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Qui a réellement gagné la guerre ?

Cette rubrique renferme tout ce qui concerne le front ouest du conflit, y compris la bataille des Ardennes ainsi que les sujets communs à tous les fronts tels, les enfants et les femmes dans la guerre, les services secrets, espionnage...
MODÉRATEUR: gherla

Re: Qui a réellement gagné la guerre ?

Nouveau message Post Numéro: 61  Nouveau message de Snakealx  Nouveau message 17 Juin 2009, 21:37

Ca pour être intéressant, il l'est. il me rappelle un bouquin qui s'appelait "l'agence Tass est autorisée à déclarer".

Je ne pensait que ce genre de roman avait disparu depuis les années 50.

Je cite quelques morceaux choisis

"Staline a-t-il violé les principes de souveraineté et d’indépendance de pays tiers ? En ce qui concerne la Pologne, la Finlande et la Roumanie, c’est certainement le cas. À propos des pays baltes, on ne peut pas effacer d’un simple revers de manche l’argument selon lequel les peuples baltes ont demandé eux-mêmes leur adhésion à l’U.R.S.S." (c'est moi qui annote le certainement !)

Mais dans quelle mesure ces principes sont-ils absolus, voilà la question. L’alternative à la violation de cette souveraineté par les Soviétiques consistait en une violation encore beaucoup plus brutale de cette souveraineté par les nazis. Le maintien fanatique du principe de la souveraineté et le refus aveugle de permettre l’accès de son territoire aux forces soviétiques a conduit, non seulement à ce que la Pologne fasse échouer la coalition soviéto-franco-britannique, mais encore à ce que ce pays soit une proie sans défense pour les armées hitlériennes.

Bill Clinton, président des U.S.A., a inauguré la célébration du Jour J [en mai 1994] par une tape amicale sur l’épaule de premier Berlusconi et de ses acolytes fascistes.
Cinquante ans après le Jour J, l’objectif américain est atteint. Les communistes sont chassés du pouvoir dans toute l’Europe et le fascisme a reçu un nouvel habit « démocratique ». « Il nous a fallu plusieurs mois pour arriver jusqu’à l’Elbe et encore 44 ans pour libérer Varsovie et Berlin », a déclaré Clinton.


Pendant trois ans, les impérialistes occidentaux abandonnent presque entièrement les Soviétiques à leur sort dans cette boucherie. Et finalement, en 1944, lorsqu’ils s’aperçoivent que la Russie est en train de gagner, ils viennent en aide à l’Allemagne.

Personnellement, je trouve que ça manque de vipères lubriques ! On dirait un extrait du "petit monde de don Camillo" sauf que Peppone était drôle et sympathique


 

Voir le Blog de Snakealx : cliquez ici


Re: Qui a réellement gagné la guerre ?

Nouveau message Post Numéro: 62  Nouveau message de LENEVETTE Roger  Nouveau message 27 Juin 2009, 11:21

AVANT-PROPOS

Le mercredi 12 septembre 1973 après-midi, j'étais monté à Paris, et je me trouvais Avenue de la Motte-Piquet à Paris, laquelle était noire de monde. Dans le sens Ecole Militaire Invalides, un cortège puissant, serré, silencieux, s'avançait ; pas de clameurs, pas de banderoles ; une foule immense, réprobatrice, des visages soucieux, hommes, femmes, jeunes et moins jeunes
Dans l'instant même en effet, des hommes mouraient pour la liberté, et bien que cela fut très loin, au bord de l'océan Pacifique, ces nouvelles victimes de la sauvagerie fasciste étaient très près de nous : il s'agissait de nos frères du Chili sur lesquels venait de s'abattre la terreur. On n'en savait pas encore grand-chose sinon la mort du Président Salvador Allende et de ses proches compagnons, mais on supposait déjà ce que signifiait pour les travailleurs, pour tous les progressistes, l'apparition de la face hideuse du fascisme.
Une fois de plus, l'indignation du Peuple de Paris jaillissait comme hélas déjà tant de fois dans le passé. Plein de douleur et de colère, que ce soit pour l'assassinat des époux Rosenberg, contre les guerres coloniales, toujours devant des crimes inexpiables d'une société bâtie sur l'inégalité, l'injustice et l'écrasement des faibles.
24 heures auparavant, le 11 septembre, au Chili, un coup d'état réalisé par l'armée avait jeté bas le gouvernement de l'Unité Populaire. Le sang coulait, les camps de concentration se remplissaient de communistes, de socialistes, de progressistes de toutes nuances qui avaient cru aux possibilités d'une relative justice sociale.
Quel était donc le crime du Président Allende et de son gouvernement venu au pouvoir le plus légalement du monde, trois ans plus tôt.
Il avait nationalisé les banques ainsi que certains secteurs clé de l'industrie. Il avait réalisé en partie la réforme agraire en transférant aux coopératives paysannes d'immenses domaines qui souvent restaient en friche. Beaucoup de revendications ouvrières avaient été satisfaites.
Voilà bien ce qui est insupportable à l'esclavagisme moderne ; la bourgeoisie ne pouvait laisser faire. Dans son opposition elle avait l'appui ouvert, et préparé de longue date, de l'impérialisme américain avec l'aide directe de son sinistre CIA comme ses dirigeants l'avouèrent par la suite.
Petite et moyenne bourgeoisie appuyaient l'opposition ; la Démocratie Chrétienne encourageait le sabotage de l'Economie comme par exemple la grève des patrons camionneurs, celle des « cols blancs » (médecins, avocats, ingénieurs, pilotes, officiers de marine marchande).
En défilant dans cette grande avenue parisienne les derniers développements de la situation de ce lointain pays nous revenaient en mémoire : l'ultimatum des généraux au Président Allende, les tracts largement diffusés par les fascistes « Patrie et Liberté » et dans lesquels on pouvait lire : « s'il n'obéit pas à l'ordre que lui donne le Chili, le peuple fera justice en exigeant sa vie et celles de ses complices ».
Enfin, les épisodes du coup d'état, la résistance héroïque de ceux de ses partisans qui l'entouraient et la mort glorieuse du Président.
Toute la dignité, toute l'émotion du Peuple de Paris se révélaient dans cette importante manifestation ; ils étaient là de toutes les professions, de l'ingénieur au manœuvre : des cadres, des intellectuels, des visages habituels et bien d'autres, des militants connus, perdus dans la masse. A un moment, juste devant moi, un travailleur en bleu de travail dit à son voisin :
« Tout de même, si c'avait été Moustache, ça ne se serait pas passé comme ça ! »
- C'est sûr, répond son voisin.
- Ce n'est pas la même situation, mais tout de même, dit un troisième.
Combien de fois l'avais-je déjà entendue cette phrase ! A chaque tournant difficile, quand les obstacles paraissaient insurmontables : « Si c'était Lui, il s'en sortirait ». Même pendant la guerre, aux heures les plus noires, Moscou menacé, Leningrad encerclé, la ruée des barbares paraissant irrésistible, contre le doute qui pouvait nous envahir nous pensions : « Oui, mais Joseph est là, il fera face.
Tel était le sentiment profond des militants ouvriers communistes, la croyance en un guide sûr, non pas infaillible, même Lénine ne l'était pas et l'écrivait.
Il n'est pas douteux que de nombreux historiens se pencheront sur les problèmes que soulève l'évolution tragique du Chili. Son peuple, un peu plus tôt, un peu plus tard, remettra les choses à l'endroit mais, ce que je veux retenir de ce jour de manifestation du 13 septembre 1973, c'est qu'à cette occasion et dans ce cortège, trois ouvriers français ont évoqué l'action de Staline. Je les ai entendus, je les ai vus marchant devant moi, je sais par expérience que des milliers d'ouvriers en font autant, très souvent, et cela malgré la formidable campagne antisoviétique centrée le plus souvent sur Staline, malgré la déstalinisation opérée en Union Soviétique à partir du rapport de Khrouchtchev présenté devant le 20e congrès du Parti Communiste Soviétique le 25 février 1956.
Pourquoi, en France, Staline est-il resté si vivant dans la mémoire de nombreux travailleurs communistes malgré l'intensité de la propagande antisoviétique de la bourgeoisie, de ses zélés serviteurs et aussi, il faut bien le dire, de la position prise par certains intellectuels communistes qui les rejoignent sur de nombreux points.
Avons-nous affaire à une survivance du culte de la personnalité de Staline chez ces travailleurs malgré tant d'années écoulées ?
Que plus tard ce culte ait existé, c'est certain; mais pour le moment nous sommes en présence de travailleurs qui, à propos d'une tragédie de l'histoire, évoquent familièrement le nom du continuateur de Lénine
La personnalité de Staline a déjà été à l'origine d'une importante littérature, des laudateurs et des adversaires, des écrivains, des politiques, des historiens, mais tous des intellectuels. Et si, pour une fois, un prolétaire prenait la plume ! qu'un ouvrier dise ce qu'il pense d'un homme qui a joué un si grand rôle dans le plus formidable des bouleversements que l'humanité ait jamais connus !
Au surplus et devant l'intense et durable campagne antisoviétique basée sur la période concernée, ceux qui furent Staliniens se le reprochent plus ou moins comme s'ils portaient en eux le péché originel. Est-ce donc une si grande erreur d'avoir été Stalinien ? Et doit-on, à cause de cela, rejeter toute l'œuvre accomplie par la Révolution Russe sous la direction de Staline.
Je me souviens de cet hiver 1944-1945 ou dans les marais de Fégréac, avec les copains nous évoquions les camarades russes qui comme nous étaient face au même ennemi, et sans doute dans des conditions pire que les nôtres qui n’étaient pourtant pas enviables à cause de la rudesse de cet hiver. Souvent, entre FTP, nous parlions de Staline, les plus anciens utilisant son prénom "Joseph". Pour nous, il était le grand chef qui avait su conduire son peuple pendant une bonne vingtaine d'année, et avec lequel il avait su mettre fin aux victoires des nazis alors qu'ils étaient encore maître de tous les autres pays d'Europe. Lorsque nous en parlions, les Russes reconduisaient les nazis à Berlin et nous avions parfaitement conscience de ce que nous devions à ce peuple et à son chef.








