Post Numéro: 17 de Pierrot 26 Mar 2014, 16:10
Bonjour
Je n'arrive pas à faire passer cette photo. Je propose de la poster à moins qu'un plus doué possède "La bataille des Ardennes" de Robin Cross aux éditions Chanteclerc. La photo est page 141. La légende dit qu'elle a été prise " sur la ligne autour de Bastogne" au " retour d'une patrouille nocturne".
le témoignage de mon père sur cette bataille est bref et... in extrémis. Il s'est fait en 2 fois:
Je vais pour partir. Je retourne au travail.
"La bataille des Ardennes, j'y étais". Et puis, avec une expression qui m'indique qu'il est dans ses souvenirs, il égrène: " Sarrebruk Ettelbruk Wiltz" . Je suis troublée, je me tais mais je dois partir et il ajoute alors: " Mon chef s'appelait [chéri]" ( phonétique). Je suis partie...
Je le revois deux jours plus tard et c'est là qu'il me raconte cette rencontre nez à nez avec les allemands dans un village dont j'ai oublié le nom. Aucun n'a vu l'autre venir parce que la route montait de chaque côté jusqu'au point de rencontre . Je lui demande comment étaient les allemands dans les Ardennes. Il me répond sobrement : "Il savaient se battre". Là encore, je dois partir. Je suis troublée parce que j'ai appris à l'école que les armées d'Hitler à la fin de la guerre étaient faites de gamins et de vieillards.
Et puis il est parti en urgence à l'hôpital. Il est mort 2 semaines plus tard. Je suis beaucoup resté avec lui ces jours là mais ce sujet m'était sorti de la tête, bien sûr.
Pour les algériens, je suppose que c'était en Alsace par la similitude entre 2 anecdote, un peu délicates, l'une concernant les Algériens qui étaient sous ses ordres et l'autre un copain.
Une 3ème anecdote en Alsace. La TV doit parler des vins d'Alsace . Il me dit en riant que oui, vraiment ils font du bon vin et me raconte alors qu'il avait chipé un tonneau d'excellent vin blanc dans un presbytère. Mais l'église était de l'autre côté de la ligne et il avait dû faire plus de 200 mètres sous le feu des allemands en sautant derrière des arbres. l'homme et le tonneau étaient intacts et tout le monde a apprécié le vin. Je demande (et, là encore, je suis en train de partir):" Mais comment tu savais qu'il était bon? ". "Je l'avais déjà goûté " m'a-t-il répondu.
Il a refusé de monter au dessus de " soldat 1ère classe" , ce qui le dispensait de corvée. Au dessus, il aurait du aller manger avec les officiers...