Suite au traité de Versailles, on détruit tout ce qui ressemble à une fortification moderne en Allemagne... Sauf en Alsace-Lorraine, où les Français gardent tout pour leur compte ! Une aubaine pour les historiens, qui se retrouvent avec un panel complet de cuirassements en place, donc certains uniques en leur genre...
Après la guerre, on cherche effectivement à normaliser les choses, comme on l'avait déjà fait jusque dans les années 1880 d'ailleurs. Mais cette fois, au lieu de concevoir de grands forts normalisés, on prend acte des évolutions apparures à la fin des années 1890, développée dans les Festen de Mutzig et surtout Metz, de même que des enseignements de la guerre. Il s'agit de s'adapter au terrain, en tirant avantage de chaque élément du site. Dans un souci de rationalisation, les Allemands vont en effet développer des plans-types. Cela étant, les premières fortifications construites par les Allemands dès 1934 n'ont encore rien de ce qui suivra : le Ostwall, dont les travaux s'achèvent, inachevés, en 1938, est le produit des dernières Festen de Metz (Feste von der Goltz, 1910-1916) et de l'espionnage effectué sur la Ligne Maginot. L'idée est simple : des entrées en arrière, qui donnent sur une galerie principale parallèle au front (et non perpendiculaire comme chez les Français), puis en avant des batteries d'artillerie sous béton et encore en avant de l'infanterie, toujours sous béton et tout le monde relié par galerie.
Hitler visite le site en 1935 et se fait expliquer la chose. Problème : ces fortifications demandent des troupes spécialisées et les armements sont spécifiques. La réaction est sans appel : votre ouvrage est sans avenir. Trois ans plus tard les travaux s'arrêtent sans que l'artillerie ait été mise en place (dommage : j'aurais bien voulu voir les cloches pour canons de trois à quatre cent tonnes prévues...).
Entretemps, la construction du Westwall a commencé en 1936. Et là Hitler est enchanté : de la fortif à taille humaine, avec toutes les troupes qu'on veut dedans, des armements de campagne... Bref que du bon ! Là en effet on utilise des plans-types, idée reprise plus tard pour la grande improvisation de l'Atlantikwall.
Le Ostwall est la limite ultime des grands systèmes de fortifications de temps de paix. L'évolution des armements le pousse à de telles extrémités financières que le système finit par s'écrouler de lui-même. Tout ce qui vient après n'est plus de la fortifications temps de paix, c'est un champ de bataille préparé, plus proche de l'
Armierung allemand de 1914, qui consiste à préparer des plans-types et des plans d'organisation du terrain avant guerre, qui ne seront réalisés qu'à l'entré en guerre, que de fortifications construites sur le long terme, avec les moyens et le temps adéquats.
J'espère que tout le monde a suivi, ma compréhension de l'évolution des fortifications modernes et mes réflexions les concernant évoluent très vite en ce moment... Donc si je fais trop compliqué hurlez j'expliquerai ce que vous ne comprenez pas
!