Kriegspiel Rennes 1944

Ni plus, ni moins qu'une rumeur apparament. Je me renseigne de toute part, rien. Légende bretonne.

Non, pas légende.
Albert a probablement raison. Réunion programmée le 6, un certains nombre de généraux arrivés le 5 au soir, ou sur la route. Tout le monde repart en fin de nuit et la réunion n'a pas lieu.
http://6juin.omaha.free.fr/allem/al-org.htm
Cependant, il devait bien y avoir un lieu de prévu. Pas sûr que la réponse soit dans des archives françaises. Les allemands avaient certainement été discrets à propos de ce kriegspiel.

Bonsoir,
Là, j'ai une question: les ouvrages les plus importants traitant du débarquement font-ils état d'une désorganisation de la défense dûe à l'absence de ses principaux chefs...En plus de Rommel??
Cela n'empèche pas de chercher le lieu précis...de la tenue de cette hypothétique possible réunion...
@Vagecy:Pour les légendes bretonnes il faut des landes sauvages et des Korrigans et il n'y a pas ça dans les environs de Rennes
A+,
Pierre

Cher Albert le "petit Kristian" fait 1m92 pour 90 kilos !
D'accord avec Brehon. Mais il n'y a pas plus de preuves que cette réunion a eu lieu que son contraire !
C'est vrai que les Allemands n'ont certainement pas affiché sur les murs le lieu et la date de ce raout ! Donc Brehon a raison, il n'y a rien a attendre côté archives françaises. Faut voir sur l'Allemagne ou le NARA. Sinon il y a la piste des généraux présents ou convoqués. Là c'est plus intéressant. Ils ont bien laissé quelque part des souvenirs ou mémoires. D'où l'intérêt de retrouver ces officiers. Falley a été tué le jour-même on le sait.
Le 84ème Corps d'Armée (Normandie) était commandé par le général d'artillerie Marcks. Il sera tué au combat le 12 juin 44.
Le 25ème Corps d'Armée (Bretagne) était commandé par le général Fahrmbacher. Il aurait écrit ses mémoires. Était-il convoqué à Rennes ? Je ne sais pas.

J'ai retrouvé ceci dans mes notes. Il s'agit du journal de guerre N°14 (à partir du 6 juin 44 et rédigé en allemand) tenu par le colonel Brand à l’Etat-major du 25ème Corps d’Armée basé à Pontivy au moment du débarquement allié. Ce journal est un grand cahier avec une page par jour. Tout est noté heure par heure. Il y a beaucoup de choses intéressantes, notamment les effectifs engagés contre le maquis de Saint-Marcel. J'avais retenu ce document authentique à propos de l'affaire de Bourbriac et du Bezen Perrot. Un rapport de police du 23 mai 1949 écrivait ceci : "Le groupe de combat du colonel Bartell qui se trouvait à Callac où il procédait à des opérations contre les maquis de cette région fut désigné pour se rendre à Scrignac. Avec ce groupe de combat se trouvaient également à (Callac) quelques éléments du SD (...) des autonomistes du groupe Perrot et le groupe de la SSP." Or, dans son livre Miliciens contre Maquisards, Françoise Morvan écrit : "Ce rapport, clair et précis, comporte néanmoins une erreur : c'est à Bourbriac et non à Callac que cantonnaient Bartell et Roeder. Toute la suite du rapport prouve que le commissaire a confondu les deux villes." (page 163).
Bon, je veux bien croire Françoise Morvan, mais le colonel Brand me semble quand même mieux placé qu'elle pour décrire les faits. Voici un extrait de son journal :
"Note du 12 juin 44 : Général d'artillerie Marcks tué au combat. 84ème Corps d'Armée.
Note du 26 juin 44 :
L’Etat-major règle la prise en charge du secteur de responsabilité de Guéméné par la 265ème Division de chasseurs.
Le groupe Bartel engagé jusqu’ici (Mil. Bef.) est déplacé sur la zone de Callac (voir F.1 – 25ème Corps d’armée. 3ème Bureau 2239/44 secret).

Sur le site que j'ai mis en lien plus haut, il est écrit ceci:

On a dit que la 352ème division était en manoeuvre ce jour là. C'est tout à fait inexact.

Il y avait bien un "Kriegspiel" d'état-major à Rennes le mardi 6 juin, réservé aux généraux de division.

Par contre, il s'est bien passé des choses inhabituelles les 3, 4 et 5 juin à St-Lô.Rappelons que la 15ème Armée (au Nord de la Seine) s'était mise en alerte le 3 juin à la réception des messages avec les vers de Verlaine.La 7ème Armée (Sud de la Seine) à Rennes ne fut pas mise en alerte pour une raison indéterminée aujourd'hui, mais le Général Kraiss avait été
informé. Avec son propre 2ème Bureau Renseignement, il avait conclu que l'alerte était crédible (il y avait souvent des mises en alerte de ce genre). Il a pris sur lui de mettre en alerte sa division, prétextant vis à vis de ses supérieurs des manoeuvres. Et il a pris des dispositions particulières.

D'abord il n'est pas parti pour au Kriegspiel de Rennes le 5 au soir, comme tous ses collégues (ils ont dû tous revenir en catastrophe en fin de nuit du 5 au 6 juin, et l'un d'entre eux (le Général Falley, cdt la 91ème Division aéroportée) s'est fait tuer sur la route par un groupe de parachutistes américains dans le Cotentin).

Quelles sont les sources? Pourraient-elles être allemandes?
Il y est dit que les commandants de divisions étaient convoqués, çà fait donc un certain nombre.

