En 1942 les Roosevelt et Murphy sont plein de bonnes intentions envers la France. Ils souhaitent sincèrement aider la France. Mais ils ne semblent pas se rendre compte de la complexité de la situation. Ils vont commettre une
« gaffe monumentale » pour reprendre l’expression de Darlan (cf. Murphy, 1965). L’amiral français n’est pas un sain. Il a sans doute quelques défauts, mais on ne peut pas croire qu’il est responsable des gaffes commises par les Américains.
Ploquin a écrit:Le post de Lebel est très détaillé. C'est un post riche en information. (…) Je ne suis pas déçu, bien au contraire.
Ploquin semble apprécié le post de "lebel". Ploquin n’est pas déçu. Il aurait pourtant de bonnes raisons de l’être.
lebel a écrit: il fait mine de negocier avec les Americains
Mieux vaut éviter ce genre de formule tape à l’œil. Il faut expliquer sérieusement cette négociation entre Darlan et Murphy. Il suffit de relire les mémoires de Robert Murphy.
Le 8 novembre à 2 heures du matin, Darlan rencontre Murphy et réagit brutalement, si l’on en croit Murphy :
Je savais depuis longtemps que les Britanniques sont des imbéciles, mais j’avais toujours cru les Américains plus intelligents. Vous partagez avec le goût des gaffes monumentales !
Il poursuivit en disant que si les Américains avaient attendu que quelques semaines encore, nous aurions pu compter sur une coopération efficace des Français, aussi bien sur le territoire métropolitain qu’en Afrique. Et maintenant que l’Amérique avait lancé prématurément son attaque, qu’arriverait-il en France ?Le fait est que Darlan a demandé l’intervention de l'aviation de l'Axe.
lebel a écrit: il demande, par fil special à Vichy, l'intervention de l'aviation de l' Axe !
Lebel cite ses sources :
lebel a écrit:-Cousteau Begarie et Huan ; Darlan 1989
Cousteau Begarie et Huan seraient étonnés d’apprendre que leurs noms sont utilisés par les internautes pour défendre des thèses qu’eux même n’ont pas défendues.
lebel a écrit:(…)
Ces telegrammes sont consultables au SHAT Vincennes : IP 17, CEC FM , et cites notamment , entre autres , par :
-Cousteau Begarie et Huan ; Darlan 1989
Lebel a curieusement oublié de préciser les commentaires qui sont faits par Cousteau Bégarie et Huan au sujet de ces télégrammes. Dans leur ouvrage « Darlan » les deux auteurs ne se contentent pas de transcrire ces fameux télégrammes, ils les commentent. Les interprétations de ces historiens sont sensiblement différentes de celles de "lebel". J’aurai l’occasion de revenir plus en détail sur les écrits de Cousteau Bégarie et Huan. Aujourd’hui, je suis pressé par le temps.
Je vous promets de revenir demain.
Lebel passe sous silence une citation bien connue. Bien avant novembre 1942 Darlan avait dit aux Alliés :
« Si vous venez avec quatre divisions, je vous tire dessus, si vous venez avec vingt, je vous embrasse. » Cette citation est éloquente. Pour se débarrasser des Allemands, il faut une armée puissante. Et il vaudrait mieux que le débarquement se fasse en métropole, puisque c’est là que se trouve la population française. Nous savons aujourd’hui que la métropole sera libérée en 1944. Nous avons l’avantage d’étudier les événements a posteriori.
Contrairement aux Américains, Darlan comprend qu’une action prématurée des Alliés risque d’avoir des conséquences graves. Darlan ne veut pas d’une initiative qui offre aux Allemands un prétexte pour occuper la zone libre. Darlan semble s’inquiéter de la situation en métropole. C’est sans doute pour cette raison qu’il télégraphie à Auphan pour savoir ce qui se passe en métropole.
Les craintes de Darlan étaient justifiées puisque la zone libre est envahie par les Allemands quelques jours plus tard.
A cause du débarquement en AFN, Vichy ne peut plus interdire l’entrée des forces germano-italiennes en AFN et l’utilisation sans restriction des aérodromes français dans cette région. Hitler n’est probablement pas ravi de ce débarquement anglo-américain mais il sait en tirer partie. C’est cela que Darlan aurait voulu éviter.