M@locé@ne a écrit:C'est en lisant ce post que je me suis rapidement décidé à acheter ledit bouquin... et, comment dire ?
Sur le font, je trouve l'idée extrêmement séduisante. A priori, "soldats" propose une vision inédite de la seconde guerre mondiale, où en tout cas différente de ce que l'on peu lire habituellement sur le sujet grâce à une matière première jusque-là inexploitée où si peu : les fameux procès-verbaux d'écoute de l'armée Britannique...
Sur la forme, c'est là que tout se corse : ce livre est purement indigeste, voir même carrément barbant !!!
Rendez-vous compte que les 102 premières pages sont entièrement consacrées à de la psychologie de bas-étage. Attention, je ne dis pas que les auteurs sont fondamentalement mauvais, je dirais-même qu'ils maîtrisent parfaitement leurs domaines respectifs !!! En revanche, prendre autant de tours et de détours, faire des phrases de 4, 5, 6, parfois 7 lignes avec un vocabulaire hautement spécialisé pour expliquer ce que tout le monde sait déjà où, au minimum, se doute : que dans la Wehrmacht il y avait des bons et des beaucoup moins bons, que ses membres faisait essentiellement leur devoir de soldat en obéissant aveuglément au régime en place, que rétrospectivement la critique est facile mais qu'à leur place peut-être aurions nous été pire où meilleur que ces gens, si nous avions été Allemand (je sais ça vous rappelle certainement une chanson...) ?
Enfin bref, 102 pages pour enfoncer des portes ouvertes, qui plus est dans un jargon à peine compréhensible du commun des mortels, très peu pour moi !!!
De la page 102 à grosso-modo la page 514, se succèdent ensuite les fameux extraits de procès-verbaux...
Ils sont intéressants sauf qu'il y a un paramètre fondamentale à prendre en compte. En effet, si dans leurs conversations téléphoniques les soldats échangent entre-eux sans fard ni artifices, ce que revendique ouvertement ce livre, il y a un revers de taille à la médaille : beaucoup de fanfaronnade et d’esbroufe dans le but d'impressionner leurs p'tits camarades, ce qui peu rendre certains propos encore plus cruels et abjects mais pas forcément toujours véridiques, vérifiés ni même vérifiables... à l'inverse de certains témoignages épurés à l'attention d'un procureur, d'une épouse où plus simplement de la postérité ; là, à l'inverse comme le dit l'expression consacrée, il y a clairement à boire et à manger ! Donc méfions-nous tout de même des arguments de vente !!!
Autre chose dérangeante : au lieu de s'enchainer les uns après les autres, à l'issue de chacun de ces extraits, les auteurs ont cru bon de tout réexpliquer mais dans leur langage alambiqué bien à eux : totalement inutile et d'autant plus fastidieux !!!
Quant aux grosso-modo 100 dernières pages - il y en 619 au total - elles sont exclusivement dédiées à la bibliographie de l'ouvrage : avis aux amateurs de listings !!!
Autrement dit et en ce qui me concerne, je suis très déçu par ce livre.
Certes il a le mérite d'exister mais au-delà, il est beaucoup trop laborieux pour un public non-initié, il n'apporte pas vraiment de scoops aux initiés et à part des étudiants en psychosociologie qui ne connaissent pas grand chose à la seconde guerre mondiale et qui sont susceptibles d'être demandeurs je ne vois pas trop à qui il s'adresse en définitif ? Dommage car je suis persuadé qu'il y a une manière beaucoup plus pertinente et abordable d'exploiter ce nouveau gisement !!!
Je l'ai lu également ou du moins j'ai tenté de le lire ee j'en suis arrivé à strictement la même conclusion.
C'est vraiment indigeste tout ce verbiage qui ne peut avoir d'intérêt que si on partage la même branche scientifique que les auteurs.
Par contre les témoignages en eux-mêmes sont vraiment passionnants mais à prendre bien sûr avec toutes les précautions d'usage vu le contexte.
J'avoue qu'après plusieurs tentatives je m'en suis tenu aux témoignages et j'ai laissé tomber le reste.
400 pages intéressantes
200 pages qui donnent la migraine (à moi en tout cas).
Bref un résultat mitigé.