Daniel Laurent a écrit:Bonjour,
C'est en train de se faire, le livre que j'ai signale plus haut comme etant a paraitre prochainement en francais s'y mets et un autre, que j'ai et qui date de 2007, s'y est mis aussi :
Occupation et repression militaire allemandes, la politique du "maintien de l'ordre" en Europe occupee, 1939-1945, Autrement, 2007, collectif avec participation de nombreux historiens allemands qui ont courageusement et resolument mis les mains de le cambouis (je dis cambouis pour rester poli).
Ce livre expose l'activite criminelle generalisee de la Wehrmacht et, nouveaute pour moi, demontre que ce fut aussi le cas sur le Front de l'Ouest et pas seulement a l'Est. Il n'y a pas que les SS qui se sont couverts de honte en France, en Italie et en Belgique...
Comme quoi, plus de 60 ans apres, l'etude du nazisme reste un sujet dont on est loin d'avoir fait le tour. Tant mieux d'ailleurs, les etudiants en Histoire membres de ce forum ont encore du boulot devant eux !
Pardon, mais je me suis mal exprimé.
Lorsque je parlais d'études à engager, je ne voulais pas dire "à propos de l'activité de la Wermacht
pendant la guerre" qui elle, comme vous le faites remarquer, fait l'objet maintenant d'une abondante bibliographie. Et de nouveaux livres sont attendus.
Non, pour ma part, je pensais à l'activité de ces officiers
après la guerre, dont l'objet a été de distinguer la Wehrmacht (pour eux, "l'armée régulière") de la SS (pour eux, l'armée politique et hitlérienne).
Il y a eu à partir de 1946, une série d'actions, dont la construction du mythe d'un Rommel apolitique et résistant au nazisme fait partie, participant au complot contre Hitler. Mythe (mais ce n'est pas le seul), dont l'objet était évidemment de s'affranchir de toute responsabilité et d'éviter les procès pour crimes de guerre.
Il s'agissait aussi pour ces militaires de se donner une apparence respectable afin d'occuper des postes de haut niveau dans la nouvelle Allemagne à reconstruire.
En se servant habilement de la guerre froide, en mettant en avant leur expérience de la guerre moderne contre les Russes, et en se construisant un passé de résistant au régime nazi, de nombreux anciens officiers généraux surent se replacer dans la nouvelle hiérarchie militaire allemande.
Et cela a bien réussi, avec par exemple la nomination de Speidel au commandement des forces terrestres de l'OTAN en 1956 !