Bonjour Adam,
1-Les Alliés ont-ils eu accès à la technolgie de torpille acoustique?
Oui, puisqu’ils ont pu développer la FIDO. Par contre, si la question est « ont-ils pompé les recherches allemandes sur les torpilles Falke (G7e T4) et Zaunkönig (G7e T5) ?», à ma connaissance, la réponse est non. Chaque camp a mené ses recherches dans son coin.
2-Les bombardiers classiques étaient-ils plus efficaces que les bombardiers torpilleurs contre les sous-marins?
Oui, et très largement (on laisse le Pacifique de côté pour l’instant). Mais il faut tenir compte du fait qu’ils étaient plus nombreux, avaient un plus grand rayon d’action …
Il faut noter que la distinction bombardier/torpilleurs n’est pas vraiment nette. On trouve des B-24 (donc des bombardiers) équipés avec des FIDO. Et réciproquement des Swordfish (torpilleurs) équipés de grenades ASM (et idem pour les Avenger qui tenaient les deux rôles).
Petite remarque au passage, les avions anti sous-marins ne portaient quasiment jamais de bombes, car elles sont inutiles contre un sub en plongée. Parfois, pour les traques de sub en surface, les avions portaient un ‘cocktail’ de bombes (plutôt petites) et grenades réglées à profondeur minimale.
Je pense par ailleurs qu’il est relativement illusoire de vouloir faire une séparation marquée bombardier/torpilleur pour la guerre ASM.
En fait, la distinction n’est pas technique mais fonctionnelle/tactique. Si les Swordfish sont envoyés contre le Bismarck, on leur fournit des torp anti-navires, et ce sont des torpilleurs. Par contre, si on les envoie contre un sous-marin, on leur file des grenades (ou plus tard peut etre des FIDO) et ce ne sont, à la limite, ni des bombardiers, ni des torpilleurs. Juste des avions ASM.
3-A partir de quelle profondeur un U-Boot était-il à l'abris d'un raid aérien?
Ca dépend largement des périodes de la guerre.( Et des armes utilisées, puisque des bombes vont exploser en surface et leur effet sera quasi-totalement dissipé vers 30-50 pieds.)
En 1939, on considérait dans la plupart des marines qu’il valait mieux éviter pour les sous marins de descendre en dessous de 150-200 pieds (50 – 60 m). D’où des détonateurs de grenades gradués d’environ 30 à 200 ou 250 pieds. Lorsque les sous-marins se sont mis à plonger plus profond pour y échapper, de nouveaux détonateurs ont été mis en place, jusque vers 500 pieds (150m).
Puis les sous-marins se sont mis à plonger encore plus profond … etc. En pratique, la profondeur théorique d’écrasement des types VII se situe vers 850-900 pieds (275 m). Et il y a des cas de sub plongeant au-dela de 700 pieds (215m). (Je n’ai plus le ‘record’ en tête).
Par ailleurs, il faut s’entendre sur ce qu’on entend par raid aérien.
La meilleure facon d’utiliser des avions ASM n’est pas de les masser en escadrilles effectuant des raids groupés, mais de les faire patrouiller individuellement ou par pair, pour couvrir la plus grande surface d’océan possible.
En fait, au début de la guerre, le rôle des avions ASM était moins de ‘tuer’ les sub que de leur tenir la tête sous l’eau (il faut se souvenir ici que les perf des sous-marins en plongée étaient très médiocres), de façon à laisser passer les navires que l’avion est chargé de protéger. A la limite, tant que le sous-marin croit que l’avion est armé, peu importe qu’il le soit effectivement ou non, puisque le sous-marin est obligé de plonger.
En fait, l’équipement le plus important pour les avions ASM était le radar, qui leur permettait de scanner de grandes surfaces de mer à la recherche des U-boats. Et ULTRA, qui permettait de diriger les avions vers les endroits ou se trouvaient les subs. Mais ca, personne a bord de l’avion en question ne le savait.
NB : les U-Boat se sont progressivement couverts de tubes AA, et plus d’un avion s’est fait ‘descendre’ par sa victime putative.
Références :LE bouquin de référence :
Clay Blair,
Hitler’s U-Boat War I: The Hunters et
Hitler’s U-Boat War II : The Hunted.
(ca pèse dans les 1500 pages hors annexes et c’est en anglais, par contre c’est assez complet).
(et on peut y ajouter son
Silent Victory pour les subs du Pacifique).
Dans le genre plus léger il y a :
G. Malbosc,
La bataille de l’Atlantique chez Economica. Un peu plus large que les seuls sous-marins, mais très bien.
Et sur le Net :
http://www.uboat.net et plein d’autres.