Post Numéro: 6 de Lepmur 15 Mai 2012, 23:18
Bonsoir Georges,
Enfin, après un mois et demi d'attente, le serveur se remet en marche "cahin cahan" et comme ce soir il semble que ça marche, j'en profite. (Je me garderai bien de dire ici ce que je pense des serveurs français... )
Bon revenons à tes questions.
1) l'argent: c'est bien ce que je t'avais dit, il n'y en avait pas. Si "commerce" il y avait ( dépendant de la débrouillardise, resquille, colis de la Croix Rouge, de la famille, etc) , c'était sur la base du troc, de l'échange.
L'auteur présente à la page 302 le compte rendu établi par les délégués de la Croix- Rouge, venus faire une visite en août 42. Parmi les 36 doléances exposées on note:
n° 24 - "Les médecins et les membres du personnel sanitaire n'ont touché ni solde, ni salaire."
n° 31 "Salaires pas encore distribués, nulle part. Aucun argent au camp."-
2) Aucune info trouvée concernant le sort des chefs du camp à la fin de la guerre.
Je cite ( page 218) le § concernant "Tom Mix": " Le commandant du camp, qui portait un nom bien français, il s'appelait Fournier - ses ancêtres lointains étaient d'origine française - nous faisait régulièrement des visites, tantôt à pied, tantôt à bicyclette, parfois à cheval. Etait-ce par agressivité pu par peur, il se promenait volontiers avec son pistolet à la main, ce qui lui valu le surnom de "Tom Mix", mais il ne semble pas qu'il s'en soit jamais servi. Cependant ses propos étainet parfois violents ou méchants. Du haut de son cheval, il lança un jour à l'un des médecins du camp, le Docteur Dedieu: "Ici, le camp dispose d'un grand cimetière, avec beaucoup de place..."
Par contre, la brutalité fut souvent exercée lors des évasions. [...] Dans les kommandos de travail, à l'occasion de nombreuses évasions, les réactions furent violentes, et en représailles il y eut de véritables massacres. C'était paraît-il le réglement, et l'on exécutait les ordres venus d'en haut."
3) cannibalisme des Russes? - ai eu beau chercher- aucune allusion , de même chez les Français ou Belges. Je dois préciser ici que l'auteur du livre avait une double fonction au camp: soignant à l'infirmerie et aumônier ; donc très au courant de tous les décès et ensuite enterrements ( il donne la liste de tous les décédés avec date, cause médicale, etc.). Raison d'ailleurs de l'écriture du livre: " sur 60 mois de captivité, j'en ai passé 40 auprès des malades, et j'ai secouru bien des mourants: je ne pouvais me résigner à brûler toutes ces notes, où la fin d'un camarade m'était remémorée."
A propos des Russes, Je cite: "Privés de tout: nourriture, vêtements chauds, soins, etc... les prisonniers russes périrent par dizaine de milliers.
Rawa-Ruska accueillait dès fin 41 quelques 15.000 soldats de l'armée soviétique: en peu de mois, tous mouraient d'épuisement ou de maladie. Au début de l'année 42, encore 4.000 y furent amenés; lorsque le camp fut dissous pour nous céder la place [mai 42] il en restait environ 400.
Voilà ce que j'ai trouvé, maintenant je n'ai pas relu ligne par ligne mais en diagonale les chapitres sur Rawa Ruska; un § a pu m'échapper. Mais j'ai l'habitude ( de par ma profession) de cette méthode de lecture et généralement je trouve ....
Cordialement
Louise
P.S. Etant donné que l'auteur cite beaucoup de ses camarades d'infortune... on ne sait jamais celui de ton père s'y trouve peut-être. Si cela t'intéresse, envoie-moi dans ce cas un MP.