"Joseph" ce méconnu

I Les Premières Années :
« Pour aborder sérieusement les questions sérieuses, je dirai qu'il faut faire de l'histoire, essayer d'acquérir une culture historique, selon nos moyens et nos disponibilités de lecture, mais faire de l'histoire. Elle seule permet de donner, même à l'événement actuel, sa vraie dimension et souvent son sens.

Joseph Vissarionovitch Djougachvili est né le 21 décembre 1879 à Gori, gouvernement de Tiflis (aujourd'hui Tbilissi) en Géorgie dans une misérable habitation de cette époque, comme il était de règle pour des travailleurs, fils de serf paysan ; le père, cordonnier à Tiflis, la mère, ménagère pieuse et digne, compagnons permanents de la pauvreté.
Avoir onze ans en 1890, perdre son père cette année-là et pourtant continuer l'école, commencer à lire beaucoup mais surtout vivre à une époque où de grandes idées se répandent comme la rosée après la fraîcheur de la nuit.
Il continue l'école à Gori jusqu'en 1894 et cette année-là il entre au séminaire de Tiflis. Les conditions de vie y sont dures, souvent avilissantes, mais l'accès à la connaissance en est l'enjeu. Il ne faut pas y lire n'importe quoi, encore moins en discuter, sauf clandestinement. C'est une ouverture et une orientation ; pénétrer la culture universelle mais aussi approfondir les problèmes que l'humanité pose aux hommes en cette fin du XIXe siècle.

Donc, de 1894 à 1898 au séminaire de Tiflis capitale de la Géorgie.
Et qu'est-ce que la Géorgie ? Tout simplement une colonie de l'immense empire Tzariste qui, avec l'Arménie et l'Azerbaïdjan forme la Transcaucasie bordée à l'Ouest par la mer noire, au nord par le Caucase, à l'est par la mer Caspienne et enfin au sud par la Turquie. Comme toutes les colonies de l'empire elle devait subir la russification et une oppression sans limite. De nombreux peuples y vivaient : Géorgiens, Ossètes, Arméniens, Kurdes, des Turcs, des Juifs et beaucoup d'autres en perpétuelle opposition entre eux et toujours prêts à s'entr'écharper.
Malgré cette mosaïque toute hérissée de contradictions, des courants de libération du joug colonial y cheminaient et, comme dans le reste de l'empire, le marxisme s'y développait conjointement avec les débuts de l'industrialisation mais avec au moins deux décennies de retard sur les pays avancés d'Europe.

Il faut dire qu'alors, la Russie sortait à peine du régime féodal ; bien que de dix ans antérieurs, la réforme agraire et l'abolition du servage n'avaient servi qu'à opprimer davantage les paysans qui se virent contraints de payer aux propriétaires fonciers un droit de rachat exorbitant qui tout en les dépouillant, les privait d'une grande partie de la terre dont ils jouissaient auparavant.
Et pourtant que de luttes avaient été menées pour en arriver à cette abolition du servage ! Que de révoltes paysannes nées spontanément d'une extrême misère et qui avaient fini par terrifier les propriétaires fonciers et le pouvoir tzariste !
Les paysans devaient, après l'abolition du servage, louer la terre aux propriétaires fonciers aux conditions imposées par ceux-ci ; de plus, ils devaient travailler gratuitement avec leur cheptel une portion de la terre seigneuriale. La location se payait parfois par la moitié de la récolte ; à cela s'ajoutait les amendes pour les moindres fautes et même, c'est à peine croyable, les châtiments corporels qui durèrent bien longtemps après l'abolition officielle du servage en 1861 et jusqu'au début du XXe siècle.
Indemnités de rachat, fermages, impôts écrasants, brimades de toute nature, qu'y avait-il de changé depuis l'abolition du servage ? Simplement que le paysan était libre de sa personne, qu'il ne pouvait être acheté ni vendu comme un objet ou un cheval. Mais il vivait dans des conditions plus terribles qu'auparavant et était mis dans l'impossibilité d'améliorer son exploitation, donc d'en augmenter le rendement, ce qui peut expliquer les famines qui se produisaient de temps en temps lorsque les conditions climatiques venaient aggraver cette situation.
Bon nombre de paysans quittaient leur village pour essayer de trouver dans les fabriques et les usines un meilleur gagne-pain mais, là également, ils se heurtaient à l'exploitation capitaliste et si, n'en pouvant plus, ils cessaient le travail, la police, les cosaques arrivaient pour les matraquer et les réduire à la soumission complète puisque déjà ils ne jouissaient d'aucun droit politique dans la Russie tzariste.
Et pourtant, nous n'avons pas affaire à un peuple passif. Aux incendies de châteaux et aux saccages des domaines des propriétaires fonciers répondaient les luttes ouvrières ; tout au long du XIXe siècle, en effet, des mouvements se produisirent.

