Bonjour,
Je viens de terminer 2 livres, l'un consacré à la police de Vichy, l'autre qui évoque les force de l'ordre françaises et allemande en France pendant le 2nde Guerre Mondiale.
Le livre sur la police est
La Police de Vichy - les forces de l'ordre françaises au service de la gestapo 1940 / 1944 de Maurice Rajsfus.
L'autre est
La France pendant la Seconde Guerre Mondiale - Atlas Historique (fayard / Ministère de la Défense) dont une partie détaille les force de l'ordre sous Vichy.
Concernant le premier ouvrage, Maurice Rajfus est un historien communiste raflé en même temps que sa famille en juillet 42. Son ouvrage développe la théorie selon laquelle de tout temps la police est un instrument de répression qui sert le pouvoir en place, quelque soit ses motivations, sans état d'âme, et donc que sous le régime de Vichy tout policier a fait preuve d'un zèle docile. Au niveau
individuel, il en ressort une contradiction puisqu'il argumente à la fois sur ce zèle du policier, tout en montrant que le policier, soigneusement encadré, n'avait guère d'autre choix que d'obéir. En revanche le livre montre qu'au niveau de l'
institution le volonté de collaboration est totale (notamment via les accords Bousquet - Oberg d'août 1942), et il est indéniable que les forces de l'ordre sous Vichy sont compromises dans la répression et la chasse aux indésirables!
Rajfus cite Marcel Hasquenoph (ancien inspecteur des RG, entré dans la Police en 1942 et révoqué en 1945) (Auteur de l
a Gestapo en France, 1975)
"L'analyse des documents prouve que le prodigieux quadrillage policier de la France n'a pas été l'oeuvre de la Gestapo, mais de celle des agents français. Impossible de se voiler la face, la réalité est là, dans toute son horreur. [...] en 1944, quarante fois plus de Français que d'Allemands travaillaient pour la police Allemande. C'est incroyable, c'est un cauchemar que l'on voudrait bien taire et faire oublier"
Un point intéressant est également la défiance, aussi bien des autorités allemandes que des autorités de Vichy, vis-à-vis des "éléments douteux" dans la Police recrutés notamment sous le Front Populaire. Cela incitera la Gestapo à recruter directement des Français, et le gouvernement de Vichy à favoriser de développement de la tristement célèbre Milice de Darnand.
A partir de la loi du 2 juin 1942, la Gendarmerie est sous l'autorité directe du chef du gouvernement Pierre Laval. la circulaire de Laval du 23 aout 1942 précise la teneur du rôle de la gendarmerie : en clair, pour tout ce qui relève des opérations de police judiciaire (i.e. non militaires), la Gendarmerie est sous l'autorité du Secrétaire Général à la Police de Vichy René Bousquet et assurera des missions peu glorieuses telles que la garde des camps sous tutelle du Ministère de l'Intérieur, la chasse aux réfractaires du STO, la chasse aux Résistants, aux Juifs
L'autre livre,
La France pendant la Seconde Guerre Mondiale - Atlas Historique est une intéressante synthèse de cartes commentées par des historiens. Ce livre consacre une partie sans complaisance (enfin me semble-t-il!) à la Police y compris les GMR, groupes mobiles de réserve créés en 1941), une partie à la gendarmerie et une partie à la Milice.
Je reviens au livre de Rajfus (qui date de 1995, je ne sais pas ce qu'il en est maintenant) qui commence par un long préambule sur la difficulté d'accès aux archives de la concernant le rôle de la police sous Vichy: cette volonté de taire favorise plus le révisionnisme et les élucubrations qu'un sain travail historique.
Enfin sous Vichy, les camps créés dès 1939 sous la IIIe Républiques se développent et se multiplient. En voici un exemple, le camp de femmes de Brens. on voit bien qu'il est sous tutelle du ministère de l'Intérieur
Samuel