Il sembla se démettre du pouvoir et des responsabilités, lorsqu'il dit qu'il n'avait plus d'ordres à donner à l'armée. [...] Puis, de manière étonnante, il se ressaisit, refusa d'abandonner une once de son autorité
C'est très bien ainsi. Hitler signale à ses comparses qu'il refuse d'abandonner une once de son autorité. Mais son entourage n'est pas dupe. Depuis environ deux ou trois mois le Führer a perdu l'autorité qu'il avait jadis.
En mars 1945 c'est Goebbels lui même qui note dans son "journal" que les ordres ne sont plus appliqués (cf. supra). Il y voit le danger d'un « extraordinaire amenuisement de l'autorité ». Mais il ne fait aucun doute que le processus de désagrégation du Reich avait commencé, dans une moindre mesure, avant le mois de mars.
François Delpla a écrit:Et toi, tu es sûr d'avoir lu Kershaw ?
Il ne suffit pas de "lire" Kershaw. Il faut comprendre l'auteur.
Le brave professeur de l'université de Sheffield a écrit : « Les dernières semaines, dans le bunker de Berlin, l'état mental de Hitler devint plus instable et imprévisible que jamais. [...] Il n'était plus que l'ombre de lui même. [...] Jusqu'à son suicide, sa "cour", dans l'univers, hors de toute réalité, du bunker, ne remit pas en question ses ordres. A l'extérieur du bunker, toutefois, dans le monde réel, son pouvoir avait pris fin. »