Pierre a raison, vous vous mélangez un peu à vouloir aler trop vite.
Journal de Goebbels : au coeur de la folie criminelle
Dans ce volume, le futur chef de la propagande nazie apparaît pour ce qu'il est : un poète raté, complexé, oscillant entre la mystique et le crime. Joseph Goebbels est né le 29 octobre 1897 en Rhénanie. En 1921, il soutient sa thèse de philosophie à l'université de Bonn. En 1923, il entre à la Dresdner Bank de Cologne, d'où il est licencié au bout de neuf mois. Il vit chez ses parents. Il est malingre et boite de façon prononcée. L'inflammation de la moelle osseuse qui l'a frappé dans son enfance et a paralysé définitivement son pied droit a joué un rôle important dans son existence.
Dans ses papiers intimes il décrit la signification de cet épisode :
«Pied paralysé à vie. Me suis fait examiner à la clinique de l'université de Bonn. Haussement d'épaules. A partir de ce moment-là, jeunesse plutôt morne. Un des événements structurants de mon enfance. Je fus réduit à mes propres ressources. Je ne fus plus en mesure de participer aux jeux de mes camarades. Je devins un solitaire et un original. Peut-être à cause de cela, le petit chéri à la maison. Mes camarades ne m'aimaient pas.»
17 octobre 1923
Dix commandements pour moi en cette période :
1) Sois bon vis-à-vis de tous les hommes, en particulier de ta mère, de ton père et d'Else ; tu le leur dois bien. 2) Parle peu et pense beaucoup. 3) Sois souvent seul. 4) Cherche à conclure la paix avec la vie. 5) Lève-toi à 8 heures du matin et couche-toi à 10 heures du soir. 6) Exprime par l'écriture l'amertume de ton coeur. 7) Fais des promenades longues et fréquentes, surtout seul.
Ne sois pas oublieux de ton corps. 9) Cherche à venir à bout de Dieu. 10) Ne désespère point.
Que le sexe peut avoir, parfois, des effets dévastateurs chez l'homme ! Ce qui devrait être pour nous source de joie, de vie et d'énergie devient source de désolation, de faiblesse efféminée et de dissensions. Que notre attitude envers le sexe est fausse et malsaine ! J'ai souvent pensé que la question sexuelle se résoudrait par le mariage. Quand j'y réfléchis vraiment, c'est plutôt avec le mariage qu'elle commence à se poser. Que la question de la descendance est difficile à résoudre de nos jours ! D'un côté, la nature inflexible, de l'autre, les énormes difficultés économiques. C'est le mariage qui rend vraiment aiguës toutes ces questions. Que notre société actuelle est malsaine et corrompue, pour que ces choses-là soient devenues en son sein un problème !
22 octobre 1923
Je suis en train de lire, de Jakob Wassermann, Christian Wahnschaffe. Livre typiquement juif. Composé avec énormément de raffinement et rempli de toutes les idées qui étaient encore actuelles hier. Parfois quelque peu impertinent, parfois assez fade. Beaucoup a été décalqué de Tolstoï et de Dostoïevski. Mais le grand contenu symbolique fait défaut, là où le symbole apparaît, cela ressemble à une noix sans cerneau, creuse et vide.
Je réfléchis plus que souvent à la question juive. Le problème de la race est bien le plus profond et le plus mystérieux de ceux qui interfèrent dans la vie publique. N'y a-t-il pas un antagonisme entre race et intellect, création et imitation, art et science, capitalisme industriel et capitalisme boursier ? Comme ces séries semblent se tenir à distance l'une de l'autre ! Et pourtant les pôles correspondants de chacune ne sont que l'expression du même sentiment du monde, que Spengler désignerait comme l'existence [Dasein] et l'état de veille [Wachsein].
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