'avantage de la Luftwaffe, CHURCHILL envisage très sérieusement l'emploi des gaz pour noyer les vagues de débarquement allemandes dans l'éventualité où "les Huns" traverseraient la Manche. Toute "uniquement guerrière" serait-elle à l'ouest, CHURCHILL est prêt à recourir à l'arme chimique pour repousser une invasion allemande.
De l'autre côté de l'Atlantique, l'US Army dispose de "chemical mortars" qui tireront des projectiles conventionels mais l'option chimique est activable si nécessaire.
Une option chimique que les alliés occidentaux tiennent comme sufisemment plausible pour, au moment d'Overlord, imprégner leurs uniformes (chez les Américains du moins) de produits chimiques "résistant" à l'action des gaz. Les GI's débarquent d'ailleurs avec masque à gaz.
Donc sur le front ouest, il est potentiellement envisageable de passer un cran au-delà du conventionel.
Quid du côté de la Wehrmacht dès lors que les Landser tringballent leur masque à gaz partout depuis la Pologne ? Alors qu'Adolf HITLER craint d'engager les Panzer en milieu urbain, point de gazage de Leningrad ni même de Stalingrad qui permettrait d'investir des villes à moitié mortes (j'extrapole à l'extrême car l'emploi des gaz n'est pas si simple). Gazé en 14, HITLER ferait-il un tabou de cette arme ? (pas contre les Juifs pour leur plus grand malheur en tous les cas).
Permets moi, Ulysse, de renvoyer dos à dos le cliché Ouest/Est.
"Ne fais pas à ton adversaire ce qu'il est capable de te faire"
Voilà qui me semble un principe stratégique des plus sain !
HITLER use le premier des bombardements de terreur en Pologne et Hollande dont les aviations anéanties ne sont pas capables de représailles contre les villes du Reich. Idem avec le Blitz lorsque la RAF est à genoux.
Le Bomber Command (puis la 8th US Air Force) ira bien plus loin dans l'horreur d'autant plus que la Luftwaffe n'est plus en mesure de bombarder les îles britanniques.
Les Américains auraient-ils usé du feu nucléaire si leurs ennemis auraient pu en faire autant? La Guerre froide a répondu à la question par la négative.
Néanmoins, il me semble étonnant que l'Armée rouge n'ait fait aucun usage de l'arme chimique dans la lutte à mort avec l'Allemagne, ni en décembre 41, ni en novembre 42, ni à Berlin. Où est le tabou chez les Communistes qui ne semblent pourtant pas en avoir beaucoup ?
De l'usage tactique d'armes non conventionnelles
Ulysse, le point de départ de ton post est l'absence probable d'expédiants dans les combats des forts de Metz.
Je ne vois guère de limites dans l'usage des armes incendiaires côté anglo-saxon : incendie des villes allemandes (étude des conditions permettant de déclancher les "Fire storms" obtenues par hasard à Hambourg), usage des projectiles au phosphore contre les fortification ou pas, équipes lance-flammes (dans le Pacifique surtout mais pas seulement), premiers bidons de napalm en Normandie.
Usage des premiers projectiles à fragmentation contre l'infanterie dans les Ardennes ou des "Meat chopers" (les affûts .50 quadruples de DCA) utilisés contre l'infanterie (qui sé généralisera en Corée contre les vagues d'infanterie chinoises). De leur côté, les Allemands feront de même avec les 2cm de Flak. Quelle boucherie... pour 2 nations signataires des conventions de Genève et La Haye qui, si je me rappelle bien mon instruction militaire, interdisent l'usage de tels calibres contre l'infanterie.
Ceci ne répond pas à ton observation sur les forts de Metz. Mais, toi qui connaît probablement le sujet, les Américains se seraient-ils gênés si les gros calibres et les munitions avient suivi ?
Voici quelques arguments offerts à ta/votre réflexion.
Cordialement.
Daniel
Hommage à l'Ardenne de Philippe JARBINET