Je soumets ci-dessous un bref texte ( en italiques) que je juge particulièrement intéressant
J’ai l’honneur de vous ecriez ce lettre, et j’espère que vous avez vainquer la detresse et l’horror de la prison. Je croire que vous souvenieriez a mon père parce qu’il était un camarade de travaille en KZ prison de Johanngeorgenstadt. Comment allez vous Monsieur ? J’espère, bon. De nous, je peux dire, que nous allons passablement, conforme a la nature te temps. Mon père était à la fin retire à l’armée, que vous savez, mais il retournait en conclusion de la guerre. Je veux finir a lettre et j’espère que vous receviez ce lettre en bon santé. Je vous priez bientôt d’écrire un lettre a moi.
J’ai l’honneur de vous saluer.
Votre
Armin Pilz
Beaucoup de compliments de mon père et de ma mère. J’expediere ce lettre aussi à Marseille.
Il s'agit de la copie d'une lettre écrite le 31 décembre 1946 par un certain Armin Pilz à un membre de ma famille déporté au camp de concentration de Johanngeorgenstadt. L'originalité de ce texte, écrit en mauvais français, mais quand même compréhensible, réside dans les aspects suivants:
- son auteur, âgé de 16 ans au moment où il écrit cette lettre, est le fils d'un employé allemand du camp où a séjourné le membre de ma famille évoqué précédemment,
- il indique clairement que l'employé (son père) et le déporté étaient "camarades"
- malheureusement, au moment où il écrit sa lettre, il ne sait pas que le déporté est mort, assassiné par les SS le 30 avril 1945.
Ma question: connait-on des exemples du même type d'amitié entre un déporté français et un employé allemand travaillant dans un camp de concentration ?
NB: j'ai eu la chance de rencontrer, au mois de juin 2011, M. Pilz, aujourd'hui âgé de 81 ans, sur les lieux.