STALINGRAD a écrit:Désolé pour le petit écart de ce fil.
Au contraire ce n'est pas un écart, nous sommes au coeur du sujet ! Les femmes qui "couchent avec l'ennemi", volontairement ou pas, deviennent automatiquement les victimes de l'un ou l'autre des deux camps, sinon des deux. Leurs enfants sont automatiquement l'objet d'un phénomène de rejet, voir de haine.
Regardons ce qui se passe aujourd'hui : les Allemands d'aujourd'hui sont les petits-enfants, et de plus en plus les arrières-petits enfants, des adultes du temps du nazisme. Pourtant, beaucoup de Français continuent à les considérer comme des objets de crainte, parce qu'ils font partie du "peuple de Hitler"... Tout ça parce qu'ils sont nés du mauvais côté du Rhin !
Et le phénomène se retrouve de nos jours : combien de couples ont étés brisés lors de la guerre civile en Yougoslavie, parce que l'un était serbe et l'autre bosniaque ? Quel avenir pour les enfants fruits des viols de masse perpétrés par l'ensemble des combattants de cette guerre ? Plus proche de nous, quel peut être l'avenir d'un enfant fruit d'une relation entre un soldat occidental et une irakienne/afghane ? D'un côté il sera vu comme l'enfant de l'envahisseur, de l'autre il sera suspect d'être un terroriste potentiel...
Rien de neuf sous le soleil, notre sujet est fondamental pour la compréhension d'un aspect trop sous-estimé dans l'étude des guerres, quelles qu'elles soient.
Au fait, il y a pléthore de monuments à la gloire des vaillants soldats morts pour les patries, à la mémoire des civils tués de diverses façons, il y a même des monuments pour les animaux, mais existe-t-il un monument pour les enfants victimes des guerres, aussi bien ceux morts du fait des combats et massacres divers, mais aussi ceux nés des guerres et qui ont à souffrir de leur naissance durant toute leur vie ?
Pour l'anachronisme, je plaide non coupable : la Seconde Guerre se joue dans un monde moderne, pas à la préhistoire. D'ailleurs je viens de montrer que nous n'avons pas évolué depuis...