Le kriegspiel n'a bien sûr pas eu lieu. Il a indirectement coûté la vie au col Cordes cdt le 942.IR/353.ID, mortellement blessé dans une embuscade FTP le 5 juin à Rostrenen, sur la route de Rennes. Le Gal Malhmann
a failli aussi y perdre la vie. J'ai rencontré le tireur à la Sten puis détaillé l'embuscade dans un n° de 39-45 Magazine. Le Gal Falley qui avait rebroussé chemin a été tué par un par US en arrivant à son PC.

Merci à Le Berre, membre d'un forum.

Salut Prosper,
Le QG de la 7ème armée était au Mans. Celui du groupe B de Rommel à La Roche Guyon (Val d'Oise), il ne pouvait donc pas être à Rennes. J'ai trouvé cette photo à propos d'Erich Marks officier présent, j'ai peut-être mis un peu trop vite Kriegspiel. Je suis comme vous, je cherche au niveau des PC ou QG des généraux en Bretagne. Il y avait le 25ème Korps de Fahrmbacher, 3 divisions. La 5ème division de parachutistes d'Eugen Meindl à Quintin. Le Kommandant de Rennes était Edgar Feuchtinger.
Je ne pense pas que ces officiers se soient rendu à Quintin. Trop loin de la Normandie. Trop de risques aussi avec la Résistance dans les Côtes-du-Nord. C'est la région proche de Rennes la plus plausible. Il fallait des troupes de protection, un endroit discret, des lignes téléphoniques.

Bonjour,

excusez moi mais faut quand même remettre certaines choses à plat!
Le pc du General der Fallschirmtruppen Eugen MEINDL est à QUINTIN au 06/06/44, qui commande la 5°Fallschirmajägerdivision du Generalleutnant WILKE à Rennes et la 3°Fallschirmajäger division du Generalleutnant SCHIMPF à Huelgoat (29) celui du General der Artillerie FARMBACHER à Pontivy (regroupant les 343, 353, 265 et 275 Infanterie-divisionen) et le Pc du General der Infanterie STRAUBE à Guingamp (77 et 266° Infanterie-divisionen).
Le Generalmajor FEUCHTINGER est le kommandeur de la 21°Panzer-division qui était installé pendant un moment sur Rennes mais son PC est en Normandie vers Falaise si mes souvenirs sont bons.
Le kriegspiel a bien été ordonné à Rennes pour des raisons des déplacements plus faciles notamment pour les troupes du 84°ARMEE-KORPS. Certains se sont déplacés la veille du Kriegspiel du fait de leur éloignement et d'autres ont attendu la "dernière" minute. L'objet de ce kriegspiel était un débarquement par la voie des airs cumulés à celui venant de la mer. Comme EUGEN MEINDL avait déjà fait un exposé très clair et convaincant à Paris sur le rôle qu'allait certainement jouer les paras alliés, il a été ordonné à MEINDL de faire ce même exposé au niveau de la 7°ARMEE.
L'absence des généraux à leur poste allait provoquer un handicap majeur dans les premières heures du débarquement comme pour le Generalleutnant HEllmich (243°ID), generalleutnant Falley (91°ID) (tué dans les premières heures) et le Generalleutnant Schlieben (709°ID).
Le Generalleutnant MAHLMANN (353°ID) échappa de peu à la mort mais l'Oberst CORDES (G.R 942/353°ID) fut tué comme l'a justement mon ami A.Le Berre.
Forcément ce kriegspiel n'a pas eu lieu, voilà pourquoi la piste de l'Hôtel Châteaugiron à Rennes peut être vu comme une piste sèrieuse ou à écarter.

Cordialement

[Prosper Vandenbroucke]

Signal a écrit,

Je vais faire dans la provocation, mais après tout ça fait parfois avancer les choses : et si le Kriegspiel de Rennes était un mythe ???

Bonjour Bunker 22.
Si je peux comprendre ce que Signal nous dit ci-dessus et ce que tu nous dis également, ce "Kriegspiel" bien que ayant été planifié au départ, n'aurait jamais eu lieu, ni à Rennes, ni ailleurs, pour la bonne raison que la réunion a été décommandée (en cours de route) suite au débarquement.
Cela signifierais donc un dédouanement pour les Généraux Allemands, lesquels prétendent être à Rennes ou sur la route de Rennes.
Ce qui signifie qu'ils ne pouvaient être sur place (ou en retard dans leur secteur) lors du débarquement de Normandie et ont donc laissé les premières mesures à entreprendre à leurs subordonnés.
Bien amicalement
Prosper

[quote=
.

Bonjour,


Forcément ce kriegspiel n'a pas eu lieu, voilà pourquoi la piste de l'Hôtel Châteaugiron à Rennes peut être vu comme une piste sèrieuse ou à écarter.

Cordialement[/quote]

Bonjour,

Oui sûr! l'une ou l'autre possibilité
Maintenant cherchons où le kriegspiel aurait pu se tenir. L'hôtel de Châteaugiron compte tenu de ce à quoi il servait avant guerre et après guerre, cela me semble une bonne piste.

Le petit Kristian excusera sans doute ma familiarité...privilège de l'âge s'il en est un.!
Cordialement
Albert.

Dans le livre de Paul Carell "Ils arrivent"

Lire p16 et 17 sur le Kriegspiel!

La réunion est prévue à Rennes à 10h00 sur ordre du Generaloberst DOLLMANN.

Cdt