C'est en 1796 parmi les ouvriers de Kazan, en 1797 dans le gouvernement de Moscou, en 1798 et 1800 à Kazan, encore en 1806 Moscou et Jaroslav, en 1811 dans le gouvernement de Tambov, en 1814 dans celui de Kalouga, en 1815 à Jaroslav et Kazan, et de même en 1818 et en 1819, en 1821 à Voronège et Kalouga, en 1823 à Vladimir, Moscou, Jaroslav, à Kazan toujours en 1829-1834-1836, en 1837 à Toula, en 1844 à Moscou, en 1851 à Voronège et ainsi on pourrait continuer l'énumération jusqu'à la fin du siècle.
Ceci explique certainement l'ampleur du mouvement populiste et l'énorme influence qu'il exerça pendant plusieurs décennies et dont l'apogée peut se situer autour des années 1870-1880.
Mouvement formé essentiellement d'intellectuels qui eurent le grand mérite de percevoir les premiers la nécessité d'un changement fondamental, et se firent les protagonistes de la Révolution. Mais une révolution qui aurait été réalisée par le soulèvement des masses paysannes, sans voir le rôle que serait appelée à jouer la classe ouvrière alors, il est vrai, en formation. Les Narodniki, comme on les appelait, firent preuve d'un grand enthousiasme pour cette révolution qu'ils appelaient de tous leurs vœux et aussi d'un très grand courage dans l'action, d'un grand dévouement à la cause du peuple avant d'en venir à des conceptions plus rétrogrades qui les opposèrent aux marxistes.
Le marxisme ne pouvait se développer qu'en bataillant ferme contre les conceptions erronées des Narodniki sur le rôle de la paysannerie dans une éventuelle révolution. Il fallait, au contraire, fonder la stratégie révolutionnaire sur le rôle principal de la classe ouvrière et, en conséquence, il y avait nécessité de créer un parti de la classe ouvrière.
Autour de Plékanov et Axelrod se forma une génération de révolutionnaires qui élaborèrent en 1885 un projet de programme du Parti Social Démocrate après qu'ils aient en 1883 fondé le « Groupe de l'Emancipation du Travail » qui avait été précédé lui-même en 1878 par l'Union Ouvrière du Nord de la Russie.
Le fait que se soit créée trois ans auparavant, soit en 1875, l'Union Ouvrière du Sud de la Russie n'indique pas, comme on pourrait le croire que le Sud ait été plus avancé, au contraire, aussi bien du point de vue des conceptions politiques que de l'ampleur des luttes ouvrières.
Mais partout, au sud comme au nord, se levaient des légions de combattants qui se proposaient de transformer le monde et parmi les jeunes garçons qui étudiaient au séminaire de Tiflis de 1894 à 1898 il s'en trouvait un dont le nom entrerait plus tard dans la légende des siècles.
Joseph Vissarionovitch ne se distinguait guère par un esprit de discipline, au contraire, plutôt premier dans les lectures interdites et dernier dans le respect des consignes. Des courants d'idées cheminaient. On discutait dans les coins :
- nationalisme, la Géorgie était opprimée
- populisme, le courant en perte de vitesse subsistait ;
- marxisme, il naissait et se développait.
C'est vers ce dernier que, tout naturellement, Djougachvili se portait pour devenir, par la suite, l'animateur et le dirigeant du cercle qui en était né. Mais la clandestinité à l'intérieur d'une collectivité assez réduite est difficile à tenir et bientôt le jeune révolutionnaire va être exclu du séminaire.

Nous sommes en 1898, année de la naissance du parti social-démocrate russe, et c'est à la section de Tiflis qu'il va adhérer avec déjà une conception bien assise sur le rôle dirigeant de la classe ouvrière. Pour lui, le débat est tranché entre les narodniki et les marxistes ; ce sont les ouvriers qui conduiront la plus formidable révolution de tous les temps. Mais, et ce mais a une importance énorme et particulièrement pour la Russie, en alliance avec la paysannerie.
Sans cette alliance, pas de succès possible. Cela devient un dogme dont il ne s'écartera jamais.
Pourquoi cette révolution à venir était-elle considérée à cette époque, et pourquoi l'est-elle toujours maintenant qu'elle s'est réalisée, comme la plus importante de toute l'histoire de l'Humanité ? Parce que c'est la première fois depuis que le monde est divisé en classes sociales avec intérêts divergents, c'est-à-dire depuis la fin de la lointaine société primitive patriarcale, qu'une classe révolutionnaire revendique le pouvoir, non pour dominer et exploiter d'autres classes sociales, mais pour construire une société sans classes antagonistes.
Donc, le but à atteindre : faire cesser l'exploitation de l'homme par l'homme en mettant à la disposition de la société tout entière les moyens de production et d'échange dont elle devient propriétaire.

Djougachvili va donc militer parmi les ouvriers. D'abord les cheminots de Tiflis, les ouvriers du tabac, ceux de la chaussure, ceux de l'observatoire météorologique et, dès cette époque et à partir d'elle, presque toujours il vivra clandestinement avec des noms d'emprunt : Sosso, David, Koba, Ivanovitch et bien d'autres pour ensuite adopter définitivement celui de Staline.
D'après ses compagnons d'alors, une qualité primordiale apparaît chez lui : son langage simple, direct, compréhensible pour tout le monde, à plus forte raison pour les ouvriers. Par sa bouche le marxisme, ce socialisme scientifique, devient limpide, s'impose à la raison, conquiert déjà l'avenir.
Contrairement à d'autres qui font effort pour se faire entendre et comprendre, chez lui c'est naturel, ce n'est pas l'intellectuel qui parle au peuple, c'est le peuple qui se parle à lui-même ; c'est là un don exceptionnel qui pèsera lourd dans l'histoire de l'Humanité lorsque de l'issue d'un combat gigantesque son sort dépendra.

Dans ces premières années où l'organisation de la lutte des travailleurs constitue sa raison de vivre, toute autre préoccupation disparaît. D'un désintéressement absolu, obligé de se cacher constamment, ne mangeant pas toujours à sa faim et cependant plein de dynamisme et même de gaîté, il ne cesse d'augmenter son influence parmi ses compagnons.
Ces années-là sont marquées par un développement conjoint du mouvement ouvrier et estudiantin, le premier précédant et influençant le second, mais le second contribuant également au développement du mouvement ouvrier; en 1895 il y a déjà des étudiants marxistes.
Zinoviev nous apprend dans son histoire du Parti Communiste Russe qu'à cette époque le mot « étudiant » est synonyme de révolutionnaire.
« La plupart des élèves des établissements d'enseignement supérieur étaient pour la révolution ou tout au moins dans l'opposition » (1900-1905).
De grandes grèves ont lieu à Tiflis en 1900-1901 et une grande manifestation en mai 1901.
C'est le reflet d'une prise de conscience de plus en plus grande à laquelle n'étaient pas étrangers les jeunes militants groupés autour de Koba, dans les deux cercles marxistes qu'il animait. C'est également à ce moment qu'un appui théorique considérable va leur parvenir sous la forme d'un journal qui va devenir un centre doctrinal. Le premier numéro de l' « Iskra » (l'étincelle) va paraître à Munich en décembre 1900 (Conçu par Lénine pendant sa déportation en Sibérie. Il avait pour devise « De l'Etincelle jaillira la Flamme » tirée de la réponse des Dékabristes à Pouchkine.) et pénétrera clandestinement en Russie.
Pour "Sosso", à moins que ce soit "Ivanovitch", jouer son rôle de révolutionnaire, c'est mener son travail de vulgarisateur du marxisme, c'est discuter avec les ouvriers, les convaincre ; c'est donc parler en se tenant aux aguets mais c'est aussi écrire, faire des tracts à l'occasion d'événements qui intéressent la vie des travailleurs. Pour ce faire, il faut au moins posséder une imprimerie, même rudimentaire et s'en servir, la cacher, trouver des camarades de confiance qui assureront cette tâche.
Malgré toutes les précautions prises et après avoir échappé tant de fois aux recherches de la police dont il est l'objet, un jour c'est l'arrestation ; il sera détenu à Batoum et déporté en Sibérie.
Il n'y restera pas longtemps, s'évadera et bientôt réapparaîtra à Batoum et continuera inlassablement son labeur obstiné de jeune ouvrier de la révolution.
Henri Barbusse dans son livre « Staline » décrit un épisode : « Le surmenage incessant, le formidable inconfort, semait la maladie parmi les militants. Koba ressentit les premières atteintes de la Tuberculose. Ce fut l'Okhrana (Okhrana, police politique.) qui le guérit, dans des conditions telles qu'il n'eût aucun gré à lui en savoir. Il était en Sibérie, en pleine campagne, lorsqu'il fût assailli par cette terrible tourmente glacée qu'on appelle pourga. Pour y échapper, les gens n'ont que le recours de s'allonger et s'enterrer dans la neige. Lui suivit son chemin qui était une rivière glacée. Il mit des heures pour faire les trois kilomètres qui le séparaient d'une cabane. Quand il franchit enfin un seuil, on le prit pour un revenant : de la tête aux pieds il n'était qu'un glaçon. On le dégela. Dégelé, il tomba et dormit dix-huit heures d'affilée. De cette affaire-là, sa tuberculose disparut à jamais. C'est comme ça : Quand la Sibérie ne tue pas les tuberculeux, elle les guérit radicalement. Pas de moyen terme : le froid emporte ou l'homme ou le mal (un peu au hasard (Barbusse, ouvrage cité.)). »
Et la vie poursuit son cours. Koba mène une existence rythmée comme les saisons : action révolutionnaire, prison, bagne, évasion.

« De 1904 à 1905 écrit Ordjonikidze, Koba était pour les mencheviks, le plus haï des bolcheviks caucasiens, il en devint le dirigeant reconnu. »
C'est dire combien était vive la lutte entre les deux courants qui divisaient la Social-démocratie Russe, les partisans de la lutte des classes et les réformistes.
A cette lutte déterminante pour l'avenir, Ivanovitch prend une part prépondérante dans le Caucase ; il s'affirme dès cette époque comme un disciple éclairé de Lénine le Grand, l'Aigle des montagnes. Il ne le connaît pas encore physiquement, ce qui ne tardera pas, mais il sent en lui le chef incontestable de la Révolution.
Au début de 1905 il dirige le journal bolchevik illégal « La lutte du Prolétariat » et il publie une brochure sur les problèmes intérieurs du Parti, cela pour la Géorgie.
En décembre 1905, Staline est délégué à la conférence de Tammerfors en Finlande et c'est là qu'il rencontre pour la première fois Lénine. Cette rencontre est restée célèbre surtout par le récit qu'en a fait Staline lui-même et qui est rapporté par tous ses biographes.
Par les commentaires qu'il en fait, Staline, alors le plus effacé, le plus modeste des militants laisse apparaître les germes de ce qui lui sera si justement reproché plus tard : une considération exagérée, un véritable culte du Chef. Pour lui, Lénine n'est pas seulement le dirigeant incontesté des bolcheviks âgé de 35 ans, donc son aîné de 9 ans, mais le plus grand des révolutionnaires de tous les temps, le véritable « Aigle des Montagnes » selon sa propre expression. En cela il n'a pas tort mais il en tire des conclusions assez spéciales sur le comportement que devrait avoir à ses yeux un tel homme.
Il pensait que Lénine ne pénétrerait dans la salle de conférences que lorsque tous les délégués seraient présents et qu'il gagnerait la tribune au milieu d'une haie et sous les acclamations de ses admirateurs. Au lieu de tout cela, il découvre que Lénine était arrivé parmi les premiers et qu'il était en conversation au fond de la salle avec quelques délégués. Il tombe de haut en constatant que son idole était un homme des plus ordinaires et que même physiquement, sa taille était légèrement en dessous de la moyenne.
Si la surprise est totale, son engagement comme partisan n'en est pas entamé et il montrera au cours des décades qui suivront qu'il est apte à se montrer son meilleur disciple.
La conférence de Tammerfors avait à discuter de la nécessaire unité du Parti car, s'il apparaissait de l'extérieur comme une seule organisation, en réalité et sous le même vocable, vivaient deux partis différents avec leurs centres respectifs : les Bolcheviks et les Mencheviks. Bien que la durée de la conférence fut limitée à cause des événements (une insurrection avait débuté à Moscou) elle se préoccupa néanmoins de l'attitude à adopter à l'égard de la nouvelle Douma, participation ou boycott, car une partie importante de la paysannerie espérait, par cette voie, la réforme agraire.
Il y fut décidé la convocation d'un congrès dit « d'unification » et la conférence avait également à faire le bilan de l'année écoulée, si riche en événements de toutes sortes et si prometteuse en faits révolutionnaires.

Cette année 1905 avait débuté par ce qui est entré dans l'histoire sous le nom de "dimanche sanglant". En effet, le 9 janvier, sous l'égide du pope Gapone une grande manifestation ouvrière était préparée à St Pétersbourg. Le but recherché par son organisateur tendait à détourner les travailleurs de l'action révolutionnaire. Au début du mois une grève avait éclaté à l'usine Poutilov, la plus grande entreprise de la capitale, bientôt soutenue par les autres usines et fabriques et ceci dans un climat de tension extrême provoquée par le renchérissement des prix, et bien d'autres sujets de mécontentements découlant de la guerre Russo-japonaise qui avait débuté juste un an auparavant.
Gapone proposait aux ouvriers d'aller au palais d'Hiver en cortège pacifique sous les icônes et bannières religieuses porter et remettre au Tzar une supplique faisant état de leur misère. Il était sûr qu'en sa grande bonté le Père du Peuple satisferait leur demande.
Les bolcheviks avaient flairé le piège et s'étaient efforcés de dissuader le peuple ; mais leurs efforts furent vains. Ce que voyant, ils décidèrent alors bravement de s'y joindre et de donner des explications en cours de route.
C'est ainsi qu'en ce matin du 9, la procession s'ébranla avec plus de 140000 participants, travailleurs, femmes et enfants portant croix et portraits du Tzar.
Ils furent accueillis devant le palais par les salves de l'infanterie et ensuite les charges de cavalerie qui frappaient à coup de sabre et de cravache. Il resta sur le pavé des milliers de tués et de blessés.

Par cet acte barbare, le tzar avait déjà engagé le sombre avenir de l'empire. Un grand voile s'était déchiré pour la masse du peuple russe dont l'émotion fut à son comble ; une vague de grèves déferla, la paysannerie fut elle-même entraînée. La Révolution faisait ses premiers pas, la lutte des ouvriers devint plus politique.
Le premier mai marqua un développement des différentes actions avec souvent des collisions avec l'armée. Toutes les grandes villes furent touchées ; les premiers soviets apparurent. En juin ce fut la révolte de la mer noire et l'odyssée du cuirassé Potemkine.

L'année 1905 fut entièrement marquée par de sanglants affrontements. Les paysans entrèrent également dans la danse, attaquant les grands domaines fonciers, partageant le blé, saccageant les raffineries, procédant à des coupes de bois massives. Les propriétaires s'enfuyaient vers les villes et la troupe arrivait, massacrait les paysans ou bien les fouettait sur la place publique et la lutte s'étendait : la Russie, la Transcaucasie, la région de la Volga s'y trouvaient plongées.

Avec l'échec de la Révolution vinrent les années noires de la réaction. Staline fait face avec sa foi inébranlable. Il va être maintenant de toutes les batailles idéologiques. Il est au congrès de Stockholm en avril 1906, congrès dit d'Unité. Un fort courant se développait parmi les ouvriers pour unir le parti ; cette unité serait, pensaient-ils, source de puissance mais la lutte était dure entre les bolcheviks et les mencheviks. Les questions sont importantes : participation ou non à la Douma (parlement) ? Travail politique illégal ou non ? etc..

Les bolcheviks avaient été durement étrillés par la défaite et la répression qui s'en était suivie : tués, blessés, déportés. Ils ne purent avoir autant de délégués que d'organisations qu'ils contrôlaient ; ils furent minoritaires et le Comité Central issu du congrès se composa de six mencheviks et trois bolcheviks.

Le reflux de la révolution se poursuivait. Bien que 1906 et 1907 furent témoins d'importantes luttes ouvrières et paysannes, la répression décimait tant de militants, que l'abattement gagnait même les rangs du Parti ; certains intellectuels critiquaient le marxisme ; des ouvriers lâchaient prise.
Et pourtant le Ve congrès tenu à Londres au printemps de 1907 enregistra un progrès de l'influence du parti social-démocrate. Là, les bolcheviks triomphèrent.

A son retour du congrès, Staline va militer pendant quelques mois à Bakou et diriger "Le Prolétaire de Bakou" qui joue un rôle intéressant dans la confrontation idéologique. Les deux grands courants de pensée se mesurent sur de nombreux sujets ; par exemple : la signification de la révolution de 1905.

Etait-on en 1847 ou en 1849 ? Autrement dit, la tornade révolutionnaire pouvait-elle être assimilée à la révolution de 1848 en France et dans d'autres pays, soit en quelque sorte un avortement des aspirations ouvrières, ou bien au contraire, au début d'une action de plus grande envergure ?

Un autre problème : utilisation ou non de toutes les possibilités légales ? Là les bolcheviks étaient eux-mêmes divisés. Chez les mencheviks on était partisan de liquider purement et simplement toute action clandestine. Constamment de nouvelles questions se posaient. La retraite des forces révolutionnaires s'effectuait, en général, en assez bon ordre cependant qu'un géant de la pensée moderne démêlait les fils les plus embrouillés : Lénine. Et sur ses traces, en accord constant, Staline œuvrait à son échelon.

II Une Œuvre Capitale :
Il est assez difficile de comptabiliser les arrestations de Staline, ses évasions, le nombre de mois de prison, les séjours au bagne. Notons quelques faits : arrêté fin 1907 ou début 1908, évasion ; arrestation en 1910, évasion en 1911, il se fixe à St Pétersbourg et bientôt de nouveau arrêté mais s'évade et revient à St Pétersbourg où il déploie une grande activité.
Il ne peut se rendre à la conférence du Parti tenue à Prague au début de 1912 mais y est élu au Comité Central. Il participe à la création de la Pravda et on le retrouve à la conférence de Cracovie fin 1912 où fut consacrée définitivement la scission entre bolcheviks et mencheviks.
Staline vient d'avoir trente-deux ans. Il est en pleine vigueur. Sa vie de famille ne compte plus, il est tout entier à sa tâche de révolutionnaire professionnel. On le voit partout bien que contraint aux plus grandes précautions pour éviter arrestations et déportations, ce qu'il ne réussit pas d'ailleurs à éviter complètement. Entre ses tâches pratiques il garde le temps de penser. Il est devenu un marxiste qui fait autorité et en cette qualité il rêve de l'avenir de son immense pays.
Il voit mieux que tout autre comment est constitué cet énorme assemblage de peuples différents avec, au centre, la Russie et tout autour un empire colonial d'une diversité extrême, subissant la dictature tzariste qui s'exerçait à l'égard des peuples non russe avec une grande férocité.

La Russie de cette époque était considérée dans les milieux socialistes du monde entier comme une prison des peuples; les nombreuses nationalités non russes pliaient sous un pouvoir autocratique qui imposait une russification accélérée accompagnée des pires outrages et humiliations. Toutes les charges d'Etat étaient occupées par des fonctionnaires russes ; il n'était tenu aucun compte des langues et des cultures des nations soumises ; toutes les affaires devant les administrations ou les tribunaux se traitaient en langue russe.
L'usage des langues de ces pays était interdit dans les écoles. Le pouvoir tzariste faisait tout pour dresser ces peuples les uns contre les autres. Sa police savait organiser, là des pogroms contre les Juifs, ailleurs des conflits sanglants sur des problèmes secondaires comme par exemple les massacres tartaro-arméniens en Transcaucasie.
Staline originaire de Géorgie connaissait parfaitement cette situation ; comme marxiste clairvoyant il ne pouvait manquer de chercher une solution dans le cadre de la Révolution qui semblait, pour tous les bolcheviks, être imminente.

Comment organiser une grande nation socialiste ?

Quelle idée enthousiasmante pour un révolutionnaire, quel élan pour se projeter dans l'avenir : la révolution prolétarienne peut tout changer, même la nature de l'homme. En premier lieu, s'appuyant sur la science marxiste :
- modifier complètement les rapports humains dans le procès de la production,
- rendre les individus libres et égaux en droits, faire disparaître l'exploitation de l'homme par l'homme.
Mais rêver de cela au début du XXe siècle pour un pays comme la Russie, c'est donner à son rêve une dimension exaltante. C'est pousser les prétentions au bord de l'inaccessible car il ne s'agit pas seulement d'amener à l'intérieur d'une nation un changement du rapport des forces entre les différentes classes sociales qui la composent. C'est faire en sorte que la classe de loin la plus nombreuse, celle des travailleurs ouvriers et paysans, prenne en main le gouvernement de cette nation.

En Russie, sous la domination de l'empire tzariste, il n'y a pas de nation ou plutôt il y en a trop là où règne le tzar de toutes les Russies. C'est un agglomérat, amalgame de cent nations, peuples et ethnies différents, sans communauté de langue, vivant sur un continent de plus de 22 millions de kilomètres carrés, représentant la sixième partie des terres émergées du globe terrestre, soit la moitié de l'Europe et un tiers de l'Asie.
Quel marxiste de haute conception ne verrait-il pas que pour aller au socialisme dans un tel pays, il y a un préalable impératif : faire cesser les collisions fratricides, créer l'harmonie et la communauté d'intérêts qui soudera ces peuples les uns aux autres.
Mais aussi, quel forgeron de l'histoire se saisira à cette fin du marteau et de l'enclume et ne craindra pas le jaillissement des étincelles ? de quelle trempe sera ce géant au combat ?

Sur les mérites de Staline, dans son rapport secret devant le 20e congrès du Parti Communiste de l'Union Soviétique, le 25 février 1956, Khrouchtchev s'exprime ainsi :
« Le but du présent rapport n'est pas de procéder à une critique approfondie de la vie de Staline et de ses activités. Sur les mérites de Staline, suffisamment de livres, d'opuscules et d'études ont été écrits durant sa vie. Le rôle de Staline dans la préparation et l'exécution de la révolution socialiste, lors de la guerre civile, ainsi que dans la lutte pour l'édification du socialisme dans notre pays est universellement connu. Chacun connaît cela parfaitement. »
Et voilà ; sept lignes, et c'est tout, suivront cinquante pages qui s'écartent de l'objectif mis en avant : la lutte contre le culte de la personnalité. Mais nous y reviendrons.
On permettra à l'auteur de ne pas partager cet avis, compte tenu de l'intitulé de ce présent chapitre. Il est intéressant de pouvoir, avec un certain recul, réfléchir sur une période de l'histoire, ici surtout en raison de l'inquiétude, de l'angoisse même, qu'ont éprouvée des millions d'hommes à partir du 22 juin 1941, date où les armées allemandes envahirent l'Union Soviétique.
Ainsi se trouvait brutalement posée, pour la première fois dans l'histoire des sociétés humaines, une question insolite : « Un jeune état multinational n'ayant pas vingt ans d'existence, peut-il résister au plus grand des cataclysmes qui se puisse imaginer : l'occupation par un ennemi mortel qui vise à la destruction de tout ce qui existe sur une grande partie de son territoire et cherche à paralyser ses centres vitaux. »
Pour comprendre le phénomène et admirer ce qu'en ce domaine la science marxiste peut résoudre, il faut remonter à 1912.

Dans un article intitulé « Du programme national du POSDR » où Lénine indiquait les causes qui, en cette période, avaient poussé la question nationale au premier plan, il écrivait : « Dans la littérature marxiste théorique, cet état de choses et les principes du programme national de la Social-démocratie ont été examinés ces derniers temps (Signalons avant tout l'article de Staline) ». En février 1913, Lénine écrivit à Gorki : « Nous avons ici un merveilleux Géorgien qui, après avoir recueilli toute la documentation autrichienne et autre, s'est mis en devoir d'écrire pour le Prosvechtchenïe un grand article. »
Ayant appris que l'on proposait de considérer cette étude comme une simple contribution à la discussion, Lénine s'y opposa résolument : « Il va de soi que nous sommes absolument contre. L'article est excellent. Il traite une question brûlante et nous ne céderons pas un iota sur notre position de principe... »
Peu après l'arrestation de Staline, en mars 1913, Lénine écrivit à la rédaction du « Social-démocrate » : « Nous avons subi de dures arrestations ; Koba a été pris, Koba a eu le temps d'écrire un grand article (pour trois numéros du Prosvechtchenïe) sur la question nationale. C'est très bien, il faut se battre pour la vérité contre les séparatistes et les opportunistes du Bund et les liquidateurs » (Archives de l'Institut Marx-Engels-Lénine.).
Cette étude fut reprise plus tard et publiée sous le titre : « Le Marxisme et la Question Nationale » et servit de base à toutes les études ultérieures, de même qu'elle inspira la première constitution de l'Union Soviétique proclamée en 1922.
On peut donc considérer qu'il s'agit là d'une œuvre théorique essentielle du marxisme qui définit les principes qui doivent présider à l'élaboration d'une doctrine de l'Etat Multinational-Socialiste, des conditions à remplir pour qu'un tel état réalise l'association durable et sans faille de peuples et de nations différentes qui seront régis par une même constitution et qui trouveront réalisés les éléments d'un plein épanouissement et notamment la voie ouverte pour la construction du Socialisme.

Dans l'étude d'un phénomène historique, comme en toute autre matière, la science marxiste procède avec une rigueur absolue.
Et d'abord dans l'analyse : Qu'est-ce qu'une nation ? interroge Staline.
Et il répond : c'est avant tout une communauté, une communauté déterminée d'individus.
Et cette communauté n'est ni de race, ni de tribu, mais une communauté humaine historiquement constituée ; et encore : pas un agglomérat accidentel, ni éphémère, mais une communauté humaine stable.
Ces traits peuvent cependant ne pas suffire pour constituer une nation, s'y ajoute une communauté de langue, ce qui ne veut pas dire que la communauté de langue est suffisante pour constituer la nation, par exemple, l'Angleterre et l'Amérique ne constituent pas une nation.
Une nation ne peut se former qu'à la suite de relations prolongées et régulières et pour cela il faut un territoire commun, donc la communauté de territoire est l'un des traits caractéristiques de la nation ; mais il faut de plus une liaison économique interne soudant les diverses parties de la nation en un tout unique. En un mot : communauté de vie et cohésion économique. Il faut encore ajouter les particularités psychologiques des individus réunis en nation.

Et Staline arrive à la définition suivante :
« La Nation est une communauté humaine, stable, historiquement constituée, née sur la base d'une communauté de langue, de territoire, de vie économique et de formation psychique qui se traduit dans une communauté de culture. »
Voilà pour la nation, mais ce n'est qu'une partie du problème. Certaines nations constituent à elle seule un état ; les conditions énumérées ci-dessus : communauté humaine, stable, de langue etc. ont été réalisées depuis longtemps à l'intérieur d'un territoire dont les frontières ne sont plus guère contestées, mais il existe également des nations englobées dans un seul état et ces états multinationaux peuvent, c'est le cas de la Russie, grouper un grand nombre de nations.
A l'intérieur de cet état russe multinational, les peuples, on l'a vu plus haut, ne jouissent pas de droits égaux, bien au contraire. Il faut donc rechercher la solution dans une transformation complète des rapports entre toutes les communautés qui constituent l'empire. C'est la tâche que s'est donnée la Social-démocratie russe, le parti des bolcheviks et Staline combat les conceptions erronées des mencheviks, des opportunistes du Bund, des théoriciens sociaux-démocrates de la question nationale bien connus en Autriche, R. Springer et O. Bauer, dont les théories aboutissent fatalement à estomper la lutte des classes et conduisent au développement du nationalisme. Il écrit :
« La Russie traverse une période de transition où une vie « normale » « constitutionnelle » ne s'est pas encore établie, où la crise politique n'est pas encore résolue. Des jours de tempêtes et de « complications » nous attendent (Oh combien). D'où le mouvement présent et futur, mouvement qui se donne pour but une pleine démocratisation.
C'est en rapport avec ce mouvement que doit être envisagée la question nationale. Ainsi, pleine démocratisation du pays comme base et condition de Sa solution du problème national ».
Et d'abord : droit des nations à disposer d'elles-mêmes.
Ensuite : autonomie régionale, autonomie des unités déjà cristallisées comme la Pologne, la Lituanie, l'Ukraine, le Caucase, etc.
Cette autonomie régionale permet d'utiliser de la façon la meilleure les richesses naturelles de la région sans attendre les décisions du centre commun.
Et puis, l'usage de la langue maternelle pour l'administration et l'éducation, liberté confessionnelle.
Donc, égalité nationale sous toutes ses formes. Et nous arrivons ainsi à la cohésion internationale recherchée.
Si l'on veut bien se souvenir que tout ceci fut écrit tout à la fin de 1912, on mesurera mieux le poids de ces idées dans les événements qui vont suivre dans les toutes prochaines années.

Et surtout, revenant sur l'évocation qui en a été faite quelques pages plus haut, que serions-nous devenus, que serait devenue l'Humanité tout entière quand l'Union Soviétique supporta seule le poids écrasant de la guerre, ces premières semaines, ces premiers mois où les armées nazies réussirent à occuper un territoire immense : les républiques Baltes, la Moldavie, la Biélorussie, une grande partie de l'Ukraine dont Kiev, et puis se trouvèrent aux portes de Leningrad et de Moscou. Oui, que serions-nous devenus si la constellation soviétique formée de quinze républiques, de territoires nationaux, de cent peuples différents s'était dispersée sous ces formidables coups de boutoirs, si la volonté de Hitler de créer pour mille ans le grand Reich dominateur avait reçu un commencement de réalisation ?

Au lieu de cela, la constitution fédérative imaginée par Staline et Lénine allait supporter toutes les épreuves et s'imposer dans la guerre comme le rempart indestructible de la civilisation contre la barbarie. C'est un titre de gloire grandiose qui suffirait en lui-même pour une destinée humaine et auquel s'en ajouteront bien d'autres, ne serait-ce que, pour rester dans la même période évoquée, le discours du 3 juillet 1941 dont Elleinstein parle en ces termes :
« Staline avait su trouver les mots nécessaires dès le début de son discours. Quoi qu'il ait fait avant, quoi qu'il ait fait ensuite, son discours restera dans l'histoire des siècles à venir comme un des grands textes de notre époque (Jean Elleinstein, Histoire de l'URSS, tome 3, p. 69.). »

Après cette courte avancée dans le temps il nous faut revenir en arrière. Janvier 1913 voit donc la parution de l'étude de Staline sur la question nationale et en cette période la parution régulière de la « Pravda » est un de ses soucis essentiels. Interdite, elle va reparaître sous le titre « Pour la Pravda ». Interdite encore, elle reparaîtra comme « Le Chemin de la Pravda ».

Mais, les hommes libres qui luttent pour la vérité (Pravda) ne se promènent pas longtemps au soleil sous le bienveillant régime tzariste ! En juillet il est arrêté et cette fois on y met le prix pour s'en débarrasser un bon coup. C'est fini le temps où à peine arrivé au bagne on trompait la surveillance pour se retrouver rapidement au cœur de l'action.
Vissarionovitch Djougachvili est emmené le plus loin possible vers le cercle polaire et il restera quatre ans au milieu des solitudes glacées, se livrant à la chasse et à la pêche, écrivant et méditant sur les destinées du monde.


 

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Re: Qui a réellement gagné la guerre ?

Nouveau message Post Numéro: 63  Nouveau message de Daniel Laurent  Nouveau message 27 Juin 2009, 11:49

Bonjour,
La vache, Roger, tu viens de nous sortir la un brulot qui va faire grimper aux rideaux certains membres, j'entends d'ici Tom, Tietie et d'autres affuter leurs couteaux.
:D
Il y a dans ton message des choses avec lesquelles je ne suis pas d'accord, mais je vais attendre des reponses sur ce fil pour intervenir.
Probablement pour te soutenir sur les aspects avec lesquels je suis d'accord.


 

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Re: Qui a réellement gagné la guerre ?

Nouveau message Post Numéro: 64  Nouveau message de Snakealx  Nouveau message 27 Juin 2009, 13:07

J'ai bien aimé l'endroit où Staline est qualifié de marxiste clairvoyant, au prochains chapitres on trouvera sans doute lumière des lumières, grand timonier, splendeur ailée ou pourquoi pas commandeur des croyants!

De plus, pour quelqu'un qui quelques posts plus haut nous conseillait de ne pas nous laisser polluer par la propagande Vichyste et à bien choisir nos lecture
Puisque vous aimez les livres, essayez de choisir les bons et méfiez vous de tout ce que les batards de Vichy ont pu vous laisser.
, je trouve que l'avant propos est un modèle d'objectivité, de mesure et de distance par rapport au sujet !

Pour le reste, je crois comprendre qu'il s'agit de faire la bio de "Oncle Jo" (moi je l'appelle pas Joseph). Bien que cela me paraisse complètement hors sujet et déborder largement du thème WWII; bien que l'on risque de voir le fil déraper complètement vers une discussion politique, il me tarde de lire la suite.

Je respecte infiniment les anciens combattants des Forces Françaises de l'Intérieur, quelles qu'aient pu être leurs motivation politique. Le témoignage d'un FTP, sur la période de l'occupation et de la Libération devrait pouvoir être intéressant et enrichissant.

Par contre, lorsque M Lenevette prend la plume du militant pour nous asséner des poncifs sur la bourgeoisie, les progressistes et l'héroïque "Joseph" je me dit que je vais aller faire un petit pélérinage à Colombey les 2 Eglises où repose le Général de Gaulle qui nous a évité d'être dirigé par ces francs tireurs partisans (de l'URSS) à la Libération.

Général de Gaulle qui a eu, toute sa vie politique, à combattre ce parti communiste totalement inféodé aux intérêts de Moscou.

De plus ce discours partisan est rangé dans la rubrique "débutants et scolaires" je trouve ça un peu gênant.


 

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Re: Qui a réellement gagné la guerre ?

Nouveau message Post Numéro: 65  Nouveau message de carlo  Nouveau message 27 Juin 2009, 13:52

Snakealx a écrit:
De plus ce discours partisan est rangé dans la rubrique "débutants et scolaires" je trouve ça un peu gênant.


Ben moi je trouve cela plutôt intéressant, il importe de comprendre pourquoi des gens étaient communistes en 1945, pourquoi Staline a pu être aussi important pour toute cette génération. Et je pense qu'en fait ce genre de témoignages éclairera autant la lanterne des gens que les "explications" totalitaires qui sont devenues la norme dans l'enseignement.
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Re: Qui a réellement gagné la guerre ?

Nouveau message Post Numéro: 66  Nouveau message de Petit_Pas  Nouveau message 27 Juin 2009, 14:20

Salut,
Lenevette Roger a écrit:Et surtout, revenant sur l'évocation qui en a été faite quelques pages plus haut, que serions-nous devenus, que serait devenue l'Humanité tout entière quand l'Union Soviétique supporta seule le poids écrasant de la guerre, ces premières semaines, ces premiers mois où les armées nazies réussirent à occuper un territoire immense : les républiques Baltes, la Moldavie, la Biélorussie, une grande partie de l'Ukraine dont Kiev, et puis se trouvèrent aux portes de Leningrad et de Moscou. Oui, que serions-nous devenus si la constellation soviétique formée de quinze républiques, de territoires nationaux, de cent peuples différents s'était dispersée sous ces formidables coups de boutoirs, si la volonté de Hitler de créer pour mille ans le grand Reich dominateur avait reçu un commencement de réalisation ?

j'ai lu avec attention votre post bien que je ne vois pas en quoi il répond à la question initiale "Qui a réellement gagné la guerre ?" et je vous retourne ainsi les questions que vous posez :
Et surtout, que serions-nous devenus, que serait devenue l'Humanité tout entière quand la Grande Bretagne supporta seule le poids écrasant de la guerre, du 22 juin 1940 (armistice français) au 22 juin 1941 (déclenchement de Barbarossa) lorsque les armées nazies réussirent à occuper un territoire immense : presque toute l'Europe. Oui, que serions-nous devenus si l'Empire britannique formé de territoires nationaux, de cent peuples différents s'était dispersé sous ces formidables coups de boutoirs, si la volonté de Hitler de créer pour mille ans le grand Reich dominateur avait reçu un commencement de réalisation ?


 

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Re: Qui a réellement gagné la guerre ?

Nouveau message Post Numéro: 67  Nouveau message de Snakealx  Nouveau message 27 Juin 2009, 16:30

Ben moi je trouve cela plutôt intéressant, il importe de comprendre pourquoi des gens étaient communistes en 1945, pourquoi Staline a pu être aussi important pour toute cette génération.


Carlo, je suis désolé, mais l'intervention en question n'apporte aucun début de réponse à la question que tu poses. Il s'agit d'affirmations tirées de l'histoire officielle du stalinisme ou d'opinion.
Pris au 1er degré, ce post peut faire germer la confusion dans un esprit mal ou pas assez informé.
Ou alors, il va falloir, dans un but pédagogique, argumenter pendant des posts et des posts pour rétablir une certaine vision objective des choses.

De toute façon, depuis le début de ce fil, on nous dit, au mépris de toute vérité historique, que seuls les russes ont combattus, que l'aide matérielle alliées ne valait rien (ou n'existait pas ou était négligeable) et puis cerise sur le gâteau, que le débarquement en 1944 n'avait pour but que de barrer la route aux russes (quand on sait que Staline pleurait depuis des mois pour son second front).
A tout les arguments étayés qui ont été avancés pour dire le contraire, il n'a rien été répondu de réellement concret, seulement une réaffirmation des mêmes arguments de propagande.

On verra si il est répondu à la question de Petit pas sur le poids (sans doute léger !!!) que la Grande Bretagne a supporté seule entre 1940 et 1941 (vous savez, au moment où les trains de matières premières russes se déversaient en flot ininterrompu en Allemagne et où Staline, mis en garde par Churchill contre Barbarossa pensait qu'il s'agissait d'une provocation anglaise)

J'aimerais aussi qu'il soit répondu à ce que serait devenu l'URSS sans les approvisionnement qu'il reçut du prêt bail, approvisionnement à propos desquels Staline a parlé d'"une aide extraordinairement substancielle" (discours du 4 novembre 1941) puis ensuite, puisque cette aide était si négligeable (puisque la population russe n'en entendit jamais parler) pourquoi le même Staline s'est-il plaint en avril 1943 d'une "réduction catastrophique des fournitures à l'URSS" lorsque l'été boréal obligea les alliés à suspendre les convois.
Comment l'URSS se serait-elle passée de 4 500 000 tonnes de nourriture, de 2 500 000 tonnes de pétrole et dérivés, de 340 000 tonnes d'explosifs, de 10 millions de dollars de biens d'équipements et accessoirement de 15 millions de paires de bottes (source principale: 2eme guerre mondiale de A à Z - Larousse)

Ensuite, lorsque tu dis:
ce genre de témoignages éclairera autant la lanterne des gens que les "explications" totalitaires qui sont devenues la norme dans l'enseignement.

Je trouve qu'utiliser l'adjectif "totalitaire"s en passerelle entre Staline et l'éducation nationale, c'est "pousser Mémé dans le concasseur". Je pense que je préfère un certain conformisme universitaire français à une promenade en Sibérie (ou à Katyn) même sous la houlette d'un régime progressiste.
Je pense que les mots totalitaires, fasciste, nazis, SS, camp de concentration ou d'extermination ne doivent pas être employés à tout va au risque de banaliser leur signification.


 

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Re: Qui a réellement gagné la guerre ?

Nouveau message Post Numéro: 68  Nouveau message de LENEVETTE Roger  Nouveau message 27 Juin 2009, 17:15

Peut être n'est-il pas inutile de vous répondre Snakealx, que sans le travail réalisé par Staline pour ramener la Russie de " l'époque de la charrue en bois à l'époque du nucléaire " comme le dit si bien Winston Churchill, nous ne pourrions vraisemblablement pas aujourd'hui nous poser autant de questions, et vous n'auriez donc pas à nous faire part de toutes vos élucubrations.
Avec mes salutations
Roger


 

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Re: Qui a réellement gagné la guerre ?

Nouveau message Post Numéro: 69  Nouveau message de Snakealx  Nouveau message 27 Juin 2009, 17:52

Où sont, cher Monsieur, les réponses à mes élucubrations ? (et à celles de Petit Pas ?)

Je note qu'une fois de plus, vous rebondissez allègrement vers un autre argument, totalement hors sujet, avec une petite nuance toutefois, vous devenez désagréable.

Pouvons nous espérer, rien qu'une fois, une réponse claire aux questions que je vous ai posé ?


 

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Re: Qui a réellement gagné la guerre ?

Nouveau message Post Numéro: 70  Nouveau message de Petit_Pas  Nouveau message 27 Juin 2009, 18:02

Salut,
LENEVETTE Roger a écrit:Peut être n'est-il pas inutile de vous répondre Snakealx, que sans le travail réalisé par Staline pour ramener la Russie de " l'époque de la charrue en bois à l'époque du nucléaire " comme le dit si bien Winston Churchill, nous ne pourrions vraisemblablement pas aujourd'hui nous poser autant de questions, et vous n'auriez donc pas à nous faire part de toutes vos élucubrations.
Avec mes salutations
Roger

certes non car si j'en crois les élucubrations en tout genre des historiens il semblerait que sous Staline, comme sous Hitler, il ne faisait pas bon se poser des questions mais je ne peux me référer en cela qu'aux propagandistes occidentaux n'ayant jamais mis les pieds en URSS du temps de ce bon vieux petit père des peuples qui se trouve avoir autant de sang sur les mains que n'importe lequel des dictateurs qu'ils soient du XXeme siècle ou antérieurs.... Et que ce sang ait été versé pour "faire passer la Russie de la charrue en bois à l'arme nucléaire" ou tout simplement pour asseoir et conserver un pouvoir personnel ne change rien à l'affaire : Staline était un dictateur... Maintenant confondre l'action politique de ce dirigeant avec la réaction héroïque mais logique d'un peuple aux abois qui voit sa terre envahie par un ennemi c'est faire un raccourci d'histoire assez stupéfiant et oublier que dans les rangs de l'héroïque Armée Rouge tous n'étaient pas fan du régime loin s'en faut et qu'il s'agissait vu d'URSS d'une Grande guerre patriotique visant à anéantir l'ennemi de la Mère Patrie et non pas la calamité de l'Humanité...
Pour ce qui est des questions qui vous ont été posées, je ne vois pas l'ombre de l'avance d'une réponse ... par contre j'entrevoie, mais je me trompe peut être, un avant goût d'attaque personnelle à l'encontre d'un forumeur qui ne fait que répondre par des données et des questions historiques à votre post... Est ce toujours dans la ligne du Parti de tenter de museler qui n'est pas d'accord avec lui ????


